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mercredi, 29 mars 2006

Des ciels et des lumières

14:30 Publié dans Chartres | Lien permanent | Commentaires (12)

mardi, 28 mars 2006

Escalier


A tous ceux qui arrivent sur ces pages par le biais d’une recherche sur «escalier», je présente mes excuses pour le peu d’information que j’ai à leur offrir à ce sujet.


Quant aux requêtes sur «Bach» ou «Venise» qui aboutissent sur ce blogue, j’espère que les quelques minutes passées à la lecture des textes ainsi trouvés auront été agréables, à défaut d’être instructives.
Et enfin, je suis vraiment désolé de n’avoir quasiment aucune gougueuleries amusantes à proposer à mes lecteurs pour les divertir (peintre pédéraste, caresses escalier étant ce qui s’en approcherait le plus), état de fait probablement symptomatique du trop grand sérieux qui règne ici.


dimanche, 26 mars 2006

Le jour, ni l'heure


Le site de Renaud Camus a fait peau neuve, et c'est ainsi que sa passionnante chronologie se dénomme désormais Le Jour ni l'Heure, et que l'exergue unique de Valery Larbaud Des villes, et encore des villes ; J'ai des souvenirs de villes comme on a des souvenirs d'amour s'est vue entée du verset correspondant de l'évangile selon Saint-Matthieu Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure (Matthieu XXV 13).
Etonnant exemple de citation hors contexte de la part d'un écrivain qui eut tant à s'en plaindre ; je le vois mal en effet s'inscrire sous les auspices de la parabole des vierges folles et des vierges sages, ou celles de la parabole des talents - le verset choisi faisant le lien entre les deux. Les mots seuls, sans doute, l'ont attiré (mais peut-être me trompè-je).


Me penchant sur Matthieu XXV 13, je me suis aperçu que de nombreuses traductions explicitent l'heure et le jour : où l'époux paraîtra, où votre seigneur viendra, en laquelle le fils de l'homme viendra...

Je ne sais ce que dit l'original (si tant est qu'il n'y en ait qu'un), mais je préfère de loin la litote (celle de la bible de Segond (1910) par exemple Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure) qui laisse la place au mystère quant à l'objet de l'attention du veilleur, et à des emplois hétérodoxes tel celui de Renaud Camus.

mardi, 21 mars 2006

Music


Vendredi. L’un accumule jusqu’à faire disparaître l’anecdote sous la peinture, littéralement. L’autre épure jusqu’à faire disparaître la peinture. J’ai vu l’un et l’autre à Art Paris 06 au Grand Palais - l’un, Eugène Leroy à la Galerie de France, l’autre, Zoran Music à la Galeria d’Arte Contini. Tous deux démontrent, par des moyens techniques radicalement opposés, la force irremplaçable de la peinture.


Samedi. Je suis encore et toujours à Venise. J’achète Seule Venise de Claudie Gallay.

Dimanche. Je lis Seule Venise d’une seule traite dans le train. La narratrice découvre Zoran Music, par l'entremise de la lecture de La Barbarie ordinaire de Jean Clair. La rencontre du peintre, dans un café vénitien, est très émouvante.

Lundi. Jean Clair est l’invité de Kathleen Evin sur France Inter, à l’occasion de la publication de son Journal atrabilaire. A la fin de l’émission, on entend la voix de Zoran Music « J’aurais voulu que la lumière sorte de la toile ».



lundi, 20 mars 2006

Die... die... die...


J’ai narré naguère ma découverte de la musique savante, à l’origine de laquelle se trouvent un guide des disques et la revue Diapason.
Or il se trouve que, à l’heure où j’écris ces lignes dans le train entre Paris et Bordeaux (soit vendredi soir), je suis en train d’écouter Alfred Deller dans son opus ultime, publié à titre posthume, consacré à Henry Purcell Music for a while / O Solitude (avec Wieland Kuijken, William Christie et Roderick Skeaping).
Mes innombrables allers et retours auront eu, au moins, pour mérite de me permettre de consacrer quelques heures supplémentaires à la lecture et à l’écoute de CD, que j’avais un peu délaissées au profit des blogues, horresco referens.
Donc, la redécouverte de ce disque m’a fait me remémorer d’un fait qui amende, ou complète ma précédente note.
En effet, je me souviens très précisément de l’annonce de la mort d’Alfred Deller par Jean-Michel Damian sur l’antenne de France Musique un après-midi de juillet 1979.
Cet été là, et le suivant, j’avais été embauché comme agent d’accueil à l’office du tourisme de mon village natal – natal étant bien entendu un abus de langage, étant né comme tout un chacun dans la maternité de la grande ville voisine – sur ma bonne mine et mes compétences naturellement, le fait que mon père en fût secrétaire (ou vice-président je ne sais plus), et adjoint au maire, n’ayant eu aucune influence.
La charge de travail étant réduite, j’écoutais beaucoup la radio – Claude Villers, Jacques Pradel sur Inter, et France Musique, pour ce que je me rappelle.
En fait, je crois que Jean-Michel Damian, avec Jacques Merlet, en particulier dans leurs émissions du samedi, – ainsi que Claude Maupomé, mais j’y reviendrai – ont beaucoup compté dans mon apprentissage musical, et pas uniquement de la musique ancienne et baroque, mais aussi de Schubert et Mahler par exemple (à une époque où la musique de ce dernier était moins universellement reconnue qu’aujourd’hui en France, me semble-t-il, mais les spécialistes pourront me contredire si nécessaire).
Or donc, Jean-Michel Damian annonça la mort d’Alfred Deller le 16 ou 17 juillet 1979, avec une grande émotion qui me frappa. Il faut dire qu’Alfred Deller occupait une place à part dans le milieu musical baroqueux – comme l’a très bien montré Gaétan Naulleau cet été dans sa série d’émissions que j’ai déjà évoquée – de par sa personnalité chaleureuse, son parcours d’autodidacte, ses interpétations fondées sur l’intuition plus que sur la musicologie.
A cette funeste occasion, Jean-Michel Damian a dû certainement diffusé O Solitude et Music for a while, qui furent pour Alfred Deller des œuvres fétiches (et qui donnent son titre à son dernier enregistrement). Ce fut un choc, et je suis toujours autant bouleversé en écoutant ces interprétations aujourd’hui (même dans un TGV peu propice au recueillement).

Ce disque posthume fit partie de mes premiers 33 tours, acquis dès sa sortie, et figure parmi les disques fondateurs, que j’ai rachetés en CD, à peu d’exceptions près.
Pour terminer, je vous propose l’air qui figure entre O Solitude et Music for a while sur cet enregistrement, extrait de The Prophetess or The History of Dioclesian, Since from my dear Astraea's sight qui se termine par :

That makes me wish to die… die… die…



12:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (4)

samedi, 18 mars 2006

De l'art de Kathleen Ferrier, ou de son absence


Il m’a été reproché récemment ici-même d’avoir abandonné le ton polémique de mes débuts de commentateur de blogue. Un détour tortueux typique de l’esprit d’escalier me donne l’occasion d’y renouer, un peu.

Je suis tombé en effet sur cet hommage à Kathleen Ferrier sur le blogue de Daniel Morvan, qui cite un texte d’Yves Bonnefoy, que je rapporte ici :

À LA VOIX DE KATHLEEN FERRIER

Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s'était voilée.

Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s'est perdu
Comme si au delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu.

Ô lumière et néant de la lumière, ô larmes
Souriantes plus haut que l'angoisse ou l'espoir,
Ô cygne, lieu réel dans l'irréelle eau sombre,
Ô source, quand ce fut profondément le soir !

Il semble que tu connaisses les deux rives,
L'extrême joie et l'extrême douleur.
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l'éternel.



Ce texte lu autrefois dans Hier régnant désert m’avait déjà agacé, comme m’avait agacé une des Vidas que Christian Garcin avait consacré à la chanteuse :

Mais cette voix. Peut-on ne pas songer qu’elle vient d’une autre rive, qu’elle fut révélée au monde après un séjour douloureux dans les profondeurs de l’oubli, de la mort ?
Bruno Walter avait été l’ami de Mahler. Lorsqu’il l’entendit chanter, il déclara avoir enfin trouvé la voix que Mahler avait cherchée toute sa vie. Une voix qui, sans passer par le crible de l’analyse, émeut totalement, sans rémission. Une voix pure et sobre, profonde et envoûtante. Pudique. Nue.
Vidas 2. Kathleen Ferrier (extraits) Christian Garcin


C’est peu de dire que je ne souscris pas à l’admiration universelle et inconditionnelle vouée à la grande Kathleen. Ses interprétations m’ont toujours semblé d’une incommensurable mollesse, s’appuyant certes sur un beau timbre et des graves impressionants, mais sans aucune caractérisation, chantant tout sur le même ton et de la même façon, et provoquant chez moi un immense ennui.

Yves Bonnefoy et Christian Garcin, dans leurs hommages appuyés, ne peuvent masquer cet ennui (la voix mêlée de couleur grise, la lumière du glaive s'était voilée, une voix sobre, pudique), qu’ils ont dû tout de même ressentir, par delà cette mystique sirupeuse des deux rives, sans nulle doute inspirée par la vie tragique de la chanteuse et son timbre si grave, plutôt que par son art.

11:25 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (9)

vendredi, 17 mars 2006

De la nécessité du regard


J'ai exprimé ici combien je ressentais l'écho des traces et des empreintes transmis par les monuments du passé, et, au delà des monuments, par les villes chargées d'histoire et de culture.
La lecture de Tempo di Roma d'Alexis Curvers, que je dois au bon conseil d'un véritable Amateur, m'amène à une réflexion - dans les deux sens du terme - à partir du passage suivant (vous en excuserez la longueur).

Oreste m’attendait tous les soirs devant la grille du garage. Ou plutôt ce n’est pas moi qu’il attendait, car, longtemps après mon retour, il s’attardait à interroger encore les perspectives de la rue dépeuplée. Qu’est-ce qu’il attendait donc ? Et qu’est-ce que tous les italiens attendent avec tant de patience, ceux que je voyais de jour et de nuit à l’affût, postés par centaines dans des lieux où apparemment il ne se passait rien ? Ils avaient constamment l’air de gens arrivés en avance à des rendez-vous. […].
Sir Craven m’avait dit un jour que les Italiens ont tellement le goût du spectacle qu’il ne faut pas chercher ailleurs le moteur de leur histoire. Peu importe qu’ils donnent le spectacle ou qu’ils y assistent, ils sont heureux pourvu que le spectacle continue et malheureux quand on les contraint à l’action réelle, prétendue telle, du moins, par les autres peuples. […] Or ce qui, à la réflexion, me frappait, c’est qu’Oreste au bord du trottoir où ne passait plus un chat ne s’ennuyait pas comme quelqu’un qui attend. Il regardait. Un évènement se produisait, un cortège invisible défilait devant ses yeux un peu exorbités. Il inventait le spectacle, il le fabriquait, il y jouait son rôle modeste et indispensable. Et ce même regard si actif et dont l’objet nous échappe (ce qui fait dire aux observateurs superficiels que les Italiens ont le regard fuyant), je l’avais remarqué chez Geronima parmi les lumières ternies du marché de San Giovanni, chez Paolino penché sur la fosse de la colonne Trajane, chez tous ceux qui rôdaient ou stationnaient sans but apparent, des journées entières, dans les jardins, autour de l’Esedra ou de la place du Panthéon, au pied des ruines et des fontaines, esclaves fugitifs et patriciens confondus, tous fixant dans le vide quelque chose que moi ni Sir Craven n’apercevions jamais. Ils regardaient Rome et quelque chose au-delà de Rome. Quoi donc ? C’était un mystère. Mais ces regards innombrables avaient suscité la beauté de Rome. Pour répondre à leur muette exigence, l’Italie était devenue la patrie des arts, où tout est spectacle et promesse de spectacle […]
Voilà pourquoi les gens de mon pays [la Belgique] avaient beau envoyer ici délégations d’urbaniste et commissions d’étude, ils ne réussiraient pas à corriger la poignante laideur du cadre qu’ils donnaient à leur vie, laideur dont n’étaient d’ailleurs blessés qu’un très petit nombre d’entre eux. Il manquait à leur regard cette patience italienne, cette insistance qui provoque le miracle. Ils n’avaient pas le temps de regarder, ils croyaient plus utile d’agir. […] Or si la beauté est ce qui inspire l’amour, inversement il est besoin d’une grande force d’amour en réserve pour appeler au jour la beauté.
Tempo di Roma Alexis Curvers


Je ne sais si la qualité et la densité des regards furent nécessaires à l'apparition de la beauté, à Chartres, à Strasbourg ou à Rome - il doit bien y être aussi question de foi, de volonté, d'orgueil, de savoir-faire et de talent. Je pense aussi que Curvers est bien injuste envers sa patrie, qui recèle tant de merveilles.
Ce dont je suis certain, en revanche, c'est de l'importance des regards dans la pérennité de la beauté. Je pensais à cette idée hier soir, seul sur la place du Châtelet - seul à regarder à tout le moins -, alors que le soleil couchant faisait flamboyer la cathédrale perchée sur son promontoire.
Si personne ne porte une attention scrupuleuse à cette beauté si fragile, menacée par tant de bonne volonté de faire pratique (un lampadaire, une antenne, un arbre), si personne ne regarde vraiment, ce miracle disparaitra, comme tant d'autres, y compris en Italie.
Au delà de cette considération quelque peu prosaïque, je crois aussi profondément que les paysages, les monuments, les places et les vues ont besoin d'être regardés avec amour et respect, et que ce regard est un préalable à leur protection par la loi et l'action.


mercredi, 15 mars 2006

Autorail


Le plus souvent, la nostalgie des chemins de fer s’exerce au sujet des trains à vapeur. Sans doute ces puissantes locomotives sont-elles un lieu symbolique de l’épiphanie des quatre éléments – l’eau (la chaudière), le feu (le foyer), la terre (le charbon), l’air (la vapeur) – ; elles sont aussi, par l’étalage qu’elles font de leurs entrailles – bielles, roues, pistons, tuyaux ; la technologie et la puissance mises à nue – une manifestation de l’ingéniosité de leurs constructeurs, alors qu’aujourd’hui tout est caché, carrossé, caréné, designé.



Il y a aussi que la locomotive à vapeur véhicule, au même titre que la mine et la sidérurgie, une mythologie de l’homme face à la machine, une exaltation de la virilité, de la camaraderie, de la lutte syndicale héroïque dans le cadre de la révolution industrielle, – La bête humaine.

Quant à moi, même si je suis sensible à la traction à vapeur, ma nostalgie ferroviaire va à un autorail, l’X 2800, surnommé Le bleu d’Auvergne, en raison de sa couleur arboré depuis la fin des années 1970 et de sa région de prédilection.




Evidemment, chacun est nostalgique de ce qu’il a connu dans son enfance, et je ne fais pas exception à la règle. Les trains desservant la gare de ma ville natale, située sur la ligne de Saint-Etienne au Puy, étaient en effet assurés par des X 2800, et le bruit du puissant moteur MGO V12 résonnait depuis les gorges de la Loire jusque dans ma chambre.




L’autorail n’est guère propice au mythe, contrairement aux trains au long cours – l’Orient-Express ou le Train bleu, le Transsibérien ou le Transshaanxien – ou aux TGV étendards de la technologie française. C’est un train du quotidien des campagnes, des collégiens et des lycéens, des ouvriers et des employés, des vieux se rendant au marché ; je ne parle pas ici de nos sinistres trains de banlieue et autres RER.
L’autorail d’antan, l’X 2800 en particulier, formait un monde clos, rassurant, peuplé d’habitués. Le soir, notamment, en hiver, traversant la froide nuit dépeuplée, l’autorail offrait une parenthèse de chaleur humaine entre l’école, le bureau ou l’usine et le domicile – même si en vérité, je n’y ai jamais vraiment été acteur, restant toujours à l’extérieur des cercles constitués.

lundi, 13 mars 2006

Bach, précurseur de la forme sonate

(Gilles Cantagrel évoque le second livre du Clavier bien tempéré)

Dans le genre de l'invention à deux ou trois voix, dix sur les vingt-quatre préludes du Second Livre présentent une structure bipartite, parfois identifiée par une barre de reprise [...].
Dans la deuxième section, généralement plus importante que la première, il arrive même que Bach imagine une réexposition du motif initial - préludes n°5 ( majeur), 12 (fa mineur), 21 (si bémol majeur) -, en quoi il peut apparaître comme l'un des précurseurs de la forme sonate.
Le Moulin et la Rivière - Gilles Cantagrel

13:50 Publié dans Bach | Lien permanent | Commentaires (10)

vendredi, 10 mars 2006

Dans ma boîte

En rentrant à midi dans ma petite chambre, j'ai trouvé ce prospectus dans ma boîte aux lettres :

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