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jeudi, 14 mai 2009

Il est l'heure de s'enivrer !

Jeudi soir dernier (le 7 mai, donc), il régnait sur les marches du théâtre des Champs-Elysées un curieux mélange d’excitation des grands jours et de routine des concerts d’abonnement des orchestres de province. Il s’agissait bien en effet d’une soirée de la saison de l’orchestre national de France, mais exceptionnel à bien des égards : les interprètes tout d’abord (Seiji Ozawa et Renée Fleming), et les œuvres, puisque ce soir là était créée la dernière œuvre en date d’Henri Dutilleux, dans sa version définitive (un cycle de quatre mélodies et un interlude, le Temps, l’Horloge, sur des textes de Jean Tardieu, Robert Desnos et Charles Baudelaire) . Le programme intelligemment conçu comprenait pour accompagner la création contemporaine, et pour souligner très nettement sa filiation au sein de la musique française, Ma mère l’oye, de Maurice Ravel, et la suite symphonique de Roméo et Juliette d’Hector Berlioz.

Si je fus absolument emballé par la direction d’Ozawa (transparence, légèreté, poésie, ligne ferme et soutenue), par la qualité de l’orchestre galvanisé par le chef (et une sonorité très française (j’me comprend)) et par la voix de Renée Fleming (nonobstant sa prononciation, mais l’écriture de Dutilleux y est sans doute pour quelque chose), la première audition du cycle dutilleusien (?) (car il y en eut deux, l’œuvre ayant été intégralement bissée) m’a laissé sur ma faim : les trois premières mélodies m’ont donné une impression de déjà entendu (un magnifique déjà entendu, certes (et puis à 93 ans, le compositeur est excusable ! (je précise que je ne les avais jamais écoutées, quoiqu’elles aient été crées il y a deux ans au Japon))). Cependant (ce qui prouve que ce n’est pas une question d’âge), la quatrième mélodie, et l’interlude qui la précède (le vrai inédit de la soirée, donc) sont d’authentiques chefs d’œuvre, d’un raffinement et d’une poésie incroyable, et non exempts de surprises, qui manquaient peut-être un peu aux trois premières.
La deuxième audition n’a pas totalement fait changé mon sentiment, même s’il l’a un peu atténué. Ce principe devrait d’ailleurs être systématisé pour les créations contemporaines ! (pas trop longues, évidemment).



Grand triomphe pour tout le monde (interprètes et compositeur) (un certain nombre de people s’en allant à l’entracte, dont John-Eliott Gardiner avec la partition de Carmen dans la main, sans doute en raison du caractère un peu lourdingue de la suite symphonique berliozienne (et je les comprend (en revanche Patrice Chéreau est resté)).