dimanche, 17 juin 2007
Une image de Chartres par semaine (47) - Les véritables lumières de Chartres (ter)
Le cierge de Pâques est encore vaillant (au fond la rose et les lancettes du transept sud de la cathédrale).
08:30 Publié dans Les lumières de Chartres, Une image de Chartres | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 16 juin 2007
« Marie-Aude Roux » et combe à lisier, hélas !
J’ai régulièrement brocardé ici la presse locale, mais sa proximité avec ses lecteurs et son absence de prétention ont toujours fait ma joie.
Mais quand j’ai lu ce matin dans Le Monde la critique de Mme Marie-Aude Roux consacrée au Pelléas et Mélisande du Théâtre des Champs-Elysées, j’en suis venu à regretter mes quelques piques envers l’Echo Républicain.
Je ne suis pas sûr que même Libération ou L’Equipe accepterait Mme Roux dans leur rédaction ; il faudrait sans doute qu’elle puisse expliquer cette phrase obscure :
Pour oublier l’incompétence, l’inculture, la prétention et la suffisance de cette dame (qui n’est pas malheureusement un cas isolé dans la presse nationale), quelques titres rafraîchissants de la presse beauceronne et percheronne de ce jour :
Mais quand j’ai lu ce matin dans Le Monde la critique de Mme Marie-Aude Roux consacrée au Pelléas et Mélisande du Théâtre des Champs-Elysées, j’en suis venu à regretter mes quelques piques envers l’Echo Républicain.
Je ne suis pas sûr que même Libération ou L’Equipe accepterait Mme Roux dans leur rédaction ; il faudrait sans doute qu’elle puisse expliquer cette phrase obscure :
La voix est belle, quoique un peu lourde, l'interprétation trop saine pour être sexuellement transmissible (elle parle de Jean-François Lapointe dans le rôle de Pelléas).
Pour oublier l’incompétence, l’inculture, la prétention et la suffisance de cette dame (qui n’est pas malheureusement un cas isolé dans la presse nationale), quelques titres rafraîchissants de la presse beauceronne et percheronne de ce jour :
10:45 Publié dans Les joies de la presse locale, Opinions | Lien permanent | Commentaires (8)
Sans titre
et sans texte
08:05 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 15 juin 2007
Les clefs de Chartres
Après l'orgie de clefs du XVIIème siècle du billet précédent, je vous offre les clefs de la cathédrale de Chartres, attributs de Saint-Pierre, sculptées au début du XIIIème siècle.
A gauche Saint Pierre au portail Nord - A droite Saint Pierre au portail Sud
A gauche Saint Pierre au portail Nord - A droite Saint Pierre au portail Sud
19:59 Publié dans Chartres | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 14 juin 2007
Un trousseau de clef[s]
Depuis quelques jours, mon blogue reçoit régulièrement des visites en provenance de ce billet de Monsieur KA. Huitième note consacrée à la perspective, elle renvoie incidemment à un jeu et un mystère que j’avais proposés à mes lecteurs à mon retour de Londres en 2005.
Cet afflux soudain m’a rappelé un échange de messages avec Monsieur KA, dans lequel celui-ci me faisait part, au temps ancien où je figurais dans sa liste de liens, de son souhait de rédiger un texte autour des clefs. N’ayant rien vu venir, je me permets de lui griller la politesse, en proposant quelques rôles tenus par la clef en peinture.
L’idée étant partie du tableau de Jan Steen, La Leçon de clavecin, daté de 1660, toutes les illustrations seront tirées d’œuvres du XVIIème siècle.
La clef, en premier lieu, est présente en tant que clef (key is a key is a key is a key) permettant de fermer une porte (Ceci est une clef).
La porte d’une armoire dans le tableau de Pieter de Hooch, Intérieur avec deux femmes près d'une armoire à linge, peint en 1663
La porte d’un salon donnant sur un couloir dans Les pantoufles, toile de Samuel van Hoogstraten, datée vraisemblablement de 1658. L’ostentation du trousseau est plus marquée et n’est certainement pas innocente, en relation avec les pantoufles abandonnées.
La porte d’une prison, celle de Saint-Jean-Baptiste, dont la tête est remise à Salomé dans l’œuvre du Guerchin visible à Rennes (1657). Les clefs, brillant dans l’ombre au centre du tableau, ont permis l’ouverture de la geôle du saint, mais pour le livrer à son bourreau.
A mi-chemin entre le symbole et la réalité, les vaincus offrent à leur vainqueur la clef de leur cité.
Justin de Nassau remet ainsi les clefs de Breda à Ambrogio Spinola, dans le fameux tableau de Velázquez, Les Lances, peint en 1634.
S’éloignant du réalisme, les clefs de Saint-Pierre ouvriront les portes du Paradis aux âmes méritantes.
Au pied du tombeau vide de la Vierge, en pleine Assomption, chez Laurent de la Hyre (1635)
Au pied de la colonne de souffrance du Christ chez Murillo (1675)
Les vanités et les natures mortes sont avares en clefs. Leur rare présence offre pourtant matière à de profondes réflexions sur le temps qui passe, quand elles servent à remonter une montre, substitut au traditionnel sablier.
Au côté de la lampe à huile en train de s’éteindre, et du verre, fragile et renversé, la clef de la Vanité de 1630 de Pieter Claez représente tout à la fois l’espoir d’une perpétuation du mouvement de la montre, et de la vie, mais aussi la fragilité de cet espoir suspendu dans le vide à un petit ruban bleu.
Après ce moment de philosophie, le retour à Jan Steen est un peu trivial, car chez lui, et à plusieurs reprises, la clef a un caractère grivois.
Que ce soit le professeur de clavecin et sa jeune élève (1660), le vieux client et la jeune servante dans la taverne (1660), ou encore le oude vrijer et la jonge meid dans la cuisine (1665), nous sommes en présence d'un vieillard libidineux convoitant la virginité d'une demoiselle.
La clef ouvrira-t-elle la voie au vieil homme, ou protègera-t-elle la jouvencelle ? L'histoire ne le dit pas.
La clef dissimulée par Hoogstraten dans sa Vue d’un couloir (1662), et ses pièces en enfilades, est plus étrange.
En effet, accrochée à la colonne au premier plan, elle est presqu’invisible, et pourtant on ne voit qu’elle. Mais qu’ouvre-t-elle donc ? Point de vieillard libidineux à l’horizon pour la métaphore, point de porte, d’armoire ou de coffre !
Cependant, une demoiselle est bien là, accompagnée de deux messieurs (il s’agit presque d’une scène de Vermeer, vue de dos à travers la vitre). La clef et la volière ouverte laissent elles présager la suite de la scène ? Le petit oiseau va-t-il s’envoler ?
Enfin pour terminer ce tour de clefs, et ne pas laisser croire que seul le XVIIème siècle s’y est intéressé, voici un tableau de Fragonard, la Leçon de musique, sans vieillard, mais non sans trouble.
Mise à jour (20 juin) : il n'y a naturellement pas de clef dans le tableau original de Fragonard. C'est la clef de Steen qui a voyagé depuis la Wallace Collection !
Cet afflux soudain m’a rappelé un échange de messages avec Monsieur KA, dans lequel celui-ci me faisait part, au temps ancien où je figurais dans sa liste de liens, de son souhait de rédiger un texte autour des clefs. N’ayant rien vu venir, je me permets de lui griller la politesse, en proposant quelques rôles tenus par la clef en peinture.
L’idée étant partie du tableau de Jan Steen, La Leçon de clavecin, daté de 1660, toutes les illustrations seront tirées d’œuvres du XVIIème siècle.
La clef, en premier lieu, est présente en tant que clef (key is a key is a key is a key) permettant de fermer une porte (Ceci est une clef).
La porte d’une armoire dans le tableau de Pieter de Hooch, Intérieur avec deux femmes près d'une armoire à linge, peint en 1663
La porte d’un salon donnant sur un couloir dans Les pantoufles, toile de Samuel van Hoogstraten, datée vraisemblablement de 1658. L’ostentation du trousseau est plus marquée et n’est certainement pas innocente, en relation avec les pantoufles abandonnées.
La porte d’une prison, celle de Saint-Jean-Baptiste, dont la tête est remise à Salomé dans l’œuvre du Guerchin visible à Rennes (1657). Les clefs, brillant dans l’ombre au centre du tableau, ont permis l’ouverture de la geôle du saint, mais pour le livrer à son bourreau.
A mi-chemin entre le symbole et la réalité, les vaincus offrent à leur vainqueur la clef de leur cité.
Justin de Nassau remet ainsi les clefs de Breda à Ambrogio Spinola, dans le fameux tableau de Velázquez, Les Lances, peint en 1634.
S’éloignant du réalisme, les clefs de Saint-Pierre ouvriront les portes du Paradis aux âmes méritantes.
Au pied du tombeau vide de la Vierge, en pleine Assomption, chez Laurent de la Hyre (1635)
Au pied de la colonne de souffrance du Christ chez Murillo (1675)
Les vanités et les natures mortes sont avares en clefs. Leur rare présence offre pourtant matière à de profondes réflexions sur le temps qui passe, quand elles servent à remonter une montre, substitut au traditionnel sablier.
Au côté de la lampe à huile en train de s’éteindre, et du verre, fragile et renversé, la clef de la Vanité de 1630 de Pieter Claez représente tout à la fois l’espoir d’une perpétuation du mouvement de la montre, et de la vie, mais aussi la fragilité de cet espoir suspendu dans le vide à un petit ruban bleu.
Après ce moment de philosophie, le retour à Jan Steen est un peu trivial, car chez lui, et à plusieurs reprises, la clef a un caractère grivois.
Que ce soit le professeur de clavecin et sa jeune élève (1660), le vieux client et la jeune servante dans la taverne (1660), ou encore le oude vrijer et la jonge meid dans la cuisine (1665), nous sommes en présence d'un vieillard libidineux convoitant la virginité d'une demoiselle.
La clef ouvrira-t-elle la voie au vieil homme, ou protègera-t-elle la jouvencelle ? L'histoire ne le dit pas.
La clef dissimulée par Hoogstraten dans sa Vue d’un couloir (1662), et ses pièces en enfilades, est plus étrange.
En effet, accrochée à la colonne au premier plan, elle est presqu’invisible, et pourtant on ne voit qu’elle. Mais qu’ouvre-t-elle donc ? Point de vieillard libidineux à l’horizon pour la métaphore, point de porte, d’armoire ou de coffre !
Cependant, une demoiselle est bien là, accompagnée de deux messieurs (il s’agit presque d’une scène de Vermeer, vue de dos à travers la vitre). La clef et la volière ouverte laissent elles présager la suite de la scène ? Le petit oiseau va-t-il s’envoler ?
Enfin pour terminer ce tour de clefs, et ne pas laisser croire que seul le XVIIème siècle s’y est intéressé, voici un tableau de Fragonard, la Leçon de musique, sans vieillard, mais non sans trouble.
Mise à jour (20 juin) : il n'y a naturellement pas de clef dans le tableau original de Fragonard. C'est la clef de Steen qui a voyagé depuis la Wallace Collection !
19:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (10)