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lundi, 31 mars 2008

Esprit français

Une sorte de quintessence de l’esprit français : François Couperin interprété par Frédérick Haas sur le clavecin Couchet-Blanchet-Taskin de Kenneth Gilbert dans la chapelle privée de l’ancien palais épiscopal de Chartres.






Festival des Clavecins de Chartres – Dimanche 30 mars 2008 – Musée des Beaux-arts – Frédérick Hass (clavecin) – Bach, Scarlatti, Couperin, Soler

mercredi, 14 novembre 2007

Mises à jour...


... des listes de spectacles :

2007/2 et
2008/1

samedi, 22 septembre 2007

La délivrance inutile (Ariane et Barbe-Bleue)


Si je dois à Maeterlinck l’un de mes plus marquants souvenirs de théâtre (Intérieurs mis en scène par Claude Régy), je suis en revanche assez imperméable au symbolisme assez lourd et à la poésie assez épaisse de nombre de ses œuvres.

Rédigé aux temps où la psychanalyse commence à étendre son emprise (de l’interprétation des rêves à, beaucoup plus tard, la psychanalyse des contes de fées), Ariane et Barbe-Bleue (ou la délivrance inutile (curieuse référence à Marivaux Beaumarchais (à moins que Maeterlinck ne soit un joyeux drille amateur de jeux de mots (la Barbe bleue du Barbier de Séville (les prénoms des cinq filles d’Orlamonde se prêtent d’ailleurs facilement au calembour))))) est un texte surchargé d’images sentencieuses qui le rendent bien moins subtil que Pelléas et Mélisande (pour ce qui est, en tous les cas, du livret de l’opéra de Debussy, qui a largement retravaillé l’œuvre originale, semble-t-il).
Qu’y a-t-il à tirer comme enseignement ou interprétation de cette fable souvent proche de la boursouflure ? D’Ariane, sûre d’elle même et voulant imposer sa vérité aux autres (mais y renonçant in extremis) ou des cinq recluses quittant à regret leur geôle où pourtant elles pleuraient (mais renonçant à la fin à tenter l’aventure de l’inconnu et à abandonner Barbe-Bleue), qui détient la morale de l’histoire ? Il y aurait certainement à approfondir, autour de la transgression, de la soumission et de la tentation, ces deux phrases prononcées par Ariane au début du premier acte :

« D’abord, il faut désobéir ; c’est le premier devoir quand l’ordre est menaçant et ne s’explique pas. »
« Tout ce qui est permis ne nous apprendra rien. »

Mais peut-être qu’au fond, l’ultime transgression, c’est de ne pas transgresser, quand la transgression est devenue sans danger, voire la norme (selon une classique spirale bathmologique).

La musique de Paul Dukas est, à la première audition, plus illustrative que symbolique (les oiseaux, le tremblement des murs…), et d’une richesse orchestrale qui la rend très plaisante à écouter, à défaut d’être vraiment le grand chef-d’œuvre oublié de l’opéra français annoncé (l’ouverture des portes ne soutient pas la comparaison avec celle de Bartok dans le Château de Barbe-Bleue). Zvezdo nous en dira certainement plus, mais pour ma part, si j’entends bien l’influence de Wagner, celle de Debussy (au-delà de l’anecdote de la citation sur le nom de Mélisande) me paraît plus ressortir à la musique française de l’époque en général, plutôt qu’à un compositeur particulier.

Belle direction de Sylvain Cambreling, intéressante mise en scène d’Anna Viebrock (1er acte réussi, mais beaucoup de scènes des deuxièmes et troisièmes actes inabouties ou sans idée), bonne distribution (mais que le haut de la tessiture de Déborah Polaski est laid).


21 septembre 2007 Opéra Bastille – Ariane et Barbe-Bleue – Livret de Maurice Maeterlinck, Musique de Paul Dukas – Orchestre et Choeurs de l'Opéra national de Paris, Direction musicale Sylvain Cambreling, Mise en scène, décors et costumes Anna Viebrock, Lumières David Finn, Réalisation vidéo Till Exit, Dramaturgie Malte Ubenauf, Chef des choeurs Peter Burian – Barbe-Bleue Willard White, Ariane Deborah Polaski, La nourrice Julia Juon, Sélysette Diana Axentii, Ygraine Iwona Sobotka, Mélisande Hélène Guilmette, Bellangère Jaël Azzaretti

lundi, 10 septembre 2007

Capriccio (1607 - 1942)

On ne peut probablement rêver meilleur début, pour une saison d’opéra, que Capriccio (mais toutes les maisons d’opéra ne peuvent pas, tout de même, ouvrir chaque année avec Capriccio).


Les débats policés, quoique animés, entre le poète, le compositeur et le directeur de théâtre (dans un rôle d’organisateur de spectacle et de metteur en scène), menés dans le salon distingué de la Comtesse Madeleine sont pleins d’intelligence, d’humour et d’ironie et renvoient au public lyrique ses travers, comme dans un miroir, à peine déformant. Mais ils se concluent, en définitive et malgré la mélancolie teintée d’amertume de la maîtresse de maison laissée seule pour le souper, par l’apothéose de l’opéra, fusion de la poésie et de la musique, du théâtre et du chant. Apothéose de l’opéra straussien par là même, puisqu’il s’agit de sa dernière œuvre pour le genre (composée en 1941-1942).

Prima la musica o prima le parole : cette controverse nous vient de loin (fort probablement dès lors que l’on a chanté des textes sacrés) et une de ses occurrences a conduit, au début du XVIIe siècle à Florence, au sein de la camerata Bardi, à la création de l’opéra. Il s’agissait, pour ces intellectuels florentins, d’affirmer la primauté du sens sur la beauté sonore, à une époque où les excès de la polyphonie rendaient inintelligibles la poésie, qu’elle fut profane ou sacrée (que l’on songe à certain motet à quarante voix de Thomas Tallis). La monodie accompagnée et les premiers opéras, au sens moderne du terme, qui en résultèrent, s’ils furent alors révolutionnaires, nous paraissent bien pauvres aujourd’hui et il a fallu qu’un génie musical s’en mêle pour qu’un premier chef-d’œuvre émerge de cette démarche littéraire et passablement théorique.
En 1607 en effet, Monteverdi propose à la cour de Mantoue son Orfeo, qui laisse loin derrière lui les premières tentatives de Peri et Caccini.

Après ce premier coup de maître dans l’alliance du théâtre et du chant, le genre de l’opéra ne cessera d’alterner des périodes de désaffection pour le texte et de retour en grâce (de Gluck à Wagner et Debussy). En versant dans une certaine forme de pessimisme, l’on pourrait bien considérer que Capriccio constitue le pendant de l’Orfeo, le dernier souffle d’une forme d’art arrivé à épuisement, une mise en abyme, tant dans le livret que dans la partition, de toute l’histoire du théâtre lyrique, et ce en pleine seconde guerre mondiale, au milieu de l’Allemagne nazie.

Car comment faire abstraction du contexte historique de la composition, quand on assiste à une représentation de Capriccio, sans pour autant que ce contexte n’envahisse le sens et la scène de façon exagérée ?
Robert Carsen, à Garnier, dans une production en train de devenir un classique du lieu (et qui est d’ailleurs complètement inexportable), se contente de l’évoquer par la silhouette du chauffeur de Mademoiselle Clairon, comme un rappel d’un officier de la Wehrmacht ou de la Waffen SS.

Mais il y a peut-être plus subtil, et plus profond.

En effet, tout la mise en scène de Carsen est construite sur une vertigineuse mise en abyme de l’opéra Garnier lui-même, et tout spécialement du foyer de la Danse, reproduit en second plan pendant les premières scènes, puis ensuite en premier plan (dans un effet cinématographique de zoom) et en trompe-l’œil dans un miroir, et apparaissant enfin en réalité au fond de la scène.
Or, de quoi s’agit-il ? Si le foyer de la danse a été conçu officiellement comme une salle de répétition du corps de ballet, il était en vérité le lieu où les dignes représentants de la haute bourgeoisie et l’aristocratie venaient se payer leurs danseuses (une sorte de marché aux bestiaux).
Il me semble que l’on pourrait voir (entre autres, tant le travail de Carsen est riche et intelligent) dans l’utilisation de cet endroit emblématique comme une – discrète – allégorie de l’asservissement de l’art et des artistes au pouvoir et aux puissants (et ainsi à la situation même de Richard Strauss, passablement ambigüe pendant le troisième Reich).


8 septembre 2007 – Opéra Garnier – Capriccio – Richard Strauss – Die Gräfin Solveig Kringelborn – Der Graf Olaf Bär – Flamand Charles Workman – Olivier Tassis Christoyannis – La Roche Jan-Hendrik Rootering – Die Schauspielerin Clairon Doris Soffel – Eine Italienische Sängerin Elena Tsallagova – Ein Italienischer Tenor Juan Francisco Gatell – Monsieur Taupe Robert Tear – Der Haushofmeister Jérôme Varnier – Acht Diener Jason Bridges, Igor Gnidii, Mihajlo Arsenski, Etienne Dupuis, Bartlomiej Misiuda, Johannes Weiss, Vincent Delhoume, Mark Richardson – Orchestre de l'Opéra national de Paris – Direction musicale Hartmut Haenchen – Mise en scène Robert Carsen – Décors Michael Levine – Costumes Anthony Powell – Lumières Robert Carsen et Peter Van Praet – Chorégraphie Jean-Guillaume Bart


Vous trouverez ici (tant que le lien est valable) une image caractéristique du spectacle, qui permettra d'illustrer mon propos.

jeudi, 30 août 2007

Pestacles 2007 (2)

Mises à jour des 27, 28, 30 août, 7 septembre, 14 novembre et 15 décembre:

8 septembre Opéra Garnier – Capriccio – Richard Strauss
14 septembre Cité de la Musique – Cantates – Bach – John Eliot Gardiner
16 septembre Olympia – Popeck
21 septembre Opéra Bastille – Ariane et Barne-Bleue – Paul Dukas
6 octobre Théâtre du Rond-Point – Epilogue 1 (La Ficelle) – Philippe Caubère
13 octobre Théâtre du Rond-Point – Epilogue 2 (La Mort d'Avignon) – Philippe Caubère
20 octobre Théâtre de Chaillot – Le Neveu de Wittgenstein – Thomas Bernhard
3 novembre Théâtre de l'Odéon – Homme sans but – Arne Lygre – Claude Régy
10 novembre Théâtre des Champs-Elysées – Le Voyage d'hiver – Schubert – Matthias Görne
13 novembre Eglise Saint-Roch – Cantates – Bach – Philippe Herreweghe
18 novembre Salle Pleyel – Ein deutsches Requiem – Brahms – John Eliot Gardiner
23 novembre Cité de la Musique – Cantates – Bach – Gustav Leonhardt
1er décembre Théâtre des Champs-Elysées – Oratorio de Noël – Bach – Ton Koopman
8 décembre Théâtre de la Ville (Abesses) – Retour à la Citadelle – Jean-Luc Lagarce
13 décembre Théâtre de Chartres – Picasso et la Danse
15 décembre Théâtre du Rond-Point – Divino Amore – Alfredo Arias
16 décembre Théâtre des Champs-Elysées – Cecilia Bartoli
18 décembre Salle Pleyel – Cantates – Bach – Nikolaus Harnoncourt
21 décembre Opéra Bastille – Tannhaüser – Richard Wagner