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jeudi, 30 juin 2005

Comme


Comme aujourd'hui est la date anniversaire de ma naissance, et comme je sors en outre de l'hôpital ce jour, je m'offre égoïstement deux plaisirs (qui le seront pour vous aussi, je l'espère).


Rogier van der Weyden Déposition




Johann Sebastian Bach Mein teurer Heiland

dimanche, 26 juin 2005

Ô Toulouse (Toulouououse)

Deux événements à noter:

Un massacre au musée: Requiem aux Abattoirs
Une rencontre avec Dominique Autié




22:57 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (3)

jeudi, 23 juin 2005

Un autre visage


En écho à Guillaume, le reflet dans un miroir de Madame Moitessier, par Ingres.


Jean Auguste Dominique Ingres Mme Moitessier (détail)


Ingres a souvent des malices : il réussit la partie supérieure de ses tableaux. Le bas l’ennuie, il le remplit avec ce qu’il reste du haut, laisse pendre des pieds de mastic, les draperies comme des torchons : il ne peut finir et lèche pourtant.
Je coupe, par respect, dans ses tableaux la partie inutilement minutieuse. Voici dans le tiers supérieure du portrait de Mme Moitessier, un esprit, une finesse et une invention d’humour. Le modèle semble assez spirituel pour s’abandonner à une métamorphose ; gêné par l’abondante beauté de la dame, Ingres a scrupuleusement fait le portrait de sa robe : une nappe de phospènes, d’insectes inconnus et d’incertains papillons, à périr d’ennui ; j’ampute cette partie. La peau blanche, les épaules arrondies sont d’une beauté d’époque (et ce rosé très prisé de la carnation «couleur truie», le dernier chic du charme bourgeois, le sang laiteux donnant la peinture d’une peau faite pour les perles). […]
Tout l’esprit du portrait, la malice du sujet en sont l’accident, l’intelligence du miroir qui sauve, par-derrière, l’insignifiance replète de la dame pour sa métamorphose en chose plate. Une chose plate et un profil perdu. […]
Le reflet tient à la figure non comme l’ombre s’attache au corps mais comme la pensée du visage embaumé par la pose. Et le reflet s’en va, emportant le secret d’une lueur de malice dans le regard : il rêve et se modèle ainsi sous d’autres doigts comme une partie façonnée en glaise ou en cire. Et jusqu’où ? Le rêve au miroir de Mme Moitessier est l’avenir assuré de son visage sauvé de l’ennui par un Picasso des années 1920. Et tout s’y plie. Le reflet est impossible, faux, et supposant au moins un miroir concave. La main cependant a changé de nature : plus rien du nu obscène. Le profil a accusé sa caricature en celui d’une gardienne d’oie, le nœud de tissu de la coiffure compense spirituellement le profil ainsi alourdi, ajoute une bigarrure sombre au visage terni, au visage éteint, à la réalité d’un modelage.
Jean Louis Schefer Une maison de peinture


Pablo Picasso Femme au chapeau blanc (détail)

21:55 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3)

Vanités


Je réponds ici tardivement à une demande de VS, qui souhaitait avoir, parmi ma liste de liste, celle des vains livres de l'île surpeuplée. La voici, non exhaustive bien sûr:



José Lezama Lima Paradisio
Malcolm Lowry Sous le volcan
Amin Maalouf Samarcande
Andreï Makine le Testament français
Joseph Roth la Marche de Radetsky
Naguib Mahfouz Impasse des deux palais
Hector Bianciotti Ce que la nuit raconte au jour


Je précise qu'il s'agit là uniquement d'ouvrages que j'ai lus, ce qui élimine les Paulo Coelho et autres Dan Brown qui auraient sûrement mérité d'y figurer (oui, je sais, je juge sans lire, mais je ne crois pas me tromper ; et puis s'il fallait connaître pour juger, où irait on)

lundi, 20 juin 2005

Toute une vie


J'ai l'obsession de l'exhaustivité et la manie de l'intégrale. Alors pourquoi seulement six ?

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Mais l'exhaustivité est évidemment un fantasme, s'agissant des autoportraits de Rembrandt!

So kitsch


Le père de famille
[...]
Comment vous nomme-t-on ?

Joseph
Elle a pour nom Marie,
Je m'appelle Joseph, et nous nommons l'enfant
Jésus.

Le père de famille
Jésus! quel nom charmant!



Hector Berlioz L'enfance du Christ

20:20 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (5)

samedi, 18 juin 2005

Rothko et Thursz




On songe beaucoup à Rothko en observant les peintures de Thursz, et cela bien que Thursz préférât Soutine, si ma mémoire est exacte. De Soutine on ne trouve aucune trace directe, dans son œuvre, que des allusions à Chartres, assez fréquentes ; tandis qu’à Rothko on pense à tout moment, par un effet de fascination assez comparable, chez les deux artistes, produit en l’un et l’autre cas par la pure matérialité colorée de la peinture, par la couleur faite matière, étant immédiatement matière, indissociable de la matière : et il se trouve que cette matière, chez l’un comme chez l’autre, compte parmi les plus belles de toute l’histoire de la peinture - et chez Thursz elle est encore plus somptueuse, peut-être, plus profonde, plus variée, plus moirée, mieux inépuisable encore que chez Rothko.
Renaud Camus Outrepas Journal 2002


Frederic Matys Thursz Fuchsin 1986-1988-1989

Qu’est-ce que la lumière ?


Il rêva qu’il ouvrait les yeux, sur des soleils
Qui approchaient du port, silencieux
Encore, feux éteints ; mais doublés dans l’eau grise
D’une ombre où foisonnait la future couleur.

Puis il se réveilla. Qu’est-ce que la lumière ?
Qu’est-ce que peindre ici, de nuit ? Intensifier
Le bleu d’ici, les ocres, tous les rouges,
N’est-ce pas de la mort plus encore qu’avant ?

Il peignit donc le port mais le fit en ruine,
On entendait l’eau battre au flanc de la beauté
Et crier des enfants dans des chambres closes,
Les étoiles étincelaient parmi les pierres.

Mais son dernier tableau, rien qu’une ébauche,
Il semble que ce soit Psyché qui, revenue,
S’est écroulée en pleurs ou chantonne, dans l’herbe
Qui s’enchevêtre au seuil du chäteau d’Amour

Yves Bonnefoy Ce qui fut sans lumière
Claude Gellée dit Le Lorrain Psyché devant le château d'Amour




Humeur morose



lundi, 13 juin 2005

Un dernier détail


Paysage avec Noli me tangere (détail)
Claude Gellée dit Le Lorrain

15:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (5)