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dimanche, 26 mars 2006
Le jour, ni l'heure
Le site de Renaud Camus a fait peau neuve, et c'est ainsi que sa passionnante chronologie se dénomme désormais Le Jour ni l'Heure, et que l'exergue unique de Valery Larbaud Des villes, et encore des villes ; J'ai des souvenirs de villes comme on a des souvenirs d'amour s'est vue entée du verset correspondant de l'évangile selon Saint-Matthieu Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure (Matthieu XXV 13).
Etonnant exemple de citation hors contexte de la part d'un écrivain qui eut tant à s'en plaindre ; je le vois mal en effet s'inscrire sous les auspices de la parabole des vierges folles et des vierges sages, ou celles de la parabole des talents - le verset choisi faisant le lien entre les deux. Les mots seuls, sans doute, l'ont attiré (mais peut-être me trompè-je).
Me penchant sur Matthieu XXV 13, je me suis aperçu que de nombreuses traductions explicitent l'heure et le jour : où l'époux paraîtra, où votre seigneur viendra, en laquelle le fils de l'homme viendra...
Je ne sais ce que dit l'original (si tant est qu'il n'y en ait qu'un), mais je préfère de loin la litote (celle de la bible de Segond (1910) par exemple Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure) qui laisse la place au mystère quant à l'objet de l'attention du veilleur, et à des emplois hétérodoxes tel celui de Renaud Camus.
20:45 Publié dans Noosphérique, Renaud Camus | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
"Les mots seuls l'ont attiré" : oui, il a toujours manqué de temps; il parvient au moment où on se demande combien il en reste (ce qui me paraît idiot (de s'en préoccuper maintenant plutôt que n'importe quand), car la question demeure à tout âge).
"Je veux qu'on écrive sur ma tombe (surtout si je meure centenaire) : «le temps lui a manqué» (sans quoi il aurait pu devenir un véritable Alcuin, un Bède le Vénérable, que dis-je, un André Castelot)."
p.13 du petit dernier.
Écrit par : Alice | mardi, 28 mars 2006
Il cite beaucoup Fienkielkraut, votre idole. (AF est mon idole, avec MAx GAllo et Philippe Bouvard)
Écrit par : sk†ns | mardi, 28 mars 2006
Ben alors, sk†ns, tu le lis? Quel manque de persévérance dans la dédain. (Je suis un peu déçue).
Si vous regardez bien, c'est plutôt AF qui tend à piquer des idées à RC, ce qui n'est pas sans inquiéter certains camusophiles (j'en connais) qui craignent que les-dites idées ne soient pas totalement mises en perspective (dit autrement, ils craignent qu'il ne manque à AF des années de rumination).
Le plus bizarre qd même, c'est l'ode à Pascal Sevran: je l'ai lu (amitié oblige (pas avec Pascal Sevran)), les meilleurs passages sont ceux où il cite d'autres auteurs...
Écrit par : Alice | mardi, 28 mars 2006
LE dédain (une fois de plus j'ai effacé imparfaitement une précédente rédaction).
Écrit par : Alice | mardi, 28 mars 2006
Paradoxe de l'amour des citations, et de leurs dangers... quand on entre en littérature par les "églogues", rien d'étonnant à cette fascination contradictoire.
Écrit par : Guillaume Cingal | samedi, 01 avril 2006