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samedi, 31 mai 2008

Dominique Autié (1949 -2008)

Je suis vraiment très triste de relayer ici l’annonce de la mort de Dominique Autié, éditeur, écrivain, survenue le 27 mai dernier.

Je ne sais plus par quel hasard d’enchaînements de liens j’avais découvert son blog, sur lequel j’avais laissé quelques commentaires, auxquels il avait répondu directement par courrier électronique, comme à son habitude.
Des échanges autour de Bach, de Venise…, une rencontre chez lui, à Toulouse, et pour finir un dernier message, auquel je n’ai pas répondu, auquel je voulais répondre encore tout récemment, auquel je ne pourrai plus répondre.

Pour lui rendre hommage, relisez sa célébration du livre, L'ordinaire et le propre des livres – Petite philocalie, où se croisent son travail d’écriture et d’édition, sa passion des puces et son horreur du marketing, ses réflexions sur Internet et le numérique…, et naturellement, en filigrane, l’amour filial envers un père typographe, relieur, imprimeur.

Figurer dans les liens du blog de Dominique Autié, et me voire dédicacer l’un ou l’autre de ses billets, aura été une de mes plus grandes fiertés (quoique bien plus significatif de la gentillesse de cet honnête homme que de mes mérites propres).




Car c’est aussi sur la terre nue de l’âme qu’il convient de prendre soin de Dieu.
Dominique Autié (conclusion de Pour parler de l’amour des livres, incipit de L’ordinaire et e propre des livres)

vendredi, 30 mai 2008

Oubli

7 mars 2008

La première année, j’avais narré ma découverte des blogues.

La deuxième année, j’avais dressé un bilan en quelques chiffres.

La troisième année, j’ai oublié, et personne n’était là pour me le rappeler, et personne n’ a remarqué cet oubli.


7 mars 2008, troisième anniversaire du blogue

mardi, 27 mai 2008

Le genre de l’espèce (ou l’espèce du genre)

Parmi les tortures que subit quotidiennement la langue française, il en est une qui m’exaspère particulièrement, c’est l’adaptation du genre du mot « espèce » à celui du terme qui le suit, pour l’essentiel dans le registre de la langue parlée (un espèce d’idiot, une espèce de brute).

A mon grand étonnement, j’ai entendu très récemment le mot « genre » subir le même traitement sur les ondes d’une radio nationale (une genre de fusion (il devait s’agir d’une chronique économique)).

Une nouvelle genre d’un espèce de barbarisme ?

19:21 Publié dans Opinions | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 15 mai 2008

Louis VIII in situ

Je vous l'avais signalé et montré ici, et : le vitrail de Louis VIII fut exposé exceptionnellement en février dernier, après sa restauration et avant son remontage dans les parties hautes du choeur de la cathédrale de Chartres.

Voici in situ l'effet produit :



mercredi, 14 mai 2008

Wozzeck, Marie et Marie-Madeleine

J’étais loin de me douter que, me rendant le 19 avril dernier à une représentation de Wozzeck (Alban Berg) à l’Opéra Bastille, j’allais rencontrer de nouveau Marie-Madeleine et le Noli me tangere, qui m’occupèrent voilà quelque temps (mes lecteurs les plus fidèles s’en souviennent peut-être).
J’avais été frappé en son temps par une rare occurrence de Rühre mich nicht an dans une œuvre musicale (un Dialogue pour la Pâque de Schütz). Je fus donc étonné (ne connaissant pas suffisamment Wozzeck pour le savoir auparavant) d’entendre à deux reprises ce cri dans la bouche de Marie, concubine de Wozzeck (et mère de son fils), et amante vénale du Tambour-Major.

Acte I scène 5 : après avoir mollement résisté au Tambour-Major, elle lui cède, contre une paire de boucles d’oreille

MARIE
(reisst sich los)
Rühr mich nicht an!

TAMBOURMAJOR
(richtet sich in ganzer Grösse auf und tritt nahe
an Marie heran; eindringlich)
Sieht Dir der Teufel aus den Augen?!
(er umfasst sie wieder, diesmal
mit fast drohender Entschlossenheit)

MARIE
Meinetwegen, es ist Alles eins!
(sie stürzt in seine Arme
und verschwindet mit ihm in der offenen Haustür)


Acte II scène 3 : Wozzeck reproche violemment à Marie sa liaison avec le Tambour-Major ; Marie lui dit de ne pas la toucher, et qu’elle préférerait être poignardée que d’avoir sa main sur lui (elle sera effectivement poignardée par Wozzeck)

MARIE
Rühr' mich nicht an!
(Wozzeck lässt langsam die erhobene Hand sinken)
Lieber ein Messer in den Leib, als eine Hand auf mich.


Par deux fois, donc, dans une sorte de pied-de-nez et de renversement grinçants, c’est la femme qui prononce le noli me tangere, et par deux fois l’homme n’obéit pas à l’injonction, et la touche.

Ces références à Marie-Madeleine ne sont nullement le fruit du hasard, car au début du troisième acte, Marie implore le pardon divin en citant Luc 7-38 (l’épisode de la femme pécheresse chez le pharisien (l’évangéliste ne nomme pas la femme pécheresse, toute la tradition l’a assimilée à Marie-Madeleine)).

Acte III scène 1

MARIE
Und trat hinten zu seinen Füßen und weinete, und fing an, seine Füße zu netzen mit Tränen und mit den Haaren ihres Hauptes zu trocknen, und küssete seine Füße und salbete sie mit Salbe



Mais pour Berg (ou Büchner, je ne sais qui est à l’origine de ces Rühr mich nicht an), il n’est en aucune manière question de rémission des péchés, et nul bain de larmes ou flacon de parfum ne viendra apporter le salut à Marie, qui mourra par la lame qu’elle avait appelée.


19 avril 2008 Opéra Bastille – Wozzeck – Alban Berg - Direction musicale Sylvain Cambreling, Mise en scène Christoph Marthaler – Wozzeck Simon Keenlyside, Tambourmajor Jon Villars, Andres David Kuebler, Hauptmann Gerhard Siegel, Doktor Roland Bracht, Marie Angela Denoke, Margret Ursula Hesse von den Steinen, Erster Handwerksbursch Patrick Schramm, Zweiter Handwerksbursch Igor Gnidii, Der Narr John Graham-Hall – Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris, Maîtrise des Hauts-de-Seine/Choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris

mardi, 13 mai 2008

Lazare

Assisteriez-vous à une résurrection de l'Esprit de l'escalier (le blogue) ?



(Billet prétexte à repêcher cette photographie d'une des fresques de Saint-Jacques-des-Guérets (Loir-et-Cher), tombée dans mes oubliettes)

lundi, 12 mai 2008

Heur et Loire

Tous les châteaux de la Loire ne sont pas sur la Loire (Chenonceaux est sur le Cher, Chambord dans la forêt).
D’ailleurs, d’aucuns prétendent que le premier château de la Loire est un château du Loir (mais pas Château-du-Loir), en l’occurrence Châteaudun.

Certainement pas parce qu’il s’agirait du premier château rencontré par les parisiens sur la route de la Touraine (si la France était parisiano-centrée, cela se saurait !), mais plutôt, dit la légende locale, car Châteaudun serait la première manifestation de l’architecture de la Renaissance italienne en France.

Malheureusement pour l’orgueil des Dunois, les préséances en matière géographique ou historique (sans parler de la gastronomie, confer la bataille des rillettes du Mans et de Tours, pour rester dans la région) sont très souvent contestées. Ainsi une rapide recherche fait surgir les prétentions de nombreux autres premiers châteaux de la Loire : Lavoûte-sur-Loire (Polignac), Arlempdes, Saint-Aubin-sur-Loire (Boubon-Lancy), Nevers, Gien, Nantes (dans l’autre sens !)… (notons que l’on joue sur le sens des mots « de la Loire »)

Sic transit…


(pas d’illustrations du château de Châteaudun, effectivement superbe et visité vendredi dernier, car le chargeur de l’appareil photographique est encore dans un carton)

samedi, 10 mai 2008

Jeu !

Et si on faisait un jeu ?

Quels sont donc les personnages représentés sur ce photomontage ?

(le gagnant recevra ...

... quelque chose)


Ajout du 11 mai :

Alors ? Tout le monde s'est absenté pendant ce long week-end ?
Ou alors, il n'y a vraiment plus personne sur ce blogue ?

BΛBYLONE

A la fin de l'exposition consacrée par le musée du Louvre à Babylone (Babylone antique, et Babylone dans la tradition), il manque à mon avis, pour la couronner digniment, une œuvre majeure de la fin du XXe siècle. Je vous la propose ici pour réparer cet oubli :


Rivers of Babylon


(peut-être plus tard une critique sérieuse si mon énervement diminue)


Musée du Louvre, Hall Napoléon - Babylone - du 14 mars au 2 juin 2008

vendredi, 09 mai 2008

Trente ans après (2) (huit mois après)

Séance de rattrapage (3).



Or donc, à la mi-août, nous avons visité, trente ans après en ce qui me concerne, plusieurs bâtiments dûs à Le Corbusier dans les environs de Saint-Etienne.
J'avais promis quelques impressions de visite, les voici, huit mois après (c'est un peu tard, mea culpa, mais j'aime bien les photographies que j’ai ramenées).

Contrairement aux idées reçues, ce qui frappe le visiteur un tant soit peu attentif, c’est tout d’abord la prise en compte et le respect du lieu (sa topographie, son exposition) dans l’élaboration de l’architecture corbuséenne des bâtiments, et un soin maniaque à adapter le plan à l’usage projeté, non pas en écoutant simplement les souhaits immédiats du commanditaire, mais en les sublimant au-delà des contingences matérielles.
Cela présente évidemment deux écueils, le premier étant une difficulté à absorber les évolutions temporelles de ces usages, et le deuxième une manifeste dérive totalitaire (par exemple, la hauteur importante des marches du couvent de la Tourette a dû être bien pénible aux vieux moines, peu sensibles à la symbolique de l’effort de l’ascension).
Mais la première qualité d’un architecture n’est elle pas d’élever l’homme au dessus de lui-même ?

Cependant, c’est surtout la lumière, et en particulier la lumière colorée, qui m’a émerveillé ; et c’est la lumière qui est l’objet unique des images que je vous présente ci-après.


Eglise Saint-Pierre - Firminy



Eglise Saint-Pierre - Firminy



Maison de la culture - Firminy



Unité d'habitation - Firminy



Unité d'habitation - Firminy



Couvent de la Tourette (Eglise) - Eveux