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jeudi, 23 juin 2005
Vanités
Je réponds ici tardivement à une demande de VS, qui souhaitait avoir, parmi ma liste de liste, celle des vains livres de l'île surpeuplée. La voici, non exhaustive bien sûr:
José Lezama Lima Paradisio
Malcolm Lowry Sous le volcan
Amin Maalouf Samarcande
Andreï Makine le Testament français
Joseph Roth la Marche de Radetsky
Naguib Mahfouz Impasse des deux palais
Hector Bianciotti Ce que la nuit raconte au jour
Je précise qu'il s'agit là uniquement d'ouvrages que j'ai lus, ce qui élimine les Paulo Coelho et autres Dan Brown qui auraient sûrement mérité d'y figurer (oui, je sais, je juge sans lire, mais je ne crois pas me tromper ; et puis s'il fallait connaître pour juger, où irait on)
21:15 Publié dans Jeux et choses sans importance | Lien permanent | Commentaires (14)
Commentaires
Voilà qui est vraiment trop gentil (attentionné), et très intéressant. C'est bien plus difficile à faire que la liste des vingt livres de l'île déserte. Quels sont tes critères? L'ennui?
(Lu aucun. Méfiance instinctive envers Maalouf, Mahfouz et Biancotti. Mauvais souvenir de "Sous le volcan" au cinéma, malgré de grands noms d'acteurs)
Paulo Coelho: tu peux toujours feuilleter debout en librairie. Si je veux me faire haïr, je te classe ça vite fait entre Christian Bobin et Le petit prince... :)
Écrit par : VS | jeudi, 23 juin 2005
Pas d'accord sur Lowry ! "Au-dessous du volcan" est un livre difficile d'accès, plein de chausses-trappes, mais une fois qu'il vous a pris, attention à l'envoûtement !
Écrit par : Damien | vendredi, 24 juin 2005
Je n'ai pas été pris, si ce n'est par l'ennui et l'énervement, qui sont les deux critères de ma liste. Mais cependant, il y a dans le cas de Lowry le problème de la traduction, en commençant par la traduction du titre. Je vous invite à lire la note de Dominique Autié à ce sujet:
http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/all/2005/05/16/deux_volcans_deux_lolitas_et_un_raton_la
Écrit par : Philippe[s] | vendredi, 24 juin 2005
Il vrai que Paradisio c'est assez indigeste (jamais fini) mais sur Lowry et Roth, tu te gourres... Pas lu les autres. Mais cette liste ne peut avoir de sens que si l'on s'attaque à des ouvrages, ou des auteurs ou des oeuvres dits intouchables.
Ex perso : Cent ans de solitude de Garcia Marquez
Écrit par : Tlön | vendredi, 24 juin 2005
d'accord avec Philippe[s] : ça fait trois ans qu'il me reste vingt pages à lire pour finir le Lowry ; et Roth fait bien pâle figure à côté de Musil ou Hasek
pas d'accord avec Tlön : grand (mais vieux) souvenir de Cent ans de solitude
les autres : pas lus, et désormais, m'en garderai bien
Écrit par : guillaume | vendredi, 24 juin 2005
Guillaume, tu ne réponds pas à la question. Que Musil soit plus grand écrivain que Roth, c'est bien sur vrai mais ça n'empêche que La Marche est un bon livre.
Écrit par : Tlön | vendredi, 24 juin 2005
Le problème des "intouchables", c'est que même lorsqu'ils m'ennuient (Mark Twain, Duras) ou qu'ils m'écoeurent (Sade), je me dis que c'est parce que je ne suis pas assez mûre, ou attentive, ou que je n'ai pas compris, etc... Alors je réessaie de temps en temps. Le Nouveau Roman passe bien mieux aujourd'hui qu'il y a dix ans, même si je pourrais vivre sans (je sauve Claude Simon, Sarraute, la Jalousie, je mets le reste dans les livres vains: les livres qu'il suffit de lire une fois, afin de savoir de quoi parlent vos interlocuteurs, mais qu'il ne vous viendrait pas à l'idée de relire.)
Le pire, c'est ceux qu'on aimerait aimer, mais qui ne sont pas "votre genre". Pour moi, Flaubert.
Écrit par : VS | vendredi, 24 juin 2005
d'accord Tlön, ce n'est pas très fair-play d'écraser Roth sous Musil ; disons alors, que dans le genre roman de l'armée austro-hongroise, je préfère les Aventures du brave soldat Chveik à la Marche de Radestky
et pour répondre à la question : je propose Herzog de Bellow (ou du moins les cinquante premières pages) (mais recommande hautement Augie March)
Écrit par : guillaume | vendredi, 24 juin 2005
La catégorie des intouchables n'est pas une, mais multiple, et, sans le vouloir vraiment (ma note fait partie de la catégorie Jeux et choses sans importance), ma liste de vains livres ne comporte que des intouchables correspondant chacun à une niveau de culture des lecteurs (vous voyez là l'influence de Renaud Camus).
Bianciotti, Maalouf et Makine sont des références à leur manière (catégorie "Académie française", où Makine siègera sûrement un jour), Mahfouz et Roth aussi (les belles étrangères), et évidemment Lezama Lima et Lowry (dans le genre "signe extérieur de richesse" non exempt de snobisme à mon avis)
Écrit par : Philippe[s] | vendredi, 24 juin 2005
dans les Mahfouz, j'ai "Vienne la nuit" en rayon et j'en garde un excellent souvenir de lecture....
Écrit par : zvezdo | vendredi, 24 juin 2005
Tout à fait d'accord sur le fait qu'il n'est (parfois) pas utile ou nécessaire de connaître pour juger (au sens émettre un avis). Sinon, où irait-on ? Et que deviendrait l'intuition, cette vraie merveille de la création. Je me suis d'ailleurs fait rabrouer à propos d'une note précédente lorsque j'expliquais ne pas avoir envie de voir un film... que je n'avais pas vu.
Pour les livres - et les auteurs - j'en rajouterais deux : Marguerite Yourcenar (Mémoires d'Hadrien) et Italo Svevo (La conscience de Zeno).
Écrit par : Vrai Parisien | samedi, 25 juin 2005
Après t'avoir croisé quelquefois chez Selian, très contente de découvrir ton blog...
Il y a dans ta liste d'intouchables des livres que j'apprécie, mais je n'ai pas envie de discuter le bien-fondé de tes jugements. Non, ce que je veux dire simplement, c'est que pour ma part, je n'aime pas Proust ! Je veux bien reconnaître sa place dans le panthéon littéraire et tout ce qu'on voudra, mais il m'ennuie profondément. C'est d'ailleurs un des (rares) sujets de désaccord que j'ai avec Selian.
Écrit par : fuligineuse | samedi, 25 juin 2005
Mon sentiment sur Proust n'est pas bien fixé
Écrit par : Philippe[s] | dimanche, 26 juin 2005
Bonjour,
Est-ce qu' on a le droit d'émettre avec...4 ans de retard ?
J'aime bien ce principe, d'autant plus qu'il flatte le moral. Se dire qu'on n'est pas le seul à classer 100 ans de solitude dans la daube littéraire, c'est réjouissant.
Écrit par : Jo de Paname | samedi, 07 mars 2009