mercredi, 07 mars 2007
Dans le sud du département (2) - Au temps jadis
Toujours en octobre dernier, quelques traces du passé ressurgissent.
A Châtillon-en-Dunois, la foire à tout : vins et cidres en gros, engrais et tourteaux, poires et pommes à cidre, machines à coudre, literie et ameublement, nouveautés confection, bonneterie, chapellerie
Dans le parc de Montigny-le-Gannelon gisent des carcasses de machines agricoles
L'église de Montigny abrite la châsse de Sainte Félicité offerte en 1838 par Léon XII au prince Adrien de Montmorency, ambassadeur de France auprès du Saint Siège, et récemment restaurée
A Châtillon-en-Dunois, la foire à tout : vins et cidres en gros, engrais et tourteaux, poires et pommes à cidre, machines à coudre, literie et ameublement, nouveautés confection, bonneterie, chapellerie
Dans le parc de Montigny-le-Gannelon gisent des carcasses de machines agricoles
L'église de Montigny abrite la châsse de Sainte Félicité offerte en 1838 par Léon XII au prince Adrien de Montmorency, ambassadeur de France auprès du Saint Siège, et récemment restaurée
08:00 Publié dans Eure-et-Loir | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 06 mars 2007
Des bœufs et des lions
Devant des sanctuaires majeurs comme Chartres ou Vézelay, l’homme moderne, qui a perdu, la plupart du temps, les repères religieux, et, quasi systématiquement, les repères symboliques qui lui permettraient de comprendre le monument, est partagé entre deux attitudes opposées, l’une, littérale, ne voyant dans l’ornementation des cathédrales et abbayes qu’une « bible de pierre », destinée à raconter de belles histoires édifiantes à des illettrés, l’autre, spéculative, interprétant les signes de manière ésotérique, astrologique ou numérologique, souvent à travers un filtre druidique ou celtique.
La cathédrale de Chartres se prête particulièrement bien à ces dérives, avec son labyrinthe, la symbolique des nombres de son portail royal, sa vaste crypte plongeant dans les profondeurs du temps et son voile de la Vierge. Les chanoines y ont mis aussi du leur, puisque désireux de restaurer le lustre d’un pèlerinage déclinant en lui donnant une antiquité lointaine, ils ont amplifié, sinon créé de toutes pièces, au XVIIe siècle, la légende de druides adorant une vierge enfantant, sur le site du sanctuaire marial actuel. Cette légende perdure encore, quoiqu’elle ait été démonté depuis longtemps par les historiens.
Bien qu’ayant perdu toute aura pendant des siècles, Vézelay fait aussi l’objet de contes celtiques, comme par exemple récemment dans le roman d’Henri Vincenot les Etoiles de Compostelle.
La vérité n’est pas dans un juste milieu, mais plutôt dans un au-delà (atteindre à l’invisible par le visible). Au-delà de la lecture littérale des images, il faut chercher la lecture théologique, spirituelle, voir politique, des symboles ; au-delà du bric-à-brac ésotérique, il faut trouver les éléments de permanence et d’inspiration des civilisations.
Un des plus merveilleux, peut-être, est la résurgence au XIIe siècle, au sommet des voussures du Zodiaque du portail central de la nef de Vézelay, de la symbolique égyptienne dans les trois médaillons du chien, de l’acrobate et de la sirène, associant la résurrection du Christ à la renaissance apportée chaque année par le Nil (il faut lire Christiane Desroches-Noblecourt à ce sujet)
Mais l’objet de cette note est en fait de mettre en lumière un autre exemple de continuité des civilisations, exemple peu connu tiré du petit ouvrage si profondément pensé de l’abbé Guy Villette, la Cathédrale de Chartres, œuvre de haut savoir.
En effet, celui-ci donne une explication fort probante à la présence de deux bustes, l’un d’un bœuf, l’autre d’un lion, sur la façade occidentale de la cathédrale, au sommet de deux pilastres engagés encadrant la porte centrale et, au revers, la baie du vitrail de l’enfance du Christ.
Guy Villette démontre, textes à l’appui, que ces deux têtes rappellent les deux colonnes (Yakîn et Boaz) présentes à l’entrée du temple de Salomon et symbolisent la stabilité (le bœuf) et la force (le lion) de l’église.
« Comme stabilité et force encadraient l’entrée du saint temple de Salomon, ainsi leurs symboles animaliers, bœuf et lion encadrent celle de ce […] temple » (UT : FUIT : INTROITUS : TEMPLI : SCI : SALOMONIS, SIC : EST : ISTIUS : IN MEDIO : BOVIS : ATQ : LEONIS : inscription gravée sur l'un des voussoirs du portail de l'abbatiale de Moreau à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) (aujourd'hui détruite))
Ainsi, le portail royal chartrain, déjà marqué par l’héritage des philosophes grecs présent dans la représentation romane des arts libéraux aux voussures du tympan de l’incarnation, s’est vu enté de deux symboles soulignant la filiation de la seconde alliance à l’égard de la première, et posant le christianisme en fils et héritier d’Israël.
Cette utilisation du bœuf et du lion n’est certes pas isolée, elle est cependant peu courante, ou en tout cas elle est fort peu mise en évidence et documentée.
Aussi, je fus heureux de les découvrir sur cet autre de mes monuments fétiches qu’est la basilique de la Madeleine de Vézelay, de chaque coté de la porte principale du Narthex.
Certes les sculptures de cette façade sont dues pour l’essentiel à la restauration de Viollet-le-Duc, mais, contrairement à ce qu’il a pu faire ultérieurement, celui-ci a conservé le programme initial, quand il n’a pas tout simplement copié les éléments qui restaient suffisamment en bon état.
L’on peut donc considérer que ce bœuf et ce lion ont bien été voulu par les maîtres d’œuvre roman, comme un lien avec le temple de Jérusalem.
Mes lecteurs seraient-ils intéressés par une chasse au bœuf et au lion sur les façades romanes de France et d'Europe, et voudraient-ils bien faire part ici de leurs découvertes ?
La cathédrale de Chartres se prête particulièrement bien à ces dérives, avec son labyrinthe, la symbolique des nombres de son portail royal, sa vaste crypte plongeant dans les profondeurs du temps et son voile de la Vierge. Les chanoines y ont mis aussi du leur, puisque désireux de restaurer le lustre d’un pèlerinage déclinant en lui donnant une antiquité lointaine, ils ont amplifié, sinon créé de toutes pièces, au XVIIe siècle, la légende de druides adorant une vierge enfantant, sur le site du sanctuaire marial actuel. Cette légende perdure encore, quoiqu’elle ait été démonté depuis longtemps par les historiens.
Bien qu’ayant perdu toute aura pendant des siècles, Vézelay fait aussi l’objet de contes celtiques, comme par exemple récemment dans le roman d’Henri Vincenot les Etoiles de Compostelle.
La vérité n’est pas dans un juste milieu, mais plutôt dans un au-delà (atteindre à l’invisible par le visible). Au-delà de la lecture littérale des images, il faut chercher la lecture théologique, spirituelle, voir politique, des symboles ; au-delà du bric-à-brac ésotérique, il faut trouver les éléments de permanence et d’inspiration des civilisations.
Un des plus merveilleux, peut-être, est la résurgence au XIIe siècle, au sommet des voussures du Zodiaque du portail central de la nef de Vézelay, de la symbolique égyptienne dans les trois médaillons du chien, de l’acrobate et de la sirène, associant la résurrection du Christ à la renaissance apportée chaque année par le Nil (il faut lire Christiane Desroches-Noblecourt à ce sujet)
Mais l’objet de cette note est en fait de mettre en lumière un autre exemple de continuité des civilisations, exemple peu connu tiré du petit ouvrage si profondément pensé de l’abbé Guy Villette, la Cathédrale de Chartres, œuvre de haut savoir.
En effet, celui-ci donne une explication fort probante à la présence de deux bustes, l’un d’un bœuf, l’autre d’un lion, sur la façade occidentale de la cathédrale, au sommet de deux pilastres engagés encadrant la porte centrale et, au revers, la baie du vitrail de l’enfance du Christ.
Guy Villette démontre, textes à l’appui, que ces deux têtes rappellent les deux colonnes (Yakîn et Boaz) présentes à l’entrée du temple de Salomon et symbolisent la stabilité (le bœuf) et la force (le lion) de l’église.
« Comme stabilité et force encadraient l’entrée du saint temple de Salomon, ainsi leurs symboles animaliers, bœuf et lion encadrent celle de ce […] temple » (UT : FUIT : INTROITUS : TEMPLI : SCI : SALOMONIS, SIC : EST : ISTIUS : IN MEDIO : BOVIS : ATQ : LEONIS : inscription gravée sur l'un des voussoirs du portail de l'abbatiale de Moreau à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) (aujourd'hui détruite))
Ainsi, le portail royal chartrain, déjà marqué par l’héritage des philosophes grecs présent dans la représentation romane des arts libéraux aux voussures du tympan de l’incarnation, s’est vu enté de deux symboles soulignant la filiation de la seconde alliance à l’égard de la première, et posant le christianisme en fils et héritier d’Israël.
Cette utilisation du bœuf et du lion n’est certes pas isolée, elle est cependant peu courante, ou en tout cas elle est fort peu mise en évidence et documentée.
Aussi, je fus heureux de les découvrir sur cet autre de mes monuments fétiches qu’est la basilique de la Madeleine de Vézelay, de chaque coté de la porte principale du Narthex.
Certes les sculptures de cette façade sont dues pour l’essentiel à la restauration de Viollet-le-Duc, mais, contrairement à ce qu’il a pu faire ultérieurement, celui-ci a conservé le programme initial, quand il n’a pas tout simplement copié les éléments qui restaient suffisamment en bon état.
L’on peut donc considérer que ce bœuf et ce lion ont bien été voulu par les maîtres d’œuvre roman, comme un lien avec le temple de Jérusalem.
Mes lecteurs seraient-ils intéressés par une chasse au bœuf et au lion sur les façades romanes de France et d'Europe, et voudraient-ils bien faire part ici de leurs découvertes ?
07:55 Publié dans Chartres, Vézelay | Lien permanent | Commentaires (11)
lundi, 05 mars 2007
Dans le sud du département (1) - Sur les toits des églises
Quelques images d'une virée dans le sud du département, en octobre dernier.
Les tuiles de l'église de Montigny-le-Gannelon
Les gargouilles de l'église de Châtillon-en-Dunois
Les tuiles de l'église de Montigny-le-Gannelon
Les gargouilles de l'église de Châtillon-en-Dunois
07:30 Publié dans Eure-et-Loir | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 04 mars 2007
Une image de Chartres par semaine (32) - L'occupation des sous-sols
Cette occupation me semble préoccupante, quoique que cette préoccupation ne m'occupe guère l'esprit.
Qui saura déceler l'allusion littéraire qui s'est glissée dans cette note ?
Qui saura déceler l'allusion littéraire qui s'est glissée dans cette note ?
08:10 Publié dans Une image de Chartres | Lien permanent | Commentaires (6)
vendredi, 02 mars 2007
Interrogation
Je me demande bien pour quelle(s) raison(s) les visites sur mon blogue en provenance d'un moteur de recherche d'images bien connu ont subi une augmentation de 21% depuis trois jours.
Enfin, ce n'est pas non plus très important, mais je suis curieux.
Enfin, ce n'est pas non plus très important, mais je suis curieux.
19:55 Publié dans Noosphérique | Lien permanent | Commentaires (1)