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mercredi, 15 mars 2006

Autorail


Le plus souvent, la nostalgie des chemins de fer s’exerce au sujet des trains à vapeur. Sans doute ces puissantes locomotives sont-elles un lieu symbolique de l’épiphanie des quatre éléments – l’eau (la chaudière), le feu (le foyer), la terre (le charbon), l’air (la vapeur) – ; elles sont aussi, par l’étalage qu’elles font de leurs entrailles – bielles, roues, pistons, tuyaux ; la technologie et la puissance mises à nue – une manifestation de l’ingéniosité de leurs constructeurs, alors qu’aujourd’hui tout est caché, carrossé, caréné, designé.



Il y a aussi que la locomotive à vapeur véhicule, au même titre que la mine et la sidérurgie, une mythologie de l’homme face à la machine, une exaltation de la virilité, de la camaraderie, de la lutte syndicale héroïque dans le cadre de la révolution industrielle, – La bête humaine.

Quant à moi, même si je suis sensible à la traction à vapeur, ma nostalgie ferroviaire va à un autorail, l’X 2800, surnommé Le bleu d’Auvergne, en raison de sa couleur arboré depuis la fin des années 1970 et de sa région de prédilection.




Evidemment, chacun est nostalgique de ce qu’il a connu dans son enfance, et je ne fais pas exception à la règle. Les trains desservant la gare de ma ville natale, située sur la ligne de Saint-Etienne au Puy, étaient en effet assurés par des X 2800, et le bruit du puissant moteur MGO V12 résonnait depuis les gorges de la Loire jusque dans ma chambre.




L’autorail n’est guère propice au mythe, contrairement aux trains au long cours – l’Orient-Express ou le Train bleu, le Transsibérien ou le Transshaanxien – ou aux TGV étendards de la technologie française. C’est un train du quotidien des campagnes, des collégiens et des lycéens, des ouvriers et des employés, des vieux se rendant au marché ; je ne parle pas ici de nos sinistres trains de banlieue et autres RER.
L’autorail d’antan, l’X 2800 en particulier, formait un monde clos, rassurant, peuplé d’habitués. Le soir, notamment, en hiver, traversant la froide nuit dépeuplée, l’autorail offrait une parenthèse de chaleur humaine entre l’école, le bureau ou l’usine et le domicile – même si en vérité, je n’y ai jamais vraiment été acteur, restant toujours à l’extérieur des cercles constitués.

Commentaires

Quelques fois on s'auto-raille...

Écrit par : RPH | mercredi, 15 mars 2006

Je dois être obsédé par Bach et ses "variations goldberg". J'ai cru que cela représentait les variations (quoique, quelques "wagons" manquent): une pièce à jouer sur deux claviers et la fin étant une reprise du début!

Écrit par : jean-luc | mercredi, 15 mars 2006

Un joli panache blanc de fumée nous fit piquer les yeux de bonheur et de concert.

http://lambertsaintpaul.hautetfort.com/archive/2006/02/20/en-plein-sfumato.html

Écrit par : Lambert Saint-Paul | mercredi, 15 mars 2006

la micheline est-elle un autorail ? l'autorail peut-il être une micheline ?

Écrit par : zvezdo | mercredi, 15 mars 2006

Une micheline est équipée des pneus Michelin...

Écrit par : RPH | mercredi, 15 mars 2006

La Micheline est effectivement un autorail sur pneus (à l'instar de certaines lignes du métro parisien). Les Michelines ne furent guère répandues, mais cependant le terme est passé dans le langage courant pour désigner abusivement tout type d'autorail rural.
On voyait encore, il y a quelque décade, quand je lisais "La Vie du rail" de mon grand-oncle cheminot, des michelines circulant sur la ligne Tananarive-Tamatave. Il y a en sûrement une au musée du chemin de fer à Mulhouse (je ne m'en souviens pas).

Écrit par : Philippe[s] | mercredi, 15 mars 2006

le Châlons-en-Champagne Verdun est toujours en service ; un grand voyage dans le temps et l'espace....

Écrit par : zvezdo | mercredi, 15 mars 2006

au musée du chemin de fer il y a la véritable micheline à pneus et avec son magnifique moteur Bugatti...

Écrit par : RPH | mercredi, 15 mars 2006

Oh, vous savez, un Transsibérien ou un RER, le résultat est le même.

Écrit par : AnnaK@scnr.ru | jeudi, 16 mars 2006

Anna, ne trouvez-vous pas que c'est fichtrement moins romanesque ?

Un train de nuit sans chauffeur, l'image du progrès en marche et tout ça...

Écrit par : JacquesL@RoubaudEts.fr | jeudi, 16 mars 2006

Faut que tu regardes les pub pour les éditions Atlas ou DelPrado le soir sur TF1, après le JT : « Retrouvez les authentiques locomotives en plomb de votre enfance », « les soldats de plomb », « les années de plomb », « les petites autos » etc.

EN CE MOMENT CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX LE N°1 2,50 € seulement !!!

Écrit par : sk†ns | jeudi, 16 mars 2006

"même si je suis sensible à la traction à vapeur" : Et qu'en est t'il de la traction à voile ?? Arf (ça ne fait rire que moi... j'ai presque honte...)

Écrit par : Philoo | jeudi, 16 mars 2006

Puisqu'il faut tout dire, je suis collectionneur de trains miniatures (mais qui fonctionnent, contrairement aux éditions Del Prado). Et j'en ferai une note un jour.

Écrit par : Philippe[s] | samedi, 18 mars 2006

l'autorail bleu, l'esprit de la perm du week end...

Écrit par : christophe | mardi, 01 juillet 2008