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vendredi, 15 mai 2009

Pestacles 2009 (2)

Le deuxième semestre de l'année commence par les festivals (en l'occurrence, celui d'Aix-en-Provence, puis le Bayreuther Festspiele), puis enchaîne sur le programme de l'automne

5 juillet Grand Théâtre de Provence – Aix-en-Provence – Berliner Philharmoniker – Aimard, Boulez – Ravel, Boulez, Bartok
6 juillet Grand Théâtre de Provence – Aix-en-Provence – Le Crépuscule des Dieux – Wagner
7 juillet Théâtre de l’Archevêché – Aix-en-Provence – Idoménée – Mozart
8 juillet Chapelle du Sacré-Coeur – Aix-en-Provence – Festival Aix-en-Baroque – Pierre Gautier dit de Marseille
9 juillet Théâtre du Jeu de Paume – Aix-en-Provence – Déplacé – Zad Moutalka
18 juillet Comédie Française – Il Campiello – Goldoni
8 août Théâtre de l'Oeuvre – Le Jour de l'Italienne – Compagnie Eulalie
27 août Festspielhaus – Bayreuth – Parsifal – Wagner
18 septembre Les Petits Papiers – Chartres – Concert de clavecin – Geneviève Tamas
19 septembre Cathédrale de Chartres – Philippe Lefebvre (orgue)
25 septembre Cathédrale de Chartres – Stabat Mater – Dvorak (Journées lyriques)
26 septembre Opéra de Paris (Bastille) – Wozzeck – Berg
4 octobre Eglise d’Illiers Combray – Cantates – Pergolèse, Bach (Journées lyriques)
10 octobre Théâtre des Bouffes du Nord – Les Grandes Forêts – Geneviève Page
17 octobre Musée des Beaux-Arts de Chartres – Jeanne au Bûcher - Claudel
24 octobre Théâtre des Bouffes du Nord – Simplement compliqué – Thomas Bernhardt (Georges Wilson)
10 novembre Olympia – Rachid Taha (raté pour cause de maladie)
22 novembre Opéra de Paris (Bastille) – Salomé – Strauss
28 novembre Théâtre de Nice – Lorenzaccio – Musset
11 décembre Théâtre de l’Odéon – Hamlet Cabaret – Shakespeare Langhoff
29 décembre Opéra de Paris (Garnier) – Platée – Rameau
30 décembre Théâtre Marigny – Les Diablogues – Dubillard (Muriel Robin Anne Gregorio)

Mise à jour définitive du 20 janvier 2010

jeudi, 14 mai 2009

Il est l'heure de s'enivrer !

Jeudi soir dernier (le 7 mai, donc), il régnait sur les marches du théâtre des Champs-Elysées un curieux mélange d’excitation des grands jours et de routine des concerts d’abonnement des orchestres de province. Il s’agissait bien en effet d’une soirée de la saison de l’orchestre national de France, mais exceptionnel à bien des égards : les interprètes tout d’abord (Seiji Ozawa et Renée Fleming), et les œuvres, puisque ce soir là était créée la dernière œuvre en date d’Henri Dutilleux, dans sa version définitive (un cycle de quatre mélodies et un interlude, le Temps, l’Horloge, sur des textes de Jean Tardieu, Robert Desnos et Charles Baudelaire) . Le programme intelligemment conçu comprenait pour accompagner la création contemporaine, et pour souligner très nettement sa filiation au sein de la musique française, Ma mère l’oye, de Maurice Ravel, et la suite symphonique de Roméo et Juliette d’Hector Berlioz.

Si je fus absolument emballé par la direction d’Ozawa (transparence, légèreté, poésie, ligne ferme et soutenue), par la qualité de l’orchestre galvanisé par le chef (et une sonorité très française (j’me comprend)) et par la voix de Renée Fleming (nonobstant sa prononciation, mais l’écriture de Dutilleux y est sans doute pour quelque chose), la première audition du cycle dutilleusien (?) (car il y en eut deux, l’œuvre ayant été intégralement bissée) m’a laissé sur ma faim : les trois premières mélodies m’ont donné une impression de déjà entendu (un magnifique déjà entendu, certes (et puis à 93 ans, le compositeur est excusable ! (je précise que je ne les avais jamais écoutées, quoiqu’elles aient été crées il y a deux ans au Japon))). Cependant (ce qui prouve que ce n’est pas une question d’âge), la quatrième mélodie, et l’interlude qui la précède (le vrai inédit de la soirée, donc) sont d’authentiques chefs d’œuvre, d’un raffinement et d’une poésie incroyable, et non exempts de surprises, qui manquaient peut-être un peu aux trois premières.
La deuxième audition n’a pas totalement fait changé mon sentiment, même s’il l’a un peu atténué. Ce principe devrait d’ailleurs être systématisé pour les créations contemporaines ! (pas trop longues, évidemment).



Grand triomphe pour tout le monde (interprètes et compositeur) (un certain nombre de people s’en allant à l’entracte, dont John-Eliott Gardiner avec la partition de Carmen dans la main, sans doute en raison du caractère un peu lourdingue de la suite symphonique berliozienne (et je les comprend (en revanche Patrice Chéreau est resté)).

mercredi, 13 mai 2009

Epiphanie des enduits

Comme je vous en informais tantôt, la cathédrale de Chartres est entrée dans une période intense de grands travaux.

Depuis hier après-midi, les visiteurs peuvent avoir un aperçu de l’aspect qu’aura le vaisseau intérieur dans quelques années. En effet, les chapelles des apôtres et des martyrs, situées dans le déambulatoire, ont été restaurées dans l’état qu’elles présentaient au XIIIe siècle, alors que les enduits colorés venaient à peine d’être posés.

Pour être précis, il s’agit plus exactement d’une reconstitution, car les restaurateurs du XXe siècle avait joyeusement mis la pierre à nu, enlevant certes les couches de crasse séculaires, mais aussi la peinture du XIXe et toutes les enduits précédents (les ravages de la pierre apparente !).
Cependant, ce travail quasiment à neuf est très historiquement et scientifiquement informé, et a servi de banc d’essai et de préfiguration aux autres parties de la cathédrale, où l’on pense que les enduits d’origine sont toujours présents.

Je me suis naturellement précipité dès ce matin pour voir in situ ces réalisations et prendre quelques photographies :


La chapelle des apôtres


La comparaison du neuf et du crasseux


mardi, 12 mai 2009

Tourismes (Edinburgh 2)

Rarement autant qu’à Edimbourg, je n’ai ressenti une telle dysharmonie entre une ville (son histoire, son architecture, son urbanisme) et la forme de tourisme qui y est la plus visible et la plus exposée.

Débordant de l’enceinte médiévale qui l’avait contrainte à construire en hauteur, Edimbourg a construit à partir d’une XVIIIe siècle (alors qu’elle était renommée comme l’Athènes du Nord de l’Ecosse des Lumières) une ville nouvelle unique au monde, en ce sens que le plan initial a perduré jusqu’à aujourd’hui (avec ses jardins privés, ses crescent, ses terrace…), mais aussi la majorité des bâtiments d’origine, dont le style géorgien a été perpétué à travers les décennies. Mais cette New Town n’est pas du tout mise en valeur, bien au contraire.
L’ensemble de l’urbanisme de la ville est d’ailleurs très intéressant, avec sa gare en fond de vallée (sans façade et sans place de la gare, invisible de partout sauf depuis les hauteurs), ses ponts reliant la vieille ville (serrée autour de la ligne du crête du Royal Mile entre le Château et le Palais royal de Holyrood) aux quartiers voisins, créant ainsi un ville à plusieurs niveaux.
De même, nulle promotion du rapport si particulier de la ville et de la nature, notamment la vallée de la Leith, zone quasi sauvage en plein cœur urbain.
A peine Adam Smith et David Hume sont-ils évoqués (au moins John Knox a-t-il sa maison, mais peut-on considérer qu’il s’agit vraiment de sa maison ?).

En revanche, si vous souhaitez une visite guidée de la ville avec des fantômes, ou alors dans le cimetière de Greyfriars avec le MacKenzie's Poltergeist, ou encore des souterrains cachés de la Reine Mary, à moins que vous ne préfériez le Edinburgh dungeon, la City of Dead, ou le 3D Loch Ness experience, vous n’aurez que l’embarras du choix (sans parler des boutiques toutes plus affreuses les unes que les autres (et sans compter le château lui-même ou figure une exposition façon « Musée Grévin » particulièrement affreuse, qui précède la salle où sont présentés les joyaux de la couronne écossaise)).

La ville est en grands travaux et semble vouloir se refaire une beauté. Je crains qu’aucune amélioration ne soit à espérer quant à la disparition de ces attractions médiocres.

Voici quelques photos pour illustrer mon propos :


Le Château d'Edimbourg


Le Palais d'Holyrood


La ville géorgienne (Charlotte Square)


L'architecture à étages de la vieille ville


Panorama sur la gare en fond de vallée, les ponts (la ville et ses niveaux)


Panorama depuis l’« Acropole »


La vallée de la Leith


Holyrood park


Le tourisme médiocre et ses icônes

20:23 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (3)

samedi, 09 mai 2009

Icônes (Edinburgh 1)



La façon dont une peinture, surtout lorsqu’elle ne présente pas un intérêt artistique majeur, devient une icône est souvent un grand mystère.

Pourquoi der Arme Poet de Carl Spitzweg est-il le tableau le plus connu des Allemands ?

Pourquoi la Joconde est-elle quasiment devenue invisible en tant qu’œuvre, cachée qu’elle est derrière l’icône ?

Et comment se fait-il que le Patineur (portrait du révérend Robert Walker patinant sur le lac de Duddingston) de Sir Henry Raeburn, visible à la National Gallery of Scotland soit devenu l’emblème de l’art écossais ?






Source : Miquel Guifré - Galerie Flickr





Source : National Galleries of Scotland


Le cas du Patineur est d'autant plus intéressant que ce symbole de la peinture écossaise serait en fait l’œuvre d'un peintre français (Henri-Pierre Danloux, si l'on en croit une nouvelle brève de la Tribune de l'Art de mars 2005). Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette information n'est pas disponible sur place !