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samedi, 09 septembre 2006

Etoile de mère

Si l'envie vous prend dans quelques semaines, ou peut-être quelques mois, à la lecture des programmes d'Arte, de regarder la retransmission de Stella Maris, oratorio créé hier soir à Chartres dans le cadre des festivités du millénaire de Fulbert, prévoyez de bons oreillers*, car vous risquez de dormir profondément (ce qui n'était malheureusement guère possible sur les chaises de la cathédrale, inconfortables et partant en quenouille).


* sauf si vous êtes un grand amateur d'Arvo Pärt et de sons et lumières.

mardi, 22 août 2006

Un vert de Champaigne

Je n'apprécie guère Philippe de Champaigne. Il symbolise, pour moi, et avec d'autres, tous les défauts du classicisme français du XVIIème siècle : la pompe, la froideur, la rigidité, l'ennui. Lully plus que Charpentier, en quelque sorte.
Cependant, régulièrement, des morceaux de l'un ou l'autre de ses tableaux m'intéressent. Ainsi par exemple, l'ange de l'annonciation de Caen.


Annonciation - Philippe de Champaigne - Musée des Beaux-Arts de Caen


Il y a là un beau mouvement, une jolie lumière, un superbe vert (véronèse). Mais depuis ma visite à Caen, je ne peux m'empêcher de penser que j'ai déjà vu cet ange quelque part.
J'ai d'abord songé à la Lutte de Jacob avec l'Ange de Delacroix à Saint-Sulpice, mais, malgré un air de famille, ce n'est pas cela.


Quelqu'un aurait une idée ?

lundi, 21 août 2006

Das Jordangold



Le mariage de la Vierge - Le Pérugin - Musée des Beaux-Arts de Caen

Joseph vient d'être préféré à de bien plus jeunes et bien plus beaux prétendants. Il en est tout rougisseant, et sa verge fleurit.

Au centre théologique du tableau, l'anneau de l'union est invisible.

Mais la préoccupation du Pérugin est-elle vraiment le mariage de la Vierge ? Son sujet ne serait-il pas, en ce début du cinquecento, la perspective ?
Auquel cas, le centre du tableau est bien plutôt le paysage aux collines bleues s'encadrant dans l'enfilade des portes du temple.

Un vide entouré de plein ; un anneau, en quelque sorte.

vendredi, 18 août 2006

L’œil était derrière Abraham et regardait Caen

Regards croisés, offrande de pain, corps ployés.
Un seul oeil nous fixe, c'est celui du cheval blanc.
Vert, rouge, bleu ; cet œil est noir.
Noir aussi, le jeune esclave, seul à regarder Abraham de face.


Abraham et Melchisédech - Rubens - Musée des Beaux-Arts de Caen

vendredi, 21 juillet 2006

Valeurs, touristes et orgues

J’ai toujours eu un goût particulier pour l’orgue. Cependant, je ne connais guère le répertoire attaché à cet instrument, et j’ai assisté à peu de concerts, ce qui est fort dommage car j’ai vécu dans des villes possédant de fort beaux instruments (l’orgue Silbermann de Saint-Thomas de Strasbourg, ou celui Dom Bedos de Sainte-Croix de Bordeaux par exemple).

StrasbourgBordeaux



A Chartres, j’entends l’orgue depuis mon salon. Je n’ai donc aucune excuse, et je me suis rendu récemment à trois concerts (Eric Lebrun, Christophe Mantoux, Olivier Vernet) du festival international d’orgue, qui se déroule en juillet et en août, et qui s’achève par un concours international en septembre. Cela m’a amené à quelques réflexions.

Il y a une condition d’écoute particulière aux concerts d’orgue du fait que l’on ne voit pas l’instrumentiste (la plupart du temps en tous cas). Il est amusant d’observer comment les auditeurs contournent la difficulté, car je suis persuadé que c’en est une pour le commun des mortels – la concentration sur la seule musique sans le support visuel (qui ressortit parfois à du cirque, confer le nombre de spectateurs qui souhaitent se placer sur le côté droit gauche de la salle dans laquelle va se produire un pianiste, pour voir ses doigts) n’est pas si facile –, qui en se concentrant sur son programme, qui en étudiant les voûtes ou les vitraux, qui en scrutant le buffet d’orgue.
Cette écoute qui devrait être donc plus attentive, est dans les faits, à Chartres, totalement perturbée par les spectateurs eux-mêmes, qui papotent, qui arrivent, qui partent, et par les touristes (oui, je suis touriste plus souvent qu’à mon tour et Didier Eribon gît dans la mémoire vive de l’ordinateur, comprenne qui pourra) qui continuent à déambuler pendant le concert, flashant de ci de là, faisant couiner leurs chaussures de touristes, trimbalant leurs enfants de touristes et lisant leurs guides de touristes. C’est totalement exaspérant, mais absolument prévisible, car les concerts ont lieu le dimanche à 16h45 et sont gratuits (chacun sait que ce qui est gratuit n'a pas de valeur).
Il me semblerait bien préférable d’abolir cette gratuité, quitte à modifier le jour et l’heure, par respect pour les artistes, les compositeurs, et les auditeurs.


Malgré cela (c’était mon quart d’heure vieux râleur), l’orgue est superbe, le lieu magique et les organistes invités de haut niveau. Je m’interroge cependant sur le répertoire, et en particulier sur le répertoire contemporain.
Comme je l’ai dit plus haut, mes connaissances sont limitées, mais j’ai eu la nette impression que les œuvres récentes qui nous ont été jouées, pourtant de différentes époques et origines (même Duruflé, horresco referens), faisaient pâle figure dans le panorama de la musique contemporaine qui compte. Cela est-il un effet d’optique, les compositeurs majeurs n’ont-ils éprouvé aucun intérêt pour l’instrument, ont-ils été rebuté par le contexte ecclésial ? Je suis preneur de vos points de vue et de vos objections.