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vendredi, 08 mai 2009

Deuxième anniversaire

En 2007, la France qui compte assistait à l'investiture de notre bien-aimé Président.
L'année dernière, l'heure était à la célébration de la famille.
Cette année, la crise mondiale sévit : notre chef suprême pilote-t-il le radeau de la Méduse ?


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jeudi, 02 avril 2009

Une image de Chartres de temps en temps (60) - En travaux


Une phase de travaux importante est engagée depuis quelques temps dans la cathédrale, qui va aboutir à une métamorphose spectaculaire du vaisseau intérieur (en commençant par le chœur), et a déjà conduit à l’installation d’un impressionnant échafaudage.



La cathédrale de Chartres était déjà un monument exceptionnel, ayant conservé la plus grande partie de ses vitraux originaux, de ses portails sculptés et, de façon générale, ayant subi peu de modifications au cours du temps, après une rapide campagne de construction au XIIIème siècle (je simplifie, naturellement). Elle le sera encore plus quand le décor peint, actuellement caché sous des siècles de crasse et de repeint, va réapparaître, ayant échappé aux vagues destructrices des restaurateurs du XXème siécle qui pensait que les cathédrales étaient blanches.

Le décor peint extérieur a en revanche disparu depuis lontemps. Aussi, c'est la pierre blanche-grise-blonde (cela dépend de la lumière) qui réapparait après le ravalement :

Cette image du portail Sud s'inscrit dans la série vieux/neuf, avant/après (Martyrs, Albertas, Ballasts, Wagons)

mercredi, 01 avril 2009

Les Vêpres de Monteverdi


Alors que les Vêpres de la Vierge de Monteverdi sont une de mes œuvres fétiches, de celles que j’écoute depuis les premiers pas de mon éducation musicale, je ne les avait entendues en concert qu’une seule fois avant janvier dernier, et dans de mauvaises conditions, puisque j’étais placé dans le bas côté de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix en Provence (autant dire dans la nef de l’ancienne église romane, soit derrière une muraille par rapport aux musiciens situés dans le chœur), et que d’autre part, John-Eliott Gardiner, qui dirigeait alors (nous sommes en 1982) avait, contrairement à ce qui figurait dans le programme, choisi (hormis le Magnificat final) des extraits de la Selva Morale, et non la version habituelle des Vêpres de 1610 (en résumé, je n’avais rien entendu, et ce n’était pas la bonne œuvre).

Ironie du sort, ce n’est pas non plus une version princeps que j’ai pu récemment voir et écouter au Théâtre du Châtelet, mais cette fois en toute connaissance de cause, puisque je savais qu’Oleg Kulik et Jean-Christophe Spinosi , fidèles en cela au nouvel esprit des lieux, allaient proposer une expérience dépassant largement le concert classique (une liturgie spatiale, comme nous l’a indiqué le plasticien russe en propos liminaire).

Il fallait bien sûr accepter le principe que l’œuvre musicale monteverdienne ne soit qu’un des éléments du spectacle (un des plus importants, certes). Mais cette situation n’est elle pas plus proche de la réalité d’une liturgie de Saint-Marc de Venise, qu’une représentation dans l’atmosphère bien aseptisée de la salle Pleyel ?



La tentative de création d'une atmosphère liturgique moderne (voire post-moderne) fut en tout cas une réussite, mêlant spatialisation musicale (conforme en cela aux canons de la musique vénitienne du XVIIème siècle), jeux de lumières dans tout l'espace de la salle et de la scène, costumes, bruitages, musique thibétaine, le tout non exempt d'ironie et de distanciation (tant vis-à-vis du public que des artistes.
Une interprétation musicale de qualité était bien entendu indispensable à la tenue du spectacle, et elle fut là (vivante, dramatique et très bien chantée).




25 janvier 2009, Théâtre du Châtelet, Paris - Vespro della Beata Vergine - Claudio Monteverdi - Mise en scène, conception visuelle et costumes : Oleg Kulik ; Scénographie : Den Kryutchkov ; Conception sonore : Hermes Zygott - Ténors : John McVeigh, Tilman Lichdi ; Mezzo : Marie Kalinine ; Sopranos : Sylvia Schwartz, Valérie Gabail ; Basse : Nicolas Testé, Luigi de Donato ; Contre-ténor Florin : Cezar Ouatu - Ensemble Matheus, Chœur du Châtelet, direction musicale Jean-Christophe Spinosi

vendredi, 27 mars 2009

dimanche, 27 mars 1808


Joseph Haydn apparaît pour la dernière fois en public pour assister à l’exécution de son oratorio « la Création » dirigée par Salieri dans la salle des fêtes de l’université de Vienne. Beethoven est dans le public.


06:25 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : haydn

mercredi, 25 mars 2009

Avant la chute

La Cathédrale n’est pas le seul chef d’œuvre incomparable qu’abrite la ville de Chartres. En effet, le Musée des Beaux-Arts accueille une collection de clavecins comprenant quelques merveilles uniques en leur genre – quoique sur une échelle plus modeste que le monument dédié à Notre-Dame – en particulier le Couchet-Blanchet-Taskin (dénommé classiquement du nom de ses facteurs successifs), fameux instrument français du XVIIIe siècle, qu’aurait touché Mozart, dit la légende, lors de son séjour parisien.

Français on ne peut plus, malgré une origine flamande due au facteur Joseph Jean Couchet (au XVIIe siècle), car entièrement reconstruit en 1757 par François-Etienne Blanchet, puis « refait par Pascal Taskin à Paris 1778 » (le caractère français et non flamand de l’instrument est si affirmé qu’il est parfois simplement appelé « Blanchet-Taskin ») . Mais chartrain on ne peut moins (ou en tout cas de façon plus fragile), car mis en dépôt au musée par le grand claveciniste et collectionneur Kenneth Gilbert (dont on sait le caractère ombrageux, et qui aurait été fâché par la désinvolture des édiles locaux (à l’instar de la descendante d’un fameux peintre qui s’apprêterait à … (je ne peux en dire plus))).
Autre mise en dépôt d’un superbe instrument, le clavecin Kroll (instrument français du troisième quart du XVIIIème siècle) de la collection du facteur Marc Ducornet était associé au Blanchet-Taskin pour le premier concert organisé dans le cadre d’une heureuse initiative intitulée « Samedis soirs au musée », qui a pour ambition de mettre en valeur tant le patrimoine instrumental local (même s’il n’est local qu’à titre précaire), que de jeunes musiciens talentueux (dans le sillage d’Olivier Beaumont).


A gauche le clavecin Kroll, à droite le clavecin Blanchet-Taskin


Le 7 mars dernier, Paul Goussot, tout récemment nommé titulaire de la tribune du Dom Bedos de Sainte-Croix de Bordeaux (rare et magnifique orgue français du milieu du XVIIIème siècle), proposait un programme particulièrement en adéquation avec les instruments touchés, puisque composé uniquement de pièces françaises : autour de quelques extraits célèbres des suites de Rameau, une sélection de danses de Louis Marchand, intimes et secrètes dans l’esprit du XVIIème siècle, contrastait fortement avec des brillants exercices de style de Pancrace Royer (brillants mais un peu vains, peut-être ? En tout cas une découverte intéressante).

Paul Goussot a dépassé le stade de l’artiste prometteur ; sa sensibilité, sa virtuosité, son panache et son assurance sont ceux d’un grand artiste, et rendent justice aux œuvres et aux instruments, permettant, dans l’atmosphère magique que constitue l’ancienne chapelle épiscopale (et nonobstant la médiocrité d’une grande partie du public), de s’approcher au plus près d’une perfection d’avant la chute (du clavecin, de cette musique, du lieu et de la civilisation qui les a produits).

Je pense cependant que le choix fait par Paul Goussot de jouer Marchand sur le clavecin Kroll (puissant et sonore), puis Rameau et Royer sur le Blanchet-Taskin (beaucoup plus fragile et délicat, et d’ailleurs bien mal en point à la fin du concert) était une erreur, et que le contraire aurait été préférable.



7 mars 2009 – Ancienne chapelle épiscopale du Musée des Beauc-Arts de Chartres – Paul Goussot (clavecin Kroll et Couchet-Blanchet-Taskin) – Louis Marchand, Jean-Philippe Rameau, Pancrace Royer