Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 13 mai 2005

Autriche - Hongrie

Joseph Haydn a beaucoup composé à Esterhaza pour le prince Esterhazy. Cela n'est cependant pas suffisant pour justifier une interprétation par trop alla ungaresca du quatuor opus 74 n°3, dit "le Cavalier".
(Quatuor Prazak - Grand Théâtre de Bordeaux - 12 mai 2005 - Haydn, Zemlinsky, Brahms)

mardi, 10 mai 2005

La salle Rothko de la Tate Modern


Rouges profonds, bruns sombres , noirs dramatiques.
La lumière et l’obscurité, l’obscurité contre la lumière, l’obscurité sous la lumière, la lumière dans l’obscurité.
Salle obscure, contemplation de la couleur, sensation de vibration, intensité, silence.







Dans le discours de Flaran, Renaud camus cite Frederic Matys Thursz ; celui ci parle de Rothko:
«Le déploiement de ces toiles demeure indélébilement gravé en moi comme l'essence même de la peinture en tant que signification
Ce n'est plus seulement la figuration, qui est ici dépassée, ou transcendée ; c'est l'abstraction elle-même : «Il y a au-dessus du physique de la peinture une spiritualité, une transcendance. Pour moi, la peinture, sa matière, sa couleur, sa lumière peuvent tout interpréter. Nous n'avons pas besoin de la figuration, de l'abstraction… La peinture par ses propres moyens peut diriger l'esprit vers l'inconnu.»
«La peinture est silence, écrit-il encore, sa couleur une intrusion comme l'est le bruit dans le royaume du silence. Pareille intrusion devient sensation, simulation, significations et dimensions simultanées qui ébranlent la fascination de l'absence vis-à-vis de la présence – un état élémentaire, mais non pas minimal, car l'élémentaire a la capacité du maximal.»

lundi, 09 mai 2005

Face à face à la Tate Modern


Jules Olitski - Instant Loveland



Claude Monet - Nymphéas


dimanche, 08 mai 2005

Saenredam et Vermeer


L’accrochage de la National Gallery de Londres est particulièrement intelligent, et offre de passionnantes rencontres et de multiples occasions à l’esprit de divaguer dans l’escalier.


C’est ainsi que l’Intérieur de la Grote Kerk à Haarlem de Pieter Saenredam est placé, sur les cimaises, entre les deux Jeunes femmes au virginal de Vermeer, l’une assise, l’autre debout.
De cette façon, la banalité de la juxtaposition simple des deux chefs-œuvres de Vermeer est évitée, tout en permettant leur rapprochement, qui est évidemment intéressant. La difficulté de trouver un tableau qui, à la fois, ait suffisamment de caractère pour ne pas pâtir d’un tel voisinage, mais ne soit pas non plus trop écrasant afin de ne pas nuire aux deux jeunes femmes s’exerçant à un art délicat dans un format modeste, a dû occasionner bien des insomnies au conservateur en charge de la question ; en tout cas je lui fait l’honneur de le croire au vu du résultat :



Une scène intimiste d’intérieur eut introduit des dissonances, un paysage hollandais eut été trop prosaïque, le genre religieux est bien entendu hors de question ; à la réflexion, un intérieur d’église s’impose ; à la fois intime – c’est la maison de Dieu – et offrant de larges espaces de respiration. Pieter Saenredam devient alors une évidence, par la précision de son dessin, et la tonalité générale de sa palette très claire, avec quelques contrastes forts.

C’est alors que me revint à l’esprit ce texte de Roland Barthes, lu récemment sur Terrains vagues:

"Il y a dans les musées de Hollande un petit peintre qui mériterait peut-être la renommée littéraire de Vermeer de Delft. Saenredam n'a peint ni des visages ni des objets mais surtout l'intérieur d'églises vides, réduites au velouté beige et inoffensif d'une glace à la noisette. Ces églises, où on ne voit que des pans de bois et de chaux, sont dépeuplés sans recours, et cette négation-là va autrement loin que la dévastation des idoles. Jamais le néant n'a été si sûr. Ce Saenredam aux surfaces sucrées et obstinées récuse tranquillement le surpeuplement italien des statues, aussi bien que l'horreur du vide professée par les autres peintres hollandais. Saenredam est à peu près un peintre de l'absurde, il a accompli un état privatif du sujet, plus insidieux que les dislocations de la peinture moderne. Peindre avec amour des surfaces insignifiantes et ne peindre que cela, c'est déjà une esthétique très moderne du silence."
Roland Barthes, Essais critiques



Le XXIe siècle n’est pas encore sorti de la hiérarchie des genres telle qu’elle a pu exister jadis, et très formellement à certaines époques ; et cruellement pour l’ambition de Greuze par exemple.
Cependant, on peut reconnaître que le génie, et la renommée littéraire de Vermeer ne tiennent pas uniquement aux sujets qu’il a peint, mais surtout à la manière dont il l’a fait.
D’autre part, dans sa description, précise, d’églises hollandaises vides et claires – en fait vidées de leurs statues et de leurs vitraux par l’iconoclasme – Saenredam fait œuvre, en l’occurrence, de réalisme, bien plus que, par exemple, son compatriote et contemporain de Witte, beaucoup plus sujet à l’invention.

Vouloir faire de Saenredam un précurseur des dislocations de la peinture moderne et d'une esthétique du silence me semble être un anachronisme, par méconnaissance du contexte, ce qui le rend peu pertinent.

samedi, 07 mai 2005

Brève

Je crois que je vivrais volontiers à Londres. Bon, pour cela, il faudrait que j'apprenne l'anglais et que j'y trouve du travail.

10:00 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (8)