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jeudi, 14 mai 2009
Il est l'heure de s'enivrer !
Si je fus absolument emballé par la direction d’Ozawa (transparence, légèreté, poésie, ligne ferme et soutenue), par la qualité de l’orchestre galvanisé par le chef (et une sonorité très française (j’me comprend)) et par la voix de Renée Fleming (nonobstant sa prononciation, mais l’écriture de Dutilleux y est sans doute pour quelque chose), la première audition du cycle dutilleusien (?) (car il y en eut deux, l’œuvre ayant été intégralement bissée) m’a laissé sur ma faim : les trois premières mélodies m’ont donné une impression de déjà entendu (un magnifique déjà entendu, certes (et puis à 93 ans, le compositeur est excusable ! (je précise que je ne les avais jamais écoutées, quoiqu’elles aient été crées il y a deux ans au Japon))). Cependant (ce qui prouve que ce n’est pas une question d’âge), la quatrième mélodie, et l’interlude qui la précède (le vrai inédit de la soirée, donc) sont d’authentiques chefs d’œuvre, d’un raffinement et d’une poésie incroyable, et non exempts de surprises, qui manquaient peut-être un peu aux trois premières.
La deuxième audition n’a pas totalement fait changé mon sentiment, même s’il l’a un peu atténué. Ce principe devrait d’ailleurs être systématisé pour les créations contemporaines ! (pas trop longues, évidemment).
Grand triomphe pour tout le monde (interprètes et compositeur) (un certain nombre de people s’en allant à l’entracte, dont John-Eliott Gardiner avec la partition de Carmen dans la main, sans doute en raison du caractère un peu lourdingue de la suite symphonique berliozienne (et je les comprend (en revanche Patrice Chéreau est resté)).
07:29 Publié dans Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : dutilleux, ozawa, fleming
Commentaires
Mais non, Roméo et Juliette n'est pas forcément lourdingue (si, si, je vous assure), surtout interprété par le Gardiner qui file à l'anglaise à l'entracte pour réviser son Carmen, qu'il dirigera à Paris le mois prochain :o)
Écrit par : Jean-Christophe | jeudi, 14 mai 2009
Lourdingue? sans doute plus substantiel que Ma Mère l'oye.... (Tristan, c'est lourdingue?)
Écrit par : zvezdo | vendredi, 15 mai 2009
Mais c'est vachement bien aussi, Ma mère l'Oye... et puis, tant qu'on y est, l'Enfant et les sortilèges aussi (bon, j'aime Ravel, j'avoue).
Écrit par : Jean-Christophe | vendredi, 15 mai 2009
"un peu lourdingue", ai-je écrit. C'est excessif, car à part quelques cuivres tonitruants, ce n'est pas indigeste ; mais je me suis quand même un peu ennuyé (malgré Ozawa), ce qui ne m'est jamais arrivé à Tristan.
Quant à ma Mère l'Oye, qui est peut-être considéré souvent comme un cycle mineur, j'ai été enchanté par ces miniatures pleines de poésie, de raffinement et de variété (et génialement interprétées).
Ah, j'oubliais : Renaud Machard est un grand cornard.
Écrit par : Philippe[s] | vendredi, 15 mai 2009