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samedi, 08 mai 2010

Appareil critique (critique)

Sur les conseils de PB et de PZ, je viens d’achever la lecture de Tartarin sur les Alpes (hautement recommandé) puis, partant à l’envers de la chronologie, de Tartarin de Tarascon (qui l’était moins, recommandé (Port Tarascon, troisième volet de la trilogie, fut, lui, déconseillé). Je confirme la hiérarchie des Tartarins proposée par mes deux cicérones de l’œuvre de Daudet, l’étonnante aventure alpine possédant une poésie fantastique (et les personnages une personnalité plus attachante) qui manque à l’épopée algérienne du héros tarasconais, moins inattendue, sauf en quelques pages d’une rare virulence contre la colonisation française.

Malheureusement, un appareil critique boursouflé est enté sur l’édition en «Classiques de poche» du premier épisode tartarinesque. Le cas m’a suffisamment étonné pour je vous en fasse part ici.

La folie des notes commence dès les premiers mots : Le jardin du baobab1 (1. cet arbre au tronc énorme[…] pousse dans les régions tropicales […]. Sa présence à Tarascon est donc surprenante) !
Evidemment, si le lecteur ne sait pas ce qu’est un baobab, il est bien nécessaire de lui apprendre, sur la même première page, que Tarascon3 (3. [est une] ville de Provence, à 20 km au nord d’Arles, le long du Rhône).
Et cela continue ainsi, aucune page n’échappant à l’envahissement des notes, prenant parfois autant d’espace que le texte original, mais sans apporter la plupart du temps aucune information pertinente. Toutes les énumérations sont détaillées en bas de page, les exposants fleurissent à chaque mot : carabines, rifles7, tromblons8, couteaux corses, couteaux catalans, couteaux revolvers9, couteaux poignards, kriss malais10, flèches caraïbes, flèches de silex coups-de-poing11, casse-tête12, massues hottentotes13, lassos mexicains. Mais pourquoi donc carabine, corse, catalan, caraïbe, lasso n’ont ils pas droit à leur définition ?



La prolixe rédactrice, sans doute payée à la ligne, croit utile de préciser que «formidable» doit s’entendre «au sens étymologique de terrible, effroyable», que les «parades» sont des «manifestations, étalages», que le «romarin» est un «arbuste aromatique très courant en Provence».
Personne n’a dû lui dire, au sein de la maison d’édition du Livre de Poche, qu’existent des ouvrages où se trouvent classés par ordre alphabétique tous les mots de la langue française avec leur signification, sinon elle n’aurait pas cru devoir rédiger une notule pour expliquer que «cynégétique» «concerne la chasse» ! (tous les exemples qui précèdent sont tirés des seules neuf premières pages)

Le lecteur (même collégien) est donc supposé être un tel crétin qu’il faille ainsi lui prendre la main à chaque pas qu’il fait sur les traces de Tartarin, de peur qu’il ne chute au moindre «bourriquot», «narghilé», «ex-voto», «Pont-Neuf» ou «Cantique des Cantiques» ?

Mais un doute me vient : et si Mme Marie-Ange Voisin-Fougère, la digne auteure de cet appareil critique, avait raison ?

samedi, 16 janvier 2010

Critique littéraire





samedi, 31 mai 2008

Dominique Autié (1949 -2008)

Je suis vraiment très triste de relayer ici l’annonce de la mort de Dominique Autié, éditeur, écrivain, survenue le 27 mai dernier.

Je ne sais plus par quel hasard d’enchaînements de liens j’avais découvert son blog, sur lequel j’avais laissé quelques commentaires, auxquels il avait répondu directement par courrier électronique, comme à son habitude.
Des échanges autour de Bach, de Venise…, une rencontre chez lui, à Toulouse, et pour finir un dernier message, auquel je n’ai pas répondu, auquel je voulais répondre encore tout récemment, auquel je ne pourrai plus répondre.

Pour lui rendre hommage, relisez sa célébration du livre, L'ordinaire et le propre des livres – Petite philocalie, où se croisent son travail d’écriture et d’édition, sa passion des puces et son horreur du marketing, ses réflexions sur Internet et le numérique…, et naturellement, en filigrane, l’amour filial envers un père typographe, relieur, imprimeur.

Figurer dans les liens du blog de Dominique Autié, et me voire dédicacer l’un ou l’autre de ses billets, aura été une de mes plus grandes fiertés (quoique bien plus significatif de la gentillesse de cet honnête homme que de mes mérites propres).




Car c’est aussi sur la terre nue de l’âme qu’il convient de prendre soin de Dieu.
Dominique Autié (conclusion de Pour parler de l’amour des livres, incipit de L’ordinaire et e propre des livres)

lundi, 21 mai 2007

Muss es sein ?

A la demande de Guillaume et d'Ornithorynque, je m’enchaîne encore une fois, en précisant que je ne cite que des ouvrages encore présents dans ma bibliothèque.

Les 4 livres de mon enfance (avant 15 ans) :
Cheyennes 6112 William Camus et Christian grenier
Alice et le carnet vert Caroline Quine
Le Club des cinq et le coffre aux merveilles Enyd Blyton.
Michel et la falaise mystérieuse Georges Bayard.

Entre enfance et adolescence (après 15 ans) :
Vendredi ou les limbes du Pacifique Michel Tournier
Concert baroque Alejo Carpentier
Les Signes et les Prodiges Françoise Mallet-Joris
Les petits chevaux de Tarquinia Marguerite Duras

Les 4 écrivains que relirai :
Thomas Mann
William Faulkner
Thomas Bernhard
Hervé Guibert

Les 4 auteurs que j'ai aimé lire et que je ne lirai plus jamais :
René Barjavel
Daniel Pennac
Jean Echenoz
Dominique Fernandez

Les 4 premiers livres de ma pile à lire :
Intervalle Michel Butor
L’amour l’automne Renaud Camus
La Nuit veille Armel Guerne
La Relevée des herbes Max-Pol Fouchet
(ici aucun roman policier, car aussitôt acheté aussitôt lu)

Les 4 livres que j'emporterais sur une île déserte :
La Bible
Les Mille et une Nuits
Histoire de l’Art Ernst Gombrich
Jean-Sébastien Bach Alberto Basso

Les derniers mots d'un de mes livres préférés :
« […] c’est ainsi que je ne trouve ni lentilles, ni pois, ni haricots, quoique mes terres soient bonnes pour les porter, mais parce qu’on ne se donne pas la peine d’en faire ; et puis vous me direz que je ne suis content de rien, et encore une fois croyez-vous que j’aie tant d’années à jeter par les fenêtres ?… »
Les Géorgiques Claude Simon

Et je passe le relais à g, PL, J et P s’ils se reconnaissent.

mercredi, 03 mai 2006

C'est vrai que...








C'est vrai que c'est vrai que c'est vrai que c'est vrai qu'il est vrai que l'usage de "c'est-vrai-que" est abusif et agaçant, et symptomatique d'une faiblesse de la parole moderne.
Mais quand Yves Bonnefoy l'emploie, et de quelle manière spectaculaire, en corrigeant le texte de Ce qui fut sans lumière, on ne peut que se taire.

jeudi, 09 février 2006

Virtuosités

"Possente spirito e formidabil nume", Orfeo chante son désir de retrouver Euridice, ou celui de se retrouver aux Enfers. Monteverdi a écrit deux versions de cet air, l'une très ornementée, l'autre réduite à sa simple structure.

"J'aimais éperdument la Comtesse de ...". 1812, Vivant Denon reprend Point de lendemain, en ornant la version de 1777 d'un ponctuation virtuose.

lundi, 30 janvier 2006

Retour de flamme


Quoique Pascal Quignard me semble par trop facilement faire abstraction du rituel social qui s'est peu a peu surimposé à la rigueur liturgique des ténèbres de la pâque chrétienne, cet extrait de Vie secrète me paraît un contrepoint éclairant (sans jeu de mot) à son Georges de La Tour :

Pendant les trois jours qui définissent la pâque selon la liturgie des chrétiens les matines se nomment les ténèbres.
On y éteint le langage jusqu'à s'empreindre de la nuit qui le précède.
Les pâques chrétiennes sont formées de trois temps : le jeudi d'agonie, le vendredi du calvaire, le samedi du sépulcre.
La littérature se tient tout entière présente dans les traits de ce rituel dont la source paraît plus ancienne que le christianisme lui-même. C'est le sacrifice des littera lettre par lettre. Ce sont les trois jours où l'on éteint les lettres de l'alphabet l'une après l'autre. Il s'agit de l'alphabet hébreu, c'est-à-dire phénicien. On éteint aleph. On éteint bet. On éteint gimel, puis dalet... La voix les orne longuement, les cadèle de façon merveilleuse, les retranche de façon bouleversante, avant de les abandonner au silence. C'est ainsi que sont éteintes une à une les lettres qui composent non seulement les mots des hommes, mais le livre où l'Eternel s'est révélé avant l'exil dans Babylone, enfin le nom indicible de Dieu lui-même.
Alors le signe a cessé. Toutes les molécules qui en dérivent ont cessé (nos noms, nos généalogies, nos biens, nos cités, nos amours ne sont plus rien).
Alors le Verbe est mort.
Au reste, la carnovorie, l'anthropophagie, la théophagie cessent pendant trois jours.
Comme dans l'amour, durant le triduum pascal, langage et lumière sont identifiés, nuit et silence sont confondus.



mercredi, 18 janvier 2006

Où il est question (6)

Où il est question de l'entretien de la langue de Jean-Sébastien Bach.


A l’écoute de plusieurs émissions récentes sur France Musique, lors desquelles éclatait l’animosité de quelques critiques ou animateurs à l’égard de certains interprètes appartenant au mouvement dit « baroque » - en particulier Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt -, j’avais envisagé la rédaction d’une note de réfutation, dans la continuité de Où il est question.
En effet, les arguments employés me semblaient d'une part parfaitement éculés, mais aussi assez symptomatiques à bien des égards d’une certaine forme de raisonnement qui, au lieu d’affirmer simplement ces préférences en matière d’interprétation, prétend en outre démontrer que toute autre proposition s’écartant de la tradition – sans bien définir en quoi elle consiste – est nulle et non avenue. J’appelle cela de la mauvaise foi et de l’intégrisme.
Mais les choses étant ce qu’elles sont, manque de temps, manque d’envie, lassitude, l’ébauche du texte restât en l’état (j’écris la présente note, à la main, dans le TGV qui me ramène à Chartres, au dos de cette esquisse).

Cependant, la lecture récente de l’Oratorio de Noël de Göran Tunström (texte magnifique dont je dois la découverte à ennairam, grâce lui en soit rendue) me fait entrevoir une perspective nouvelle pour moi, que je vais essayer de développer, et qui va me ramener à la question de la recherche de l’authenticité en matière de musique ancienne et baroque.
Au début du roman, Victor Sunne vient diriger l’Oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach dans sa ville natale. Avant le début de la répétition générale, il expose quelques idées à ses choristes et instrumentistes (c'est moi qui souligne) :

«Jean-Sébastien Bach se servit des vibrations de l’air pour créer un état invisible qui englobe le mande entier – l’Etat de Dieu – et il y pénétra de son vivant, tout comme le peintre chinois entre dans son tableau», écrit Oskar Loerke.
Çà, c’était Bach. Mais qui étaient-ils, ceux qui avaient suffisamment de force pour maintenir vivantes les « catégories de l’allégresse » ? Qui entretient la langue pour qu’elle reste disponible, toujours, année après année ?


Sans vraiment en percevoir tous les tenants et aboutissants, cette phrase m’a véritablement frappée, par sa simplicité et sa qualité de précipité de notions que je ressasse depuis longtemps autour de l’interprétation des œuvres de Bach.
La postface du traducteur, Marc de Gouvenain, vient opportunément apporter un éclairage pertinent :

Entretenir : un mot qui ici convient étonnamment, dans ces différents sens : maintenir, prolonger – c’est de la vie qu’il s’agit, de survivre ; caresser : entretenir une illusion, une utopie, refuser la mort des êtres chers ; nourrir enfin, enrichir, embellir.


Tout ce que je pourrai rajouter ne sera que vaine glose. Mais tentons la gageure, car je crois le concept d’entretien fertile.
Il s’agit bien en effet, pour un interprète, de rendre disponible la langue du compositeur. Pour cela, il faut qu’il la comprenne, et pour qu’il la comprenne, il faut qu’il l’entende, et qu’il l’écoute.
Entendre, écouter, comprendre la langue de Jean-Sébastien Bach, l’entretenir, la maintenir en vie, ce n’est pas écouter Mendelssohn relisant la Passion selon Saint Matthieu, ni Brahms, ni Bruckner, ni Webern, ni Reger… C’est Bach qu’il faut écouter, la société dans laquelle il a vécu, ou contre laquelle il a lutté, et avec les moyens dont il disposait ; c’est sa foi qu’il faut entendre, c’est sa rhétorique musicale qu’il faut comprendre. C’est ce à quoi musicologues et interprètes – Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt parmi tant d’autres – se sont attachés depuis cinquante ans et plus, ce qui nous permet aujourd’hui d’approcher la langue de Bach au plus près de l’original.
Illusion et utopie, bien sûr, car la vérité est inaccessible – quelle vérité d’ailleurs –, mais illusion et utopie qu’il convient d’entretenir, car cesser de chercher, cesser de s’interroger, se contenter du déjà entendu, c’est faire mourir à coup sûr la langue de Bach.

Je me garde bien cependant de tout intégrisme, car il s’agit bien de rendre disponible, année après année, à un auditeur chaque instant contemporain, et chaque fois différent. Et pour cela, il faut aussi nourrir, enrichir, embellir – entretenir – cette langue, tant par l’écoute des traces laissées par le passé – Mendelssohn, Brahms ou Webern – que par la prise en compte de la sensibilité d’aujourd’hui.

C’est la raison pour laquelle les interprétations d’Harnoncourt et de Leonhardt ont été nécessaires, quoique l’on en pense maintenant, et celles d’Herreweghe et de Gardiner continuent d’être indispensables.
C’est la raison pour laquelle Furtwängler est incontournable dans la Passion selon Saint Matthieu, car il a certainement compris la foi de Bach, et Alexandre Tharaud est magnifique dans Bach comme dans Rameau, car il ajoute à une connaissance de la langue originale du compositeur, une vision contemporaine des œuvres.


<Où il est question de l'entretien de la langue de Jean-Sébastien Bach.





lundi, 09 janvier 2006

Vocalises autour de la flamme

2005 a vu une moisson de superbes volumes écrits par Pascal Quignard et édités par les éditions Galilée, l'écriture et l'édition étant pour une fois au diapason.
Je viens d'achever Georges de La Tour, édition définitive d'un texte paru précedemment en 1991. Le feu prend au début de l'ouvrage, qui s'achève par le "plus rien" qui fait le coeur de la flamme. Cette flamme qui est l'occasion, au chapitre II, d'un rapprochement qui m'a frappé, ne m'étant jamais venu à l'esprit auparavant.

Il y eut deux grandes chandelles dans notre histoire et elles ont coïncidé dans le temps : les leçons de ténèbres de la musique baroque, les chandelles des toiles de La Tour.
Les offices des Ténèbres, lors de la Semaine sainte, constituaient un rite au cours duquel on éteignait une à une, dans le chant, les lettres hébraïques qui forment le nom de Dieu et, une à une, grâce au souffle d'un enfant en robe rouge et en surplis, les bougies qui les représentaient dans l'obscurité de l'agonie. On chantait les Lamentations de Jérémie et les soupirs de Madeleine. Les versets des Lamentations étaient entrecoupés de vocalises sur les lettres hébraïques placées en acrostiche :

Aleph. Moi, il m'a conduit dans la ténèbre
Sans chandelle, il m'a fait marcher.
Bèt. Il a consumé ma chair et ma peau.
Il a cerné ma tête de fatigue :
II m'a fait habiter les ténèbres
Avec les morts de jadis.

Tomas de Victoria, Thomas Tallis, Charpentier, Lambert, Delalande, Couperin, Jean Gilles ont composé les plus belles Leçons de Ténèbres. La première moitié du XVIIe siècle fut à la fois une Renaissance poursuivie et une immense vague religieuse. Cette vague s'élève et s'accroît de la fin des guerres de Religion à la mort de Louis XIII, c'est-à-dire de 1594 à 1643, ou encore jusqu'à la mort de Mazarin, en 1661. Les images de Georges de La Tour ne peuvent se comprendre sans Bérulle, sans Saint-Cyran ou sans Esprit. Ils croyaient à l'idée d'une reviviscence de la vraie piété initiale, sévère, antique, pure, majestueuse. Pour la Contre Réforme, à l'idée de restauration du christianisme des premiers siècles s'est toujours mêlée une rêverie sur la Rome primitive.
Il fit de la nuit son royaume.
C'est une nuit intérieure : un logis humble et clos où il y a un corps humain qu'une petite source de lumière éclaire en partie.
Telle est l'unité de l'épiphanie : 1. la nuit, 2. la lueur, 3. le silence, 4. le logis clos, 5. le corps humain.


















[Aleph.] Je suis l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur.
Il m’a conduit et amené dans les ténèbres, et non dans la lumière.
Certes il s’est tourné contre moi, il a tous les jours tourné sa main [contre moi].

















[Beth.] Il a fait vieillir ma chair et ma peau, il a brisé mes os.
Il a bâti contre moi, et m’a environné de fiel et de travail.
Il m’a fait tenir dans des lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts dès longtemps.

















[Guimel.] Il a fait une cloison autour de moi, afin que je ne sorte point ; il a appesanti mes fers.
Même quand je crie et que j’élève ma voix, il rejette ma requête.
Il a fait un mur de pierres de taille [pour fermer] mes chemins, il a renversé mes sentiers.
















[Daleth.] Ce m’est un ours qui est aux embûches, et un lion qui se tient dans un lieu caché.
Il a détourné mes chemins, et m’a mis en pièces, il m’a rendu désolé.
Il a tendu son arc, et m’a mis comme une butte pour la flèche.



















[He.] Il a fait entrer dans mes reins les flèches dont son carquois est plein.
J’ai été en risée à tous les peuples, et leur chanson, tout le jour.
Il m’a rassasié d’amertume, il m’a enivré d’absinthe.

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Cependant, la vraie piété sévère, antique, pure, majestueuse qu'exprime la première moitié du XVIIe siècle s'est vite transformée en des sentiments plus sensuels et moins purs. En effet, les Leçons de ténèbres ont permis, tant aux compositeurs qu'aux auditeurs, de contourner l'interdiction de la musique de théâtre pendant la Semaine sainte par l'exacerbation de la virtuosité du chant, en particulier des vocalises sur les lettres hébraïques des Lamentations de Jérémie.
Et au délà du dénuement apparent, de la nudité domestique, de l'omniprésence de la mort, ne trouve-t-on pas aussi dans les toiles de Georges de La Tour cette tentation de la virtuosité, ces vocalises autour de la flamme de la bougie ?


Georges de La Tour Pascal Quignard - Editions Galilée (Chapitre II)
Lamentations de Jérémie (Lamentations et prière du Prophète) Traduction David Martin (1744)

samedi, 07 janvier 2006

Fiction versus réalité

Je trouve fascinant que les édiles d'Illiers, bourg rural d'Eure-et-Loir s'il en est, aient adjoint en 1971 le nom de Combray, village imaginaire de Du côté de chez Swann, à celui de leur commune.
Où la fiction devient réalité - certes pour des raisons d'ordre probablement plus touristique que littéraire, malheureusement.