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mercredi, 27 avril 2005
L'échelle de Jacob
L’esprit de l’escalier fonctionne souvent au cours des spectacles auxquels j’assiste, vous avez déjà pu le constater. C’est ainsi que le commentaire de LKL sur ma note La huitième parole du Christ en croix m’est revenu à l’écoute du dialogue entre le doyen et Brand au cinquième acte de Brand d’Ibsen, vu le samedi 16 avril dernier.
Brand est une pièce étrange, en raison de la difficulté de percevoir, aujourd’hui, ce qu’elle peut nous dire et ce que l’auteur a voulu transmettre, par delà la situation particulière de son époque.
Un texte d’Edward Beyer me semble assez bien résumer l’esprit de l’œuvre, sinon son intrigue :
«Un jour, dans la cathédrale Saint-Pierre, [Ibsen] eut la révélation «avec force et avec clarté de la forme de ce que j’avais à dire», comme il l’écrit, peu après, dans une lettre. Une œuvre qu’il avait commencée devint le poème dramatique Brand, où, non seulement, il laisse des scorpions châtier ses compatriotes pour leur lâcheté et leur parjure, mais où il exprime très nettement le sentiment de vocation, l’éthique de la personnalité et l’idéalisme sans compromis qui font partie de sa nature la plus profonde.
Brand est l’un des individualistes et l’un des idéalistes les plus intransigeants de toute la littérature. Ses exigences, à l’égard des autres comme de lui-même, ont un caractère absolu, très voisin de la rigueur de Sören Kierkegaard. Pour Brand, c’est «tout ou rien», «l’esprit de compromis est Satan». Ce qu’il cherche avant tout c’est la volonté, la volonté de suivre l’appel, la vocation et de tout sacrifier ; lui-même sacrifie sa femme et son enfant quand il estime qu’il le faut, il suit sa voie jusqu’à l’ultime conséquence – jusqu’à l’Eglise de glace. Il est décrit comme une figure idéale et un héros tragique – «moi-même dans les meilleurs moments» dit l’auteur – et ses adversaires sont, pour la plupart, des caricatures. Mais, en face de son moralisme impitoyable, se dresse Agnès, l’épouse chaleureuse et aimante qu’il sacrifie sur l’autel de sa vocation. Et les mots prononcés au moment de sa mort – «Il est le deus caritatis » - peuvent être interprétés de façons bien différentes. Accordent-ils le pardon ou énoncent-ils un jugemrent ?
Par la violence des passions et le profond tragique, l’émouvante descritption des caractères, le puissant symbolisme de la nature et l’art consommé de la versification, Brand se classe parmi les très grandes œuvres de la littérature nordique. La pièce fit sensation quand elle parut et cet effet se prolongea. C’était «comme si elle sondait nos reins et nous nous trouvions à l’intérieur d’une nouvelle religion qui se dressait avec ses impératifs (…). C’était une voix de Savonarole au milieu d’une époque vouée au culte de l’art», devait écrire August Strindberg vingt ans plus tard.»
Passons sur «l’esprit de compromis est Satan» qui réjouira plus d’un partisan du non.
Mais le «moi-même dans les meilleurs moments» d’Ibsen est troublant : Brand est vraiment la personnification de la rigueur et de l’intransigeance, et confronté aux fantômes de son passé, il persiste dans le «tout ou rien». Il referait, de son plein gré, en conscience, le chemin sacrificiel. Même si, au moment ultime, il réclame «lumière et soleil et douceur, le silence paisible d’une église», il est difficilement imaginable de pouvoir s’identifier à lui.
Cependant, Brand est un lesedrama, un drame destiné à être lu. Il est probable que la représentation théatrale, si elle fait gagner en humanité, lui fait perdre une part de sa subtilité. Je réserve donc mon point de vue tant que je n’aurai pas lu le texte, dont je viens de faire l’acquisition.
Revenons au dialogue entre le pasteur Brand et le doyen, qui est son supérieur hiérarchique. Ce dernier lui indique fermement que l’influence qu’il a acquise auprès de la population doit être avant tout mise au service de l’Etat : la vie spirituelle a surtout pour but de renforcer l’ordre public :
LE DOYEN
[…]
Vous accroissez votre devoir : concourir au but que l’Etat assigne à son Eglise.
En tout, il faut suivre une règle, sans quoi le jeu des forces éparses sera comme un poulain indompté brisant les barrières et les haies, outrepassant les bornes.
Il y a dans tout ordre des choses une loi, bien que diversement nommée. En art, elle a pour nom école, et dans notre art militaire, autant qu’il m’en souvienne, le pas cadencé.
Oui, c’est le mot, cher ami ! C’est à cela que tend l’Etat.
Il trouve le pas de course trop rapide ; marquer le pas serait trop peu – un pas égal pour tous, une même cadence pour tous – C’est le but de la méthode !
BRAND
A l’aigle le ruisseau – à l’oie le vertige des nues par-delà les cimes !
LE DOYEN
On n’est pas, Dieu merci, des bêtes – mais, si nous parlons fable et poésie, le mieux est d’ouvrir la Bible.
Elle peut servir à tout ; elle fourmille de la Genèse à l’Apocalypse d’édifiantes paraboles. J’en veux pour mémoire ce projet de la tour de Babel !
Dites où cela les mena ?
Et pourquoi ? Facile à comprendre ; ils ont rompu les rangs, chacun parlant sa propre langue, ils se sont désunis sous le joug – bref, ils sont devenus des personnalités.
C’est là une des moitiés de la graine dissimulée sous l’écorce de la fable – l’homme seul est sans défense, l’homme isolé près de la chute.
Celui que Dieu veut frapper, il en fait d’abord un individu.
Les romains le formulaient ainsi : les dieux lui ravissent la raison – mais «fou» et «seul» cela revient au même, et c’est pourquoi tout homme seul doit pour finir s’attendre au sort de cet Urian que David envoya aux avant-postes.
BRAND
Bien possible, oui : et après ?
La mort n’est pas un désastre. Et êtes-vous sûr et certain que ces bâtisseurs, pour finir, mus par même langue et même pensée auraient pu faire monter leur tour de Babel jusqu’au ciel ?
LE DOYEN
Au ciel ? Non, justement, impossible qu’elle s’élevât jusqu’au ciel.
C’est là l’autre moitié de la graine dissimulée sous l’écorce de la fable : toute construction est vouée à la chute qui prétend atteindre les étoiles.
BRAND
Jusqu’au ciel pourtant s’éleva l’échelle de Jacob ;
Jusqu’au ciel s’élève l’âme désirante.
LE DOYEN
Par ce bias, oui ! Certainement ! Inutile d’insister sur ce point.
Bien sûr que le ciel est la récompense d’une vie honnête, dans la foi et la prière.
Mais la vie est une chose et la foi une autre ; on fait du tort aux deux à vouloir les mêler – six jours sont consacrés au travail, le septième aux élans du cœur ;
Si l’église était ouverte à la semaine, c’en serait fini du dimanche.
[…]
Il y a là une opposition radicale entre le doyen, qui s’appuye sur la parabole de la tour de Babel, et Brand, qui fait référence à l’échelle de Jacob :
11.1 Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots.
11.2 Comme ils étaient partis de l'orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent.
11.3 Ils se dirent l'un à l'autre: Allons! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment.
11.4 Ils dirent encore: Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.
11.5 L'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.
11.6 Et l'Éternel dit: Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c'est là ce qu'ils ont entrepris; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté.
11.7 Allons! descendons, et là confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus la langue, les uns des autres.
11.8 Et l'Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville.
11.9 C'est pourquoi on l'appela du nom de Babel, car c'est là que l'Éternel confondit le langage de toute la terre, et c'est de là que l'Éternel les dispersa sur la face de toute la terre.
28.10 Jacob partit de Beer-Schéba, et s'en alla à Charan.
28.11 Il arriva dans un lieu où il passa la nuit; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là.
28.12 Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle.
28.13 Et voici, l'Éternel se tenait au-dessus d'elle; et il dit: Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité.
28.14 Ta postérité sera comme la poussière de la terre; tu t'étendras à l'occident et à l'orient, au septentrion et au midi; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité.
28.15 Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays; car je ne t'abandonnerai point, que je n'aie exécuté ce que je te dis.
28.16 Jacob s'éveilla de son sommeil et il dit: Certainement, l'Éternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas!
28.17 Il eut peur, et dit: Que ce lieu est redoutable! C'est ici la maison de Dieu, c'est ici la porte des cieux!
(Genèse, Bible de Louis Segond 1910)
Construction humaine, vouée à l’échec, lieu du compromis contre oeuvre de Dieu, promesse des cieux, lieu de l’absolu ; c’est peut-être là qu’est la clé de Brand.
17:50 Publié dans Dieu ?, Théatre | Lien permanent | Commentaires (15)
lundi, 25 avril 2005
Namenlos
Jeudi soir dernier, au milieu du deuxième acte de Tristan und Isolde (un Tristan sans Isolde, malheureusement, mais où l’on vît que l’absence de mise en scène n’est guère un manque), je fus littéralement frappé par ce mot prononcé par les deux héros lors de leur duo d’amour : Namenlos.
Absence de nom ?
Si les questions toponymique et topographique sont pour moi proches du fétiche, la question patronymique me passionne moins, et l’intérêt que j’y porte est pour l’essentiel dû à ce que j’en lis chez Renaud Camus. En particulier, celui-ci évoque à maintes reprises Ulysse dans la caverne de Polyphème.
Voilà le point de départ de ma réflexion en colimaçon :
Ulysse et ses compagnons sont retenus par le Cyclope Polyphème, berger et anthropophage. Pour s’enfuir, Ulysse va commencer par enivrer Polyphème. Celui-ci lui demande son nom :
«- Kyklôps, tu me demandes mon nom illustre. Je te le dirai, et tu me feras le présent hospitalier que tu m’as promis. Mon nom est Personne. Mon père et ma mère et tous mes compagnons me nomment Personne.
Je parlai ainsi, et, dans son âme farouche, il me répondit :
- Je mangerai Personne après tous ses compagnons, tous les autres avant lui. Ceci sera le présent hospitalier que je te ferai.»
Profitant du sommeil alcoolique du Cyclope, Ulysse lui crève son œil unique, provoquant sa fureur et des cris de douleur. Les compagnons de Polyphème s’inquiètent :
«- Pourquoi, Polyphèmos, pousses-tu de telles clameurs dans la nuit divine et nous reveilles-tu ? Souffres-tu ? Quelque mortel a-t-il enlevé tes brebis ! Quelqu’un veut-il te tuer par force ou par ruse ?
Et le robuste Polyphèmos leur répondit du fond de son antre :
- O mes amis, qui me tue par ruse et non par force ? Personne.
Et ils lui répondirent en paroles ailées :
- Certes, nul ne peut te faire violence, puisque tu es seul. On ne peut échapper aux maux qu’envoie le grand Zeus. Supplie ton père, le roi Poseidaôn.
Ils parlèrent ainsi et s’en allèrent. Et mon cher cœur rit, parce que mon nom les avait trompés, ainsi que ma ruse irréprochable. »
(traduction Leconte de Lisle)
Ainsi, Ulysse, en abandonnant son nom et ses origines, réussit-il à se sauver. Mais cet abandon n’est que temporaire. Après s’être échappés en se dissimulant parmi les brebis du troupeau de Polyphème, Ulysse et ses comparses continueront leur Odyssée, et le roi d’Ithaque retrouvera sa patrie, sa famille, ses origines, son nom. Au fond, la perte du nom n'était qu’une ruse - et demeure une source de jeux de mots inépuisable -, mais ne fut qu’une péripétie dans son voyage.
L’aveu par Lohengrin de son nom et de sa filiation eut des conséquences bien plus fâcheuses :
Ortrud et Telramund, qui convoite le titre de duc de Brabant, accusent Elsa d'avoir fait disparaître son jeune frère Godefroi, héritier légitime du duché. Le roi Henri 1er décide de soumettre le différend au jugement de Dieu. Elsa rêve au champion qui la défendra et auquel elle accorde par avance sa main. Alors, apparaît sur la rivière un cygne portant un chevalier qui s'offre à servir Elsa à condition qu'elle ne lui demande jamais qui il est, ni d'où il vient.
Nie sollst du mich befragen, noch Wissens Sorge tragen, woher ich kam der Fahrt, noch wie mein Nam’ und Art!
Le chevalier au cygne vainc Telramund, mais lui laisse la vie sauve.
Ortrud et Telramund, voyant tout le parti qu’ils peuvent tirer du mystère du nom inconnu, intriguent auprès d’Elsa pour instiller en elle le doute sur l'ampleur des méfaits qui interdiraient le dévoilement de l'identité du preux chevalier.
Tant et si bien qu’Elsa finit par poser la question fatidique. Le chevalier dévoile alors son identité : il est Lohengrin chevalier de Montsalvat, où se dresse le temple du Saint-Graal, et fils de Parsifal, roi de cette contrée lointaine.
Vom Gral ward ich zu euch daher gesandt:
mein Vater Parzival trägt seine Krone,
sein Ritter ich - bin Lohengrin genannt
Il doit désormais repartir, le pouvoir conféré par le Graal n’agissant que dans la mesure où le secret de son origine en est gardé. Pour entraîner l’embarcation dans laquelle est monté Lohengrin, une colombe a remplacé le cygne, celui-ci étant redevenu Godefroi après que le sortilège d’Ortrud a été brisé. Devant le départ définitif de son époux, Elsa meurt dans les bras de son frère.
L’anonymat de Lohengrin lui permettait de bénéficier de la force procurée par le Graal, et il pouvait ainsi, après l’avoir sauvée, rester l’époux d’Elsa. L’aveu de son nom et de l’origine de son pouvoir l’oblige à la quitter et à retourner à Montsalvat.
Comme Ulysse, ayant retrouvé son patronyme, il rejoint sa patrie, après avoir vaincu les Dieux anciens en digne serviteur du Graal ; mais contrairement au héros grec, il laisse son épouse derrière lui, qui ne survit pas à ce départ. Que trouvera-t-il au bout de son périple ?
Tout autre est l’abandon du nom, des noms, pour Tristan et Isolde.
NamenlosN’ayant plus de nom
In lieb’ umfangenEtreints dans l’amour
Ganz uns selbst gegebenEntièrement l’un à l'autre
Der Liebe nur zu leben !Vivre uniquement par l’amour !
[…]
TRISTAN
Tristan du,Tristan toi,
Ich Isolde,Yseut moi,
Nicht mehr Tristan !Plus de Tristan!
ISOLDE
Du IsoldeToi Yseut
Tristan ich,Moi Tristan,
Nicht mehr Isolde !Plus d’Yseut!
BEIDE
Ohne Nennen,Plus de nom,
Ohne TrennenPlus de séparation,
Neu’ ErkennenNouvelle révélation
Neu’ EntbrennenNouvel embrasement
Ewig endlos,A jamais à l’infini,
Ein-bewusst :D’une seule conscience :
Heiss erglühter BrustLa plus intense volupté amoureuse
Höchste Liebeslust !D’un cœur brûlant d’amour !
(traduction Jean-Pierre Krop)
Mais l’arrivée du roi Marke les ramènent à leur identité, au jour et au déshonneur, et, à la fin des fins, après le retour de Tristan à Karéol, le pays de ses ancêtres, à la mort.
Ulysse, Lohengrin, Tristan : chacun s’en est retourné dans sa patrie, après avoir retrouvé son nom abandonné un instant.
Cependant Pénelope attendait, fidèle, à Ithaque ; alors qu’Elsa meurt seule dans le Brabant, et qu’Isolde rejoint à Karéol son aimé dans la mort.
Des destins amoureux bien différents, en définitive.
Mais voilà qu’apparaît Roméo, Roméo et Juliette archétype de l’amour contrarié et tragique :
«Juliette. – O Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus une Capulet.
Roméo, à part. – Dois-je l’écouter encore ou lui répondre ?
Juliette. – Ton nom seul est mon ennemi. Tu n’est pas un Montague, tu es toi-même. Qu’est-ce qu’un Montague ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme… Oh ! sois quelque autre nom ! Qu’y-a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s’appelerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu’il possède… Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière.
Roméo. – Je te prends au mot ! Appelle-moi seulement ton amour, et je reçois un nouveau baptême : désormais je ne suis plus Roméo.
Juliette. – Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ?
Roméo. – Je ne sais par quel nom t’indiquer qui je suis. Mon nom, sainte chérie, m’est odieux à moi-même, parce qu’il est pour toi un ennemi : si je l’avais écrit là, j’en déchirerais les lettres.
Juliette. – Mon oreille n’a pas encore aspiré cent paroles proférées par cette voix, et pourtant j’en reconnais le son. N’es-tu pas Roméo et un Montague ?
Roméo. – Ni l’un ni l’autre, belle vierge, si tu détestes l’un et l’autre.»
(Acte II scène 2, traduction François-Victor Hugo)
Ainsi, Juliette exhorte Roméo à abandonner son nom, et avec ce nom le fatum et les haines ancestrales qui s’y attachent, pour accéder à l’amour, à l’instar de Tristan et Isolde. Mais Roméo restera Roméo, et tuera Tybald, précipitant le couple vers sa fin dramatique.
Puissance du nom, puissance du clan, que ne pourra pas vaincre la force de l’amour.
«Heureux qui comme Ulysse», mais son bonheur paraît bien singulier, parmi les héros.
00:15 Publié dans Littérature, Musique | Lien permanent | Commentaires (8)
samedi, 23 avril 2005
Oui
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
OUI OUI
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OUI OUI
OUI OUI
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OUI
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OUI
OUI
20:00 Publié dans La vie est vaine et formidable | Lien permanent | Commentaires (4)
mardi, 19 avril 2005
Rhétorique ludique
Paraboles
Le jeune point n'avait guère le sens de l'orientation. Enfant du divorce, il s'égarait toujours entre le foyer paternel et le foyer maternel. Pris de pitié, son professeur de mathématiques lui expliqua qu'en se situant sur une hyperbole, la différence des distances avec ses deux foyers serait constante, et qu'il pourrait ainsi toujours se repérer. La constance est une grande vertu.
Entre les cônes et les plans régnait la guerre. Une jeune cône rencontra un bon plan lors d'un bal des débutants à la cour euclidienne. Ce fut le coup de foudre. Après maintes difficultés, la paix fut rétablie et de l'intersection du bon plan et de la jeune cône naquit une petite ellipse. Omnia vincit Amor.
Ellipses
Foyer directrice distance égale, parabole
Foyer foyer différence distance constante, hyperbole
Hyperboles
L'égalité des distances entre le foyer et la directrice produit une beauté sans pareille. Que de grâce dans la courbe, que de magnificence dans la quadrature, Ô parabole!
L'intersection entre un cône et un plan engendre bien des merveilles. Ellipse, tu es le Phénix des courbes planes fermées, avec ton grand axe et ton petit axe si élégants, tes foyers et ton centre si chaleureux!
15:20 Publié dans Jeux et choses sans importance | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 16 avril 2005
Agneau ludique
Je suis la porte des brebis
Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde
Tu n'offriras en sacrifice à l'Éternel, ton Dieu, ni boeuf, ni agneau qui ait quelque défaut ou difformité
Vous, mes brebis, brebis de mon pâturage, vous êtes des hommes; moi, je suis votre Dieu
Car vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes
Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve?
Dis-moi, ô toi que mon coeur aime, Où tu fais paître tes brebis
10:15 Publié dans Jeux et choses sans importance | Lien permanent | Commentaires (16)
mardi, 12 avril 2005
Pour un oui ou pour un non
H.2 : Oui ou non ?…
H.1 : Ce n’est pourtant pas la même chose…
H.2 : En effet : Oui. Ou non.
H.1 : Oui.
H.2 : Non !
Depuis plusieurs jours grandit la tentation de proposer ici un parallèle entre le referendum relatif au traité établissant une constitution pour l’Europe et l’œuvre de Nathalie Sarraute Pour un oui ou pour un non.
Mon idée première était uniquement, dans une veine ludique, de faire un jeu de mots propice à vous divertir. Etant d’un naturel scrupuleux, j’ai relu la pièce en question – oh ! bien modeste effort : vingt-cinq pages dans mon édition de poche Folio.
Une évidence m’a frappé à cette relecture – «Bon sang, mais c’est bien sûr !» ; de Nathalie Sarraute au commissaire Bourrel, je ne crains pas les grands écarts - : il y a bien d’autres enseignements à tirer de cette confrontation qu’une simple plaisanterie.
Voici un bref résumé pour vous remettre en tête l’intrigue de ce chef d’œuvre :
H.1 cherche à connaître la raison de l’éloignement de son ami H.2. Il insiste, H.2 est réticent, mais il finit par avouer que la cause en est quelques mots prononcés par H.1 alors que H.2 lui avait parlé d’un succès quelconque : «C’est biiien… ça…» un accent mis sur «bien», un suspens avant «ça». L’incompréhension de H.1 est grande, les voisins de H.2, H.3 et F., appelés en tant que témoins, ne comprennent pas plus.
Les rancoeurs et les griefs remontent du passé : H.1 est un poseur qui étale sa réussite et son bonheur, qui ne comprend rien à la vraie vie, H.2 est un «poète», un raté solitaire, un jaloux.
Ils sont dans « deux camps adverses. Deux soldats de deux camps ennemis qui s’affrontent».
Ils voudraient bien rompre, mais il faut «l’autorisation de ceux qui ont le pouvoir de donner ces permissions. Des gens normaux, des gens de bons sens». Et leur désaccord est fondé sur des mots, des intonations. Ils seraient certainement déboutés de leur demande, signalés. «Chacun saura de quoi ils sont capables, de quoi ils peuvent se rendre coupables : ils peuvent rompre pour un oui ou pour un non.»
C’est d’abord la condescendance à son égard que reproche H.2 à H.1. L’autosatisfaction de H.1 exaspère H.2 : ses voyages, sa femme, ses enfants, tout est prétexte pour H.1 à poser devant H.2 et sa petite vie solitaire repliée sur elle même. D’un côté le camp des actifs et des créateurs de vie et de richesse, de l’autre celui des contemplatifs, hypersensibles aux mots, et sur-interprétant les intentions.
Condescendance, autosatisfaction, susceptibilité, surinterprétation, action, repli sur soi…
H.1 partisan du oui, H.2 partisan du non ?
A vous de juger.
H.1 : Pour un oui… ou pour un non ?
un silence
H.2 : Oui ou non ?…
H.1 : Ce n’est pourtant pas la même chose…
H.2 : En effet : Oui. Ou non.
H.1 : Oui.
H.2 : Non !
21:35 Publié dans La vie est vaine et formidable, Théatre | Lien permanent | Commentaires (11)
dimanche, 10 avril 2005
Cartes postales
Un échange dans les commentaires de Montbrison m’apprend, alors que j’aurai dû le savoir depuis longtemps, que Henry Jean-Marie Levet est né dans cette «sous-préfecture de la Loire, au pied des monts du Forez : maisons anciennes, industries mécaniques, bonneterie, fabrique de jouets». Je lis peu les préfaces, de ce fait les origines foréziennes de Levet m’ont échappé alors qu’elles sont indiquées dès la première page du texte de présentation de Michel Bulteau figurant dans mon édition des Cartes postales parue à la Table ronde en 1993.
Malheureusement, je ne connais pas la Conversation à l’intérieur d’une limousine en marche sur la route nationale entre Montbrison et Saint-Etienne, le 2 Mars 1911 que tinrent Valery Larbaud et Léon-Paul Fargue au retour d’une visite aux parents d’Henri Jean-Marie, alors décédé depuis cinq ans, et qui sert de préface à certains recueils des Cartes postales, mais pas au mien.
Je ne résiste pas au plaisir de transcrire ici quelques extraits, qui me ravissent par le parfum que dégagent les noms, des villes et des contrées, des personnes et des navires.
British India
A Rudyard Kipling
Les bureaux ferment à quatre heures à Calcutta;
Dans le park du palais s'émeut le tennis ground;
Dans Eden Garden grince la musique épicée des cipayes;
Les équipages brillants se saluent sur le Red Road...
Sur son trône d'or étincelant de rubis et d'émeraudes,
S.A. le Maharadjah de Kapurthala
Regrette Liane de Pougy et Cléo de Mérode
Dont les photographies dédicacées sont là...
- Bénarès, accroupie, rêve le long du fleuve;
Le Brahmane, candide, lassé des épreuves,
Repose vivant dans l'abstraction parfumée...
- A Lahore, par 120 degrés Fahrenheit,
Les docteurs Grant et Perry font un match de cricket,-
Les railways rampent dans la jungle ensoleillée...
Outwards
A Francis Jammes
L'Armand-Béhic (des Messageries Maritimes)
File quatorze nœuds sur l’Océan Indien…
Le soleil se couche en des confitures de crimes,
Dans cette mer plate comme avec la main.
- Miss Roseway, qui se rend à Adelaïde,
Vers le Sweet Home au fiancé australien,
Miss Roseway, hélas, n’a cure de mon spleen,
Sa lorgnette sur les Laquedives, au loin…
- Je vais me préparer – sans entrain ! – pour la fête
de ce soir : sur le pont, lampions, danses, romances
(Je dois accompagner miss Roseway qui quête
- Fort gentiment – pour les familles des marins
Naufragés !) Oh, qu’en une valse lente, ses reins
A mon bras droit, je l’entraîne sans violence
Dans un naufrage où Dieu reconnaîtrait les siens…
République argentine
La Plata
A Ruben Dario
Ni les attraits des plus aimables Argentines,
Ni les courses à cheval dans la pampa,
N’ont le pouvoir de distraire de son spleen
Le Consul général de France à la Plata !
On raconte tout bas l’histoire du pauvre homme :
Sa vie fut traversée d’un fatal amour,
Et il prit la funeste manie de l’opium ;
Il occupait alors le poste à Singapoore...
– Il aime à galoper par nos plaines amères,
Il jalouse la vie sauvage du gaucho,
Puis il retourne vers son palais consulaire,
Et sa tristesse le drape comme un poncho...
Il ne s’aperçoit pas, je n’en suis que trop sûr,
Que Lolita Valdez le regarde en souriant,
Malgré sa tempe qui grisonne, et sa figure
Ravagée par les fièvres d’Extrême-Orient...
Afrique occidentale
A Léon-Paul Fargue
Dans la véranda de sa case, à Brazzaville,
Par un torride clair de lune congolais
Un sous-administrateur des colonies
Feuillette les « Poésies » d’Alfred de Musset...
Car il pense encore à cette jolie Chilienne
Qu’il dut quitter en débarquant, à Loango...
– C’est pourtant vrai qu’elle lui dit « Paul je vous aime »,
À bord de la Ville de Pernambuco.
Sous le panka qui chasse les nombreux moustiques
Il maudit « ce rivage où l’attache sa grandeur »,
Donne un soupir à ses amours transatlantiques,
Se plaint de la brusquerie de M. le Gouverneur,
Et réprouve d’une façon très énergique
La barbarie des officiers envers les noirs...
Et le jeune et sensitif fonctionnaire
Tâche d’oublier et ferme les yeux...
« Regrettez-vous le temps où le ciel sur la terre
Marchait et respirait dans un peuple de dieux,
Où Vénus Astarté, fille de l’onde amère... ? »
Egypte – Port Saïd
En rade
A Gabriel Fabre
On regarde briller les feux de Port-Saïd,
Comme les Juifs regardaient la Terre Promise ;
Car on ne peut débarquer ; c’est interdit
– Paraît-il – par la Convention de Venise
À ceux du pavillon jaune de quarantaine.
On n’ira pas à terre calmer ses sens inquiets
Ni faire provision de photos obscènes
Et de cet excellent tabac de Latakieh...
Poète, on eût aimé, pendant la courte escale
Fouler une heure ou deux le sol des Pharaons,
Au lieu d’écouter miss Florence Marshall
Chanter « The Belle of New York » au salon.
Invitation, sinon au voyage, du moins à la rêverie
22:15 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
vendredi, 08 avril 2005
Anachronique
Hors du temps, ou plus exactement hors de leur temps, tels sont les anachroniques.
Renaud Camus a longtemps nourri un fantasme d’exposition de peintres anachroniques, fantasme que l’on retrouve régulièrement dans ses Journaux autour de 1990. Dans cette exposition aurait pu figurer, en position centrale, peut-être, tant il est l’archétype de l’anachronique, Alessandro Magnasco, peintre génois à la charnière entre les XVIIe et XVIIIe siècles (1667-1749).
Parmi les peintres régulièrement cités par Camus (Cecco Bravo, Luca Cambiaso, Mastelletta, fra Galgario), c’est le seul dont j’ai pu voir les œuvres, notamment les deux scènes de galériens du musée des Beaux-Arts de Bordeaux (L’arrivée des galériens dans la prison de Gènes et L’embarquement des galériens dans le port de Gènes).
Et en effet, Magnasco n’appartient pas à son époque, à l’évidence, à la fois par sa thématique (en particulier les scènes d’horreur) et sa technique (l’abandon progressif de la couleur). La confrontation avec la peinture aimable de la première partie du XVIIIe siècle est détonnante et l’on aurait du mal à l’identifier à son temps.
Magnasco, et en ceci il est remarquable, est un anachronique à la fois rétrospectif (l’influence des Désastres de la Guerre de Jacques Callot est patente), et prospectif (les peintures romantiques ne sont pas loin).
Par le plus grand des hasards, alors que je pensais à la présente note inspirée par l’écoute de différents interprètes de Bach au piano, la charmante (I presume) VS transcrivait partiellement sur le site de la Société des lecteurs de Renaud Camus le cinquième entretien entre celui-ci et Jean-Pierre Salgas, diffusé le 1er octobre 1992 sur France Culture.
Renaud Camus y développe sa conception des artistes anachroniques (ou anachronistes), notamment en évoquant sa prédilection pour Bonnefoy, Balthus, Chostakovitch, considérés par lui comme faisant partie de cette catégorie, car indifférents à leur temps, ignorés, ou ignorants, de la modernité (des anachroniques rétrospectifs, donc).
C’est précisemment ce caractère totalement anachronique qui m’a frappé à l’écoute du dernier enregistrement de Cyprien Katsaris, consacré à des transcriptions pour le piano d’œuvres de Jean-Sébastien Bach. Résolument hors de notre temps, tant pour le choix des partitions que pour les partis pris d’interprétation, ce pianiste l’est assurément.
Ecoutez son arrangement en forme de Burlesque de la Badinerie de la Suite en si mineur BWV 1067 : n’a-t-elle pas cet inimitable parfum d’autrefois, où l’on osait s’emparer à bras le corps tout à la fois de Bach et du piano ?
Ce disque m’a fait irrésistiblement pensé à une magnifique soirée à la Roque d’Anthéron, en 1991, lors de laquelle Shura Cherkassky a interprété la sixième partita BWV 830. L’élégance le disputait à la nonchalance, la liberté à la précision diabolique et à la virtuosité sans faille. Quelle classe, mais déjà à l’époque quel anachronisme !
Cependant, je fais certainement là preuve d’un excès de classification, une de mes grandes manies. Le dernier mot reviendra à Renaud Camus, répondant à Jean-Pierre Salgas:
«J’aurais le plus grand mal à me définir et je suis bien content que cette charge ne me revienne pas.»
15:40 Publié dans Bach, Peinture, Renaud Camus, Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (21)
jeudi, 07 avril 2005
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10:00 Publié dans Jeux et choses sans importance, Listes, Trop intime | Lien permanent | Commentaires (21)
dimanche, 03 avril 2005
Question - Réponse
J’ai assisté, jeudi soir dernier, au Café Pompier, à une projection de Pork and Milk, de Valérie Mréjen.
Dès le générique, un court texte explique le sujet : en Israël, des hommes et quelques femmes ayant quitté leur milieu ultra-orthodoxe juif et ses règles rigoureuses témoignent en plans fixes.
Il s’agit là d’un objet hybride (ce sont les plus intéressants) : ni un pur documentaire, ni une fiction véritable.
A bien des égards, Valérie Mréjen se situe dans le droit fil de ses Portraits filmés, et met en scène ses interlocuteurs, qui deviennent les interprètes de leur propre vie : travail préparatoire (sans aller ici jusqu’à la répétition), sélection des propos, choix des lieux et des cadrages.
Des évolutions sensibles se font jour, naturellement : moins de concision, plus de respiration, un fil conducteur plus apparent, une utilisation différente des temps morts, des silences.
Dans Pork and Milk il n’y a aucune morale, aucun psychlogisme, aucun militantisme ; il y est question de retenue, d’empathie, de respect pour celui qui s’exprime et pour celui qui regarde.
Vous aurez compris que j’apprécie le travail de Valérie Mréjen, cependant je voudrais vous faire partager la perplexité dans laquelle m’a plongé une phrase du propos liminaire, que je retranscris de mémoire :
«En hébreu, devenir religieux se dit littéralement aller vers la réponse. Quitter la religion se dit aller vers la question»
Dans son bloch-notes, Muriel Bloch semble émettre un doute sur la justesse de la traduction (Bonnes questions). [Add.: ses doutes sont infondés, m'indique Valérie Mréjen.]
Sans aller jusque là – je n’en nullement les compétences – j’aurais souhaiter plus de précisions sur les sources de ce texte. [Add.: En hébreu, "hozer betchouva" (hozer = aller / be = vers, à /tchouva = réponse) est employée par les religieux eux-mêmes. L'expression "hozer besheila" (aller vers la question) a été formée par similitude.]
Un des témoignages en confirme la véracité, en rapportant le conseil d’étudier le Talmud non pour trouver la réponse à une question, mais pour faire disparaître le besoin de poser la dite question.
Les aphorismes lapidaires ont souvent une grande séduction ; celui-là n’échappe pas à la règle et est propice à de réjouissants développements – pour l’athée que je suis encore – sur le refuge sécurisant que constitue la religion pour la plupart des croyants.
Mais c’est quand même faire bien peu de cas de siècles d’exégèse des textes sacrés qui ont produit nombre de questionnements (certes aussi nombre de réponses).
Or, les récits recueillis – choisis plus exactement – par Valérie Mréjen témoignent plus d’un rejet de règles de vie quotidienne absurdes, de la rupture avec un milieu rigide et des déchirements subséquents, que d’un passage de la religion à la laïcité avec tout ce qu’il peut entraîner comme interrogations et remises en questions. Je note en passant que le terme de laïcité est particulièrement propice à des impasses dans la communication dans le contexte israélien.
En conséquence, cet exergue me semble bien mal résumer le sens, l'esprit, la portée de Pork and Milk, en y introduisant un point de vue quasi militant totalement absent du corps de l’œuvre.
20:25 Publié dans Cinéma, Dieu ?, Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (7)