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samedi, 17 décembre 2005

Abschied

J'ai sacrifié, bien sûr, à la tradition du pot de départ. Je dois avouer que je fus plus ému que je ne l'aurais pensé, et souhaité.
Je n'aurais pas dû, évidemment, en guise de conclusion à mon bref discours, lire les dernières lignes de Songe de Pierre-Jean Jouve, fétiche personnel trop puissant !
Pour sécher les larmes, le nectar des rives du Ciron et celui des coteaux de Pauillac suffiront certainement.

dimanche, 11 décembre 2005

La porte des Ménines a été verrouillée de l'intérieur


Quand un metteur en scène recherche à tout prix la provocation, et qu'il ne la trouve qu'en transformant en grosse farce vulgaire les scènes comiques entre les valets, qui ne sont dans le fond que des respirations au sein d'une pièce très noire, il ne provoque en moi qu'un profond ennui.
Quand un metteur en scène se demande à un tel point comment on peut jouer une telle pièce, et que sa réponse consiste à rajouter des répliques inutiles de son cru - peu, certes, mais du style j'ai envie de faire pipi -, il provoque mon énervement.
Quand un metteur en scène fait montre d'une telle prétention (ça voudrait ressembler aux Ménines de Velasquez), il ne réussit qu'à se ridiculiser.
Et que la malpeste soit sur ces acteurs qui hurlent à longueur de temps et hors de propos, sur un ton monocorde et essouflé - serait-ce là le résultat de l'enseignement des conservatoires, ici l'école du TNS en l'occurence ?.
Heureusement pour l'intensité des applaudissements que le public est composé pour une grande part de collégiens et de lycéens, émoustillés par les clins d'oeil démagogiques du metteur en scéne.



8 décembre 2005 La fausse Suivante de Marivaux, mise en scène de Guillaume Vincent, au Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine (salle Jean Vauthier)

vendredi, 09 décembre 2005

Le moment désabusant où l'on en a fait le tour

Plaisir, souffrance et sublimation, le thème du colloque international organisé ces jours-ci par l'université Michel de Montaigne de Bordeaux est tellement à cent lieues de ce que l'on perçoit de la pensée de Renaud Camus à travers ses ouvrages, que l'étonnement fut grand à l'annonce de sa participation à la table ronde de la première journée Corps meurtri et démembré, corps aimé et amoureux ; mon étonnement, celui de VS, et celui de Renaud Camus lui-même, qui l'a rapporté dans un propos liminaire à l'une de ses réponses à Jean-Michel Devésa, l'instigateur de cette invitation et l'animateur du débat.
Quoique débat il y eut peu, en fait. Et ce fut heureux, car si Renaud Camus prétend régulièrement être un piètre débatteur, ce qui est probablement exact si l'on entend le débat comme un combat, il est en revanche un délicieux orateur, élégant, charmeur et cultivé – j'avoue un faible pour qui cite Mallarmé au débotté, un peu profond ruisseau calomnié la mort.


Et les questions furent plutôt bienveillantes, de la part, à l'évidence, d'un lecteur de Tricks et de Du sens, quoique me parurent curieuses plusieurs tentatives, in fine, d'entraîner la discussion vers l'identité, terrain glissant s'il en est ; Cratyle préféré à Hermogène resta la seule réponse.
Si Renaud Camus apprécie les vastes saunas et les grands musées, parce ce que l'on peut s'y perdre, j'apprécie de même l'oeuvre camusien, car l'on n'y atteint jamais le moment désabusant où l'on en a fait le tour, non plus que de l'homme lui-même, d'ailleurs, car j'ai découvert à cette occasion que Renaud Camus est plein d'humour.

Ah, j'oubliais, il a cité le nom de mon blogue ! Non qu'il l'ait jamais lu, je suppose, mais l'esprit de l'escalier lui est manifestement familier !

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Quoiqu'elle en dise, c'est bien VS qui fait de la dite "table ronde" et de la soirée qui a suivi une véritable recension. C'est en plusieurs épisodes, et cela se passe ici.


Crépuscule










Il ne s'agit en aucune manière d'un crépuscule, que mes fidèles lecteurs ne s'inquiètent pas (quelle expression présomptueuse ! ), tout au plus d'une éclipse.
Il est cependant exact que (c'est vrai que) je fais preuve actuellement d'une apathie remarquable, dans une période où je devrais au contraire déborder d'activités, dans la perspective notamment de mon prochain déménagement (partiel).
Malheureusement, la procrastination est un de mes plus constants défauts.

lundi, 28 novembre 2005

San Marco


Quoique la dédicace fasse offense à ma modestie, je ne peux que vous conseillez la lecture de ce texte superbe de Dominique Autié, ainsi, d'ailleurs, que celle de l'intégralité de sa petite philocalie L'ordinaire et le propre du livre.


Ainsi, Venise.

Le ciel et l'eau s'ouvrent, au pli vertical des cahiers – l'œil sait.