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mardi, 28 août 2007

Pestacles 2008 (1)

Dernière mise à jour le 11 juin 2008

5 janvier Théâtre de la Colline – L’Hôtel du Libre-Echange – Feydeau – Françon
9 janvier Théâtre des Champs-Elysées – Variations Diabelli – Beethoven – Nicholas Angelich
15 janvier Théâtre de Chartres – L’Annonciation – Angelin Prejlocaj
19 janvier Théâtre de l'Odéon (Ateliers Berthier) – La petite Catherine de Heilbronn – Kleist – Engel
1er février Comédie Française – Le Mariage de Figaro – Beaumarchais
10 février Opéra Bastille – La Femme sans Ombre – Richard Strauss
17 février Opéra Garnier – Orphée et Eurydice – Gluck – Pina Bausch
1er mars Théâtre de l'Odéon – L'Ecole des Femmes – Molière – Vincent/Auteuil
5 mars Chartrexpo – Stéphane Eicher
15 mars Théâtre des Bouffes du Nord – Bérénice – Racine – Wilson/Bouquet
17 mars Salle Pleyel – Martha Argerich, Misha Maisky
19 mars Eglise Saint-Roch Paris – Passion selon Saint-Jean – Bach – Cao/Pregardien
22 mars Eglise Saint-Aignan Chartres – Festival de Pâques – Haydn Pergolese – Les Voyages extraordinaires J. Jousse
23 mars Opéra Bastille – Parsifal – Richard Wagner
30 mars Musée des Beaux-Arts de Chartres – Festival Les Clavecins de Chartres – Bach, Scarlatti, Couperin, Soler – Frédérick Haas
1er avril Théâtre des Champs-Elysées – Debussy Moussorgski – Aldo Ciccolini (raté pour cause de maladie)
5 avril Comédie Française – La Mégère apprivoisée – Shakespeare
5 avril Eglise de Taverny – Choeurs et orchestres du conservatoire de taverny
6 avril Musée des Beaux-Arts de Chartres – Festival Les Clavecins de Chartres – Ensemble "A deux violes égales" (Sylvia Abramowicz, Jonathan Dunford, Pierre Trocellier)
10 avril Théâtre des Champs-Elysées – Haydn/Bruckner – Orchestre Philharmonique de Vienne/Riccardo Mutti
19 avril Opéra Bastille – Wozzeck – Alban Berg
2 mai Comédie Française – Penthésilée – Kleist
8 mai Théâtre de l'Atalante – Partage de Midi – Claudel
13 mai Théâtre des Champs-Elysées – Haydn, Berg, Beethoven – Quatuor Alban Berg
23 mai Théâtre de Chartres – La Edad de Oro – Danse Flamenca
17 mai Comédie Française – Juste avant la fin – Jean-Luc Lagarce
31 mai Théâtre de l'Odéon – L'Orestie – Eschyle – Py
1er juin Compa (Chartres) – Wagner, Mendelssohn, Brahms – Sarah Nemtanu, Les Voyages extraordinaires J. Jousse
17 mars Salle Pleyel – Mahler, Berg, Schoenberg – Orchestre de l'Opéra de Paris, Pierre Boulez
22 juin Opéra Bastille – Don Carlo – Verdi
27 juin Parc des Princes – Bruce Springsteen

lundi, 16 juillet 2007

Fin de saison

Les oies (très disciplinées, les oies, un instinct grégaire remarquable, et sûrement une Ganseliesel dans la coulisse), les toits qui battent de l’aile, un bateau, un tracteur, des Vespas (à moteurs électriques sans doute), une caravane, des nageurs sur planches à roulettes, des sœurs et un évêque en goguette, des personnages qui volent, des policiers en rollers qui font pin-pon (mais non… ils ont une casquette à feu bleu) : tout le répertoire d’Emir Kusturica était présent sur scène, pour l’adaptation du Temps des Gitans sous forme de punk opéra (terme passablement curieux, du reste).


Le film original m’ayant fait une forte impression lors de sa sortie, nous avons donc achevé la saison de pestacles 2006-2007 à la Bastille ce 14 juillet au soir.

Le foutoir, l’énergie, la poésie de nombreux tableaux, et de certains textes de chansons, ne nous l’ont pas fait regretter.
Cependant, la construction du scénario, assez obscur, et dont la compréhension n’était guère facilitée par une mise en scène surchargée en seconds plans, et la réécriture quasi-complète de la musique originale (il faut bien dire que l’Orchestre des Mariages et des Enterrements de Goran Bregovic est mille fois plus intéressant que le No Smoking Orchestra d’Emir Kusturica) ont largement amoindri notre félicité (et l’amplification, mon audition).

Je m’en vais de ce pas faire l’acquisition du film, dont le DVD vient de sortir.



14 juillet 2007 - Opéra bastille - Le Temps des Gitans Punk opera, texte de Nenad Jankovic d’après le scénario original de Gordan Mihic et Emir Kusturica, mise en scène Emir Kusturica, musique Dejan Sparavalo, Nenad Jankovic et Stribor Kusturica, direction musicale Dejan Sparavalo, décors Ivana Protic, costumes Nesa Lipanovic, lumières Michel Amathieu
Ahmed Nenad Jankovic, Brandes Ognjen Sucur, Grand Mother Gorica Popovic, Danira Marijana Bizumic, Dr Lorenzo Dejan Sparavalo, Azra Milica Todorovic, Perhan Stevan Andelkovic, Gamblers Stanko Tomic, Zlatko SakulskiI, Azra's Mother Natasa Tomic, Peasant Katarina Mrksic, Ivana Bizumic, Dragana Stanojevic, Tatjana Nikolic, Maja Martic, Brankica Ivankovic, The No Smoking Orchestra and The Garbage Serbian Philarmonia dirigé par Zoran Komadina

samedi, 23 juin 2007

Je vais dire quelque chose à quelqu'un

Je ne goûte pas particulièrement le symbolisme de Maurice Maeterlinck, le symbolisme tout court, à vrai dire. Cependant, la simplicité de son vocabulaire l’éloigne, dans ses meilleurs moments, de l’ésotérisme et crée, par un usage remarquable de la litote et de l’ellipse, une belle atmosphère poétique. Si je n’ai guère apprécié, à la lecture, l’Oiseau bleu, trop symboliste pour moi, j’avais beaucoup aimé Intérieur, vu sur scène il y a quelques années au TNS.

Pelléas et Mélisande est dans un entre-deux ; il a de plus été largement coupé par Debussy. Mais la poésie domine, et renvoie le bric-à-brac des grotte, fontaine, anneau, chevelure… au rayon des accessoires à la Gustave Moreau ou Odilon Redon.
D’autant plus que la musique n’illustre en rien les symboles par un usage qui serait trop voyant du leitmotiv wagnérien, mais souligne au contraire la poésie et le drame (d’ailleurs Pelléas m’a toujours fait pensé bien plus à Moussorgski qu’à Wagner ou qu'à la musique française contemporaine de Debussy).

Quant à l’indicible et au presque rien, les exemples abondent, mais il ne sont rien moins qu’anodins, car c’est en eux que gît la tragédie.




Simplement parce que c’est l’usage ; simplement parce que c’est l’usage.











Berger, pourquoi ne parlent-ils plus ?
Parce que ce n’est pas le chemin de l’étable.




Musicalement, la production du théâtre des Champs-Elysées était remarquable, et en particulier dans l’absence de toute mièvrerie, affadissement ou mollesse (direction à la fois souple et précise, mais vigoureuse, Golaud superlatif, les autres chanteurs à l’unisson (lire Zvezdo avec lequel je suis d’accord)). Scéniquement, je suis plus dubitatif, mais je ne voyais que les deux tiers de la scène, et la plupart de l’action se déroulait dans le tiers qui m’était invisible (la scène de la tour et le la chevelure très laide (se serait donc un rêve ?), la scène du berger magnifique).

Une démonstration éclatante que comme tout grand chef d’œuvre, Pelléas et Mélisande supporte, demande, mérite des visions personnelles et fortes.




22 juin 2007 - Théâtre des Champs-Elysées - Claude Debussy : Pelléas et Mélisande - Magdalena Kozena (Mélisande), Jean-François Lapointe (Pelléas), Marie-Nicole Lemieux (Geneviève), Laurent Naouri (Golaud), Gregory Reinhart (Arkel), Amel Brahim-Djelloul (Yniold), Yuri Kissin (Le médecin), Chœur de Radio France, Orchestre national de France, Bernard Haitink (direction musicale), Jean-Louis Martinoty (mise en scène), Hans Schavernoch (décors), Yan Tax (costumes), André Diot (lumières)

Portail Royal de la cathédrale de Chartres : le Massacre des innocents, l'Annonciation aux bergers

jeudi, 21 juin 2007

« La première fois » que j’assiste à un concert de Maurizio Pollini et que je cours dans les couloirs du métropolitain

Je dois bien reconnaître que j’avais décidé de me rendre à ce concert moins mû par un véritable intérêt pour Maurizio Pollini que pour compléter ma pianoliste par un des grands pianistes de notre temps (il en sera de même pour Evgueni Kissin la semaine prochaine).

Lundi soir, j’ai donc assisté, dans un théâtre du Châtelet plein à craquer de spectateurs décidés à applaudir la vedette coûte que coûte, à un récital consacré à Schumann, puis à Chopin.
Ce fut du grand piano, mais peu propice à de grandes émotions, par une curieuse double inéquation entre le jeu de Pollini, le répertoire et mon propre goût.
D’une part, le refus du pianiste de verser dans l’épanchement romantique et les effets d’esbroufe, sa hauteur de vue, sa maîtrise et son sens de la ligne conviennent parfaitement, pour moi, à Chopin ; mais je dois avouer que je supporte de moins en moins ce répertoire, et que des pages comme la Polonaise héroïque ou l’Etude révolutionnaire me révulsent désormais.
En revanche, et d’autre part, j’adore Schumann, et en particulier les Kreisleriana (nettement moins l’Allegro op.8, trop désarticulé). Las ! Si la maîtrise, la technique et la rigueur sont toujours là, où sont passés la poésie, la fougue, la folie, le désespoir schumanniens ?

Après trois bis chopiniens (sur les cinq donnés au total), je me décide à quitter la salle, n’étant pas disposé à attendre deux heures le train de minuit et demi. Arrivé à dix heures et vingt huit minutes sur le quai de la ligne 4, j’ai dû courir comme un dératé pour attraper de justesse le train de dix heures trente, heureusement parti avec cinq minutes de retard.
N’étant guère sportif, j’en ai encore aujourd’hui mal aux jambes.

Je ne crois pas que je retournerai voir et entendre Maurizio Pollini (sauf dans Debussy, peut-être ?).



Lundi 18 juin 2007 – Théâtre du Châtelet – Maurizio Pollini (piano) – Robert Schumann : Allegro, opus 8Kreisleriana, opus 16 – Frédéric Chopin : Prélude, opus 45Ballade n° 2, opus 38Nocturnes, opus 27Scherzo n° 3, opus 39Polonaise n° 6 «Héroïque», opus 5

samedi, 09 juin 2007

Le roi et l'oiseau (fable germanique)

D’aucuns trouvent l’intrigue de Lohengrin simple, voire simpliste.
Cependant, dans un décor de théâtre d’un après-guerre indéterminé, sur la scène de l’Opéra Bastille, autour d’une pierre venue d’un autre âge – lieu de tous les affrontements, tribune des proclamations, autel sacrificiel – ce sont des situations éternelles qui se jouent, sans anecdotes ni intrigues secondaires : la confiance et la fidélité au serment donné face à la trahison et à la tentation, le combat des dieux anciens contre la religion nouvelle, l’honneur, l’origine (Für deutsches Land das deutsche Schwert ! So sei des Reiches Kraft bewährt !), le nom, enfin (et surtout).


Lohengrin est d’autre part une sorte de matrice de l’œuvre entier de Wagner : Ortrud invoque Wotan et Fricka, Lohengrin est le fils de Parsifal, le cygne (de Zwaan) tire un Vaisseau fantôme, Lohengrin offre à Elsa son anneau (Der Ring), les dieux crépusculent, le jeune Gottfried échappant in extremis au sortilège de la dernière descendante de la lignée de Radbod.

Malgré quelques tunnels (la préparation du combat au 1er acte, notamment), Lohengrin regorge de musique magnifique (et j’ai du mal à croire que l’on puisse lui préférer Le Bal masqué (ohé, ohé) !), en particulier au 2ème acte où l’on découvre par exemple, ébahi, un mouvement lent d’une sérénade pour vents quasi mozartienne, accompagnant le défilé des suivantes d’Elsa avant ses noces.


L'arche d'alliance au portail nord de la cathédrale de Chartres

Sur les questions d’interprétations, si je suis en désaccord avec Zvezdo quand il prétend qu’elles n’ont pas d’intérêt, je ne souhaite pas non plus tomber dans l’exagération de nombreux forumistes d’opéra, prétentieux donneurs de leçon et coupeurs de cheveux en quatre. Aussi je m’en tiendrai à quelques appréciations générales sur une distribution excellente (si l’on excepte Jan-Hendrik Rootering à bout de souffle), en particulier les prodigieux Ben Heppner et Waltraud Meier, et Mireille Delunsch qui, si l’on arrive à accepter son timbre particulier, dessine une Elsa très intéressante, sans rien d’un héroïsme dramatique, mais plutôt dans la lignée d’une folie fragile caractéristique des personnages romantiques et belcantistes. Bonne direction de Michael Güttler (qui arrive à remettre d’aplomb les chœurs un peu perdus au 1er acte), quelques bonnes idées de mise en scène, dans une tonalité sombre, jouant sur des effets de lumière pas toujours très subtils.

Grande soirée wagnérienne.


Wagner : Lohengrin - Jan-Hendrik Rootering, Mireille Delunsch, Waltraud Meier, Ben Heppner, Jean-Philippe Lafont, Evgeny Nikitin, Orchestre et Chœurs de l'Opéra national de Paris, Michael Güttler - Robert Carsen (mise en scène) - Opéra Bastille - 8 juin 2007