lundi, 19 mars 2007
Un léger accès de misanthropie ratiocinante
Dans la hiérarchie des genres musicaux, il est habituel de placer au sommet le récital de lieder, au côté de la soirée de quatuor à cordes. L’on pourrait donc espérer que le public qui fait l’effort d’assister à un concert consacré entièrement à des lieder de Schumann et de Brahms, et qui ne devait guère avoir pour motivation à cela de raisons sociales ou médiatiques (comme par exemple pour un concert de Cécilia Bartoli ou une première à Bastille), soit particulièrement attentif au respect des artistes, et par là même des autres spectateurs.
Vendredi soir dernier, ce ne furent pourtant que toussotements, chuchotis, et feuilletages de livret, sans compter la ruée finale vers le vestiaire qui limita fort malencontreusement le nombre de bis.
Vendredi soir dernier, ce ne furent pourtant que toussotements, chuchotis, et feuilletages de livret, sans compter la ruée finale vers le vestiaire qui limita fort malencontreusement le nombre de bis.
11:45 Publié dans Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (5)
jeudi, 01 mars 2007
Remake
La visite de l’exposition « Orangerie 1934 : les Peintres de la réalité » m’a ravi, certes – voir une demi-douzaine de Georges de La Tour ne peut me laisser indifférent –, mais aussi passablement rendu perplexe, voire doublement perplexe.
Je ne me risquerai pas au ridicule de critiquer l’exposition de 1934, mais elle ne laisse pas d’entraîner de nombreuses interrogations.
Sur l’objet lui-même : qu’est donc que cette réalité dont il est question ? en quoi les verres de Stoskopff sont ils réels et ont-ils quelque chose à voir avec la réalité ? et la flamme du Songe de Joseph, est-elle réelle ? le caravagisme est-il un réalisme ?
Sur l’idéologie sous-jacente d’autre part : en effet, on ne peut pas manquer – les textes de l’exposition nous y incitent en parlant de « retour à l’ordre » – compte tenu du contexte du milieu des années trente, de penser à un « retour à la terre et au réel » face à un art moderne dérangeant (le cubisme et Duchamp sont déjà passer par là). Cela laisse une drôle d’impression.
Ensuite, on se demande bien quel est le propos de l’exposition de 2006-2007. Car enfin que voit-on, en dehors des grands panneaux avec trop de textes pour que l’on puisse les lire tranquillement dans la foule, même peu dense ? Des tableaux majoritairement en provenance du Louvre, beaucoup de tableaux prêtés par des musées de province et facilement accessibles (même Epinal !), pas mal d’œuvres médiocres ou secondaires dans l’œuvre de leurs auteurs (Le Lorrain, Le Nain, Valentin de Boulogne) et beaucoup de peintre eux-mêmes secondaires.
Je ne trouve pas cela suffisant, nonobstant la séduction intellectuelle de l'idée d'une réédition d'une exposition qui fut marquante à son époque ; mais un essai eut été suffisant (essai au sens d'ouvrage littéraire, bien entendu).
Je ne me risquerai pas au ridicule de critiquer l’exposition de 1934, mais elle ne laisse pas d’entraîner de nombreuses interrogations.
Sur l’objet lui-même : qu’est donc que cette réalité dont il est question ? en quoi les verres de Stoskopff sont ils réels et ont-ils quelque chose à voir avec la réalité ? et la flamme du Songe de Joseph, est-elle réelle ? le caravagisme est-il un réalisme ?
Sur l’idéologie sous-jacente d’autre part : en effet, on ne peut pas manquer – les textes de l’exposition nous y incitent en parlant de « retour à l’ordre » – compte tenu du contexte du milieu des années trente, de penser à un « retour à la terre et au réel » face à un art moderne dérangeant (le cubisme et Duchamp sont déjà passer par là). Cela laisse une drôle d’impression.
Ensuite, on se demande bien quel est le propos de l’exposition de 2006-2007. Car enfin que voit-on, en dehors des grands panneaux avec trop de textes pour que l’on puisse les lire tranquillement dans la foule, même peu dense ? Des tableaux majoritairement en provenance du Louvre, beaucoup de tableaux prêtés par des musées de province et facilement accessibles (même Epinal !), pas mal d’œuvres médiocres ou secondaires dans l’œuvre de leurs auteurs (Le Lorrain, Le Nain, Valentin de Boulogne) et beaucoup de peintre eux-mêmes secondaires.
Je ne trouve pas cela suffisant, nonobstant la séduction intellectuelle de l'idée d'une réédition d'une exposition qui fut marquante à son époque ; mais un essai eut été suffisant (essai au sens d'ouvrage littéraire, bien entendu).
07:30 Publié dans Peinture, Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 24 février 2007
Juste à temps
Vendredi après-midi, à Paris, tout à la dernière minute (ou presque).
12:05 Publié dans Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (4)
mardi, 13 février 2007
J'y étais !
Le domaine privé, offert ces jours-ci par la Cité de la Musique à John-Eliot Gardiner, donne à celui-ci l’occasion de s’exprimer largement dans les médias, du moins dans les médias qui s’intéressent encore un peu à la musique.
Il évoque en particulier son retour à Rameau, puisqu’il va diriger Castor et Pollux, en version de concert, plus de vingt ans après les représentations des Boréades et d'Hyppolite et Aricie à Aix-en-provence. Je ne pourrai pas malheureusement y assister, pour diverses raisons, et je le regrette car Gardiner et Rameau est un sujet qui m’invite à la nostalgie. Et oui, cette fameuse création des Boréades – événement tout aussi, si ce n’est plus, important que l’Atys de Christie - Villégier quelques années plus tard – , j’y étais !
En effet, en 1982, alors que j’étais étudiant et novice en matière de musique classique, et totalement vierge pour ce qui concerne l’opéra, j’avais décidé de me rendre au festival d’Aix-en-Provence, profitant du fait qu’un ami pouvait m’héberger non loin de là, au pied de la montagne Sainte-Victoire. J’avais choisi dans la programmation la Flûte enchantée, montée (non sans polémique) par Lucian Pintillé, dirigée par Theodor Guschelbauer et chantée en particulier par Edita Gruberova (qui fût malencontreusement déclarée malade et remplacée par Venceslava Freiberger), ainsi que quelques concerts.
Sur place, il devint évident que le spectacle à ne pas manquer, c’était la création du dernier opéra de Rameau par John-Eliot Gardiner, et je n’hésitais pas à acheter un place de première catégorie à 350 francs (aujourd’hui ces places sont à 350 euros, ce qui me semble une augmentation plutôt considérable) malgré des moyens financiers qui devaient être réduits.
Je me souviens curieusement très bien, vingt-cinq ans après, de la façon – absolument ridicule – dont j’étais habillé, du trajet dans la 2cv que m’avais prêté mon ami pour l’occasion, de mon émerveillement en écoutant cette musique interprétée d’une manière si vivante (et si différente, par exemple, du désastreux Dardanus de l’Opéra de Paris vu à la télévision peu avant), de la voix si expressive de Jennifer Smith, de mon agacement en entendant des voisins de siège critiquer les récitatifs de Rameau (mais louer ses chœurs) ; oui, je me souviens…
Il évoque en particulier son retour à Rameau, puisqu’il va diriger Castor et Pollux, en version de concert, plus de vingt ans après les représentations des Boréades et d'Hyppolite et Aricie à Aix-en-provence. Je ne pourrai pas malheureusement y assister, pour diverses raisons, et je le regrette car Gardiner et Rameau est un sujet qui m’invite à la nostalgie. Et oui, cette fameuse création des Boréades – événement tout aussi, si ce n’est plus, important que l’Atys de Christie - Villégier quelques années plus tard – , j’y étais !
En effet, en 1982, alors que j’étais étudiant et novice en matière de musique classique, et totalement vierge pour ce qui concerne l’opéra, j’avais décidé de me rendre au festival d’Aix-en-Provence, profitant du fait qu’un ami pouvait m’héberger non loin de là, au pied de la montagne Sainte-Victoire. J’avais choisi dans la programmation la Flûte enchantée, montée (non sans polémique) par Lucian Pintillé, dirigée par Theodor Guschelbauer et chantée en particulier par Edita Gruberova (qui fût malencontreusement déclarée malade et remplacée par Venceslava Freiberger), ainsi que quelques concerts.
Sur place, il devint évident que le spectacle à ne pas manquer, c’était la création du dernier opéra de Rameau par John-Eliot Gardiner, et je n’hésitais pas à acheter un place de première catégorie à 350 francs (aujourd’hui ces places sont à 350 euros, ce qui me semble une augmentation plutôt considérable) malgré des moyens financiers qui devaient être réduits.
Je me souviens curieusement très bien, vingt-cinq ans après, de la façon – absolument ridicule – dont j’étais habillé, du trajet dans la 2cv que m’avais prêté mon ami pour l’occasion, de mon émerveillement en écoutant cette musique interprétée d’une manière si vivante (et si différente, par exemple, du désastreux Dardanus de l’Opéra de Paris vu à la télévision peu avant), de la voix si expressive de Jennifer Smith, de mon agacement en entendant des voisins de siège critiquer les récitatifs de Rameau (mais louer ses chœurs) ; oui, je me souviens…
19:20 Publié dans Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (8)
mardi, 30 janvier 2007
Pestacles 2007 (1)
Cédant une nouvelle fois à ma manie listienne, et à l’imitation de Bladsurb, j’indique ici la liste des spectacles parisiens auxquels nous avons prévu d’assister, moins pour m’en souvenir que pour faire un signe à mes lecteurs qui auraient programmé les mêmes soirées.
2 février (sous réserve) Opéra Bastille – Don Giovanni – Mozart
4 février Théâtre Gérard Philipe – L’Ignorant et le fou – Thomas Bernhardt
16 février Théâtre de Chartres – Marcio Faraco
17 février Théâtre de la Madeleine – La Danse de mort – Strindberg (Charlotte Rampling, Didier Sandre, Bernard Verley)
23 février Théâtre de l’Odéon (Ateliers Berthier) – Le Roi Lear – Shakespeare (Michel Piccoli, Jean-Paul Farré, Didier Bezace)
11 mars Comédie Française – Le Retour au désert – Koltès
16 mars Salle Pleyel – Récital Matthias Goerne
21 mars Eglise Saint Roch – Passion selon Saint-Jean – Bach (Brüggen)
22 mars Eglise Saint Roch – Cantates – Bach (Kuijken)
25 mars Théâtre National de Chaillot – Leonce et Lena – Büchner
30 mars Théâtre du Châtelet – Passion selon Saint-Jean – Bach (Haïm, Wilson, Childs)
31 mars Théâtre de la Porte Saint Martin – Dom Juan – Molière (Michel Bouquet)
3 avril Théâtre de Chartres – Histoire de Faune – chorégraphies Ninjinsky, Momboye, Malandain
5 avril Parc des expositions de Paris Le Bourget – Mondial du Modélisme
6 avril Orléans Eglise Saint Pierre du Martroi – Passion selon Saint-Jean – Bach
13 avril Théâtre de Chartres – Les athlètes dans leur têtes – André Dussolier
15 avril Théâtre de l’Odéon (Ateliers Berthier) – Thérèse philosophe
22 Avril Théâtre de l'Œuvre – A la porte – Vincent Delecroix (Michel Aumont)
28 avril Théâtre des Champs Elysées – Récital Alexandre Tharaud
4 mai Opéra Bastille – L'Affaire Makropoulos – Janacek
9 mai Théâtre de Chartres – Last landscape – Jospeh Nadj
10 mai Opéra Bastille – Simon Boccanegra – Verdi
12 mai Comédie Française – Le Partage de Midi – Claudel
25 mai Abbaye de l'Epau – Nelsonmesse – Haydn
26 mai Abbaye de l'Epau – Stabat Mater – Haydn
26 mai Abbaye de l'Epau – Les Sept dernières paroles du Christ – Haydn
1 juin Théâtre de la Colline – Les Trois Soeurs – Tchekov
8 juin Opéra Bastille – Lohengrin – Wagner
10 juin Opéra Garnier – Da gelo a gelo – Sciarrino
18 juin Théâtre du Châtelet – Récital Maurizio Pollini
22 juin Théâtre des Champs Elysées – Pelléas et Mélisande – Debussy
26 juin Théâtre des Champs Elysées – Récital Evgeni Kissin
11 juillet Théâtre des Champs Elysées – Récital Natalie Dessay (annulé)
14 juillet Opéra Bastille – Le Temps des Gitans – Emir Kusturica
20 juillet Festival d'Aix-en-Provence – De la Maison des Morts – Janacek (Boulez - Chéreau)
21 juillet Festival d'Aix-en-Provence – Les Saisons – Haydn (Christie)
2 février (
4 février Théâtre Gérard Philipe – L’Ignorant et le fou – Thomas Bernhardt
16 février Théâtre de Chartres – Marcio Faraco
17 février Théâtre de la Madeleine – La Danse de mort – Strindberg (Charlotte Rampling, Didier Sandre, Bernard Verley)
23 février Théâtre de l’Odéon (Ateliers Berthier) – Le Roi Lear – Shakespeare (Michel Piccoli, Jean-Paul Farré, Didier Bezace)
11 mars Comédie Française – Le Retour au désert – Koltès
16 mars Salle Pleyel – Récital Matthias Goerne
21 mars Eglise Saint Roch – Passion selon Saint-Jean – Bach (Brüggen)
22 mars Eglise Saint Roch – Cantates – Bach (Kuijken)
25 mars Théâtre National de Chaillot – Leonce et Lena – Büchner
30 mars Théâtre du Châtelet – Passion selon Saint-Jean – Bach (Haïm, Wilson, Childs)
31 mars Théâtre de la Porte Saint Martin – Dom Juan – Molière (Michel Bouquet)
3 avril Théâtre de Chartres – Histoire de Faune – chorégraphies Ninjinsky, Momboye, Malandain
5 avril Parc des expositions de Paris Le Bourget – Mondial du Modélisme
6 avril Orléans Eglise Saint Pierre du Martroi – Passion selon Saint-Jean – Bach
13 avril Théâtre de Chartres – Les athlètes dans leur têtes – André Dussolier
15 avril Théâtre de l’Odéon (Ateliers Berthier) – Thérèse philosophe
22 Avril Théâtre de l'Œuvre – A la porte – Vincent Delecroix (Michel Aumont)
28 avril Théâtre des Champs Elysées – Récital Alexandre Tharaud
4 mai Opéra Bastille – L'Affaire Makropoulos – Janacek
9 mai Théâtre de Chartres – Last landscape – Jospeh Nadj
10 mai Opéra Bastille – Simon Boccanegra – Verdi
12 mai Comédie Française – Le Partage de Midi – Claudel
25 mai Abbaye de l'Epau – Nelsonmesse – Haydn
26 mai Abbaye de l'Epau – Stabat Mater – Haydn
26 mai Abbaye de l'Epau – Les Sept dernières paroles du Christ – Haydn
1 juin Théâtre de la Colline – Les Trois Soeurs – Tchekov
8 juin Opéra Bastille – Lohengrin – Wagner
10 juin Opéra Garnier – Da gelo a gelo – Sciarrino
18 juin Théâtre du Châtelet – Récital Maurizio Pollini
22 juin Théâtre des Champs Elysées – Pelléas et Mélisande – Debussy
26 juin Théâtre des Champs Elysées – Récital Evgeni Kissin
14 juillet Opéra Bastille – Le Temps des Gitans – Emir Kusturica
20 juillet Festival d'Aix-en-Provence – De la Maison des Morts – Janacek (Boulez - Chéreau)
21 juillet Festival d'Aix-en-Provence – Les Saisons – Haydn (Christie)
19:55 Publié dans Listes, Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (7)