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vendredi, 04 août 2006

Rangement...

... de la bibliothèque après le déménagement : décidément, Renaud Camus tient beaucoup de place.

jeudi, 03 août 2006

Une soirée en boîte avec Bach

La « Boîte à musique » de Jean-François Zygel semble faire l’unanimité, et il est vrai que cette émission présente des qualités, principalement celles de son animateur, en particulier un talent incontestable de communicateur ; mais pour communiquer quoi ?
Je dois en effet bien avouer que je n’ai pas été convaincu du tout.
D’une part, l’invité issu du domaine de la variété est assez mal intégré au dispositif, un cheveu sur la soupe, en quelque sorte (cela est assez largement reconnu).
D’autre part, et surtout, la volonté pédagogique et de vulgarisation qui est manifestement à l’œuvre nécessite un discours clair, simple et juste, c’est-à-dire que deux ou trois idées fortes doivent être exposées et argumentées. Or, il m’a semblé qu’il s’agissait plus de simplisme que de simplicité en l’occurrence, et souvent le fil de la pensée est perdu au fur et à mesure que des extraits, trop courts, sont donnés.
L’émission consacrée à Bach (avec Emilie Simon, que j’ai trouvé très émouvante) m’a spécialement énervée, par sa litanie de lieux communs et quelques graves erreurs, qui créent le doute sur le sérieux de l’animateur. J’en cite quatre :

« Bach était piétiste et doloriste » : bon, j’imagine bien que cette question n’intéresse que peu de personnes, mais Bach n’était certainement pas piétiste, car le piétisme réduisait la musique à l’église à la portion congrue. C’est la raison majeure de son départ de Mülhausen, un an seulement après sa nomination. Ce n’est pas un détail, et de toute manière la simplicité et la pédagogie n’exclut pas la précision et l’exactitude.

Plan de Leipzig en 1720

« Contrairement à l’Allemagne du Nord, l’opéra était interdit à Leipzig et dans sa région » : c’est complètement faux. L’opéra à Leipzig a fermé peu avant l’arrivée de Bach pour des raisons financières. Et à Dresde, capitale de l’électorat de Saxe dont faisait partie Leipzig, et où Bach se rendait souvent, existait un très important opéra (avec notamment le célèbre Hasse il caro sassone (qui n’avait rien de saxon, puisqu’il était né près de Hambourg)). De plus, Bach a composé, dans ses cantates, tellement de magnifiques aria da capo dans le style de l'opera seria, qu’il me semble bien inutile de se poser la question de savoir ce qu’il aurait pu écrire s’il avait eu un théâtre à sa disposition.

« Bach n’était pas de son temps » : c’est absurde, et démontre une connaissance superficielle de la musique de Bach. Certes, à la fin de sa vie, il s’est replié sur des œuvres spéculatives et le contrepoint, dans une sorte de refus du monde tel qu’il allait. Mais auparavant, sa connaissance de la musique de toute l’Europe, italienne et française en particulier, sa curiosité et ses connaissances encyclopédiques, font de Bach un homme absolument de son époque. Il suffit d’écouter ne serait-ce que ses concertos pour s’en convaincre dès la première note.

Et le meilleur pour la fin. Remarquant à juste titre que la musique de Bach résiste à tout (même au marimba), JF Zygel affirme que la raison pourrait en être que, confronté à de mauvais musiciens, le compositeur devait écrire une musique très solide pour pouvoir supporter de médiocres interprétations.
En premier lieu, cela n’explique pas pourquoi la musique de Bach résiste, mais pour quelle raison.
En deuxième lieu, il est erroné de dire que les instrumentistes que Bach avait à sa disposition n’étaient pas satisfaisants. Il s’est beaucoup plein des élèves de Saint Thomas, qui n’étaient pas assez nombreux pour les chœurs et pas assez bons musiciens. En revanche, il utilisait dans son orchestre, tant pour les cantates que pour les concerts du Collegium musicum au café Zimmermann, des solistes de haut niveau, soit des amis de passage, ou encore ses fils, ou bien des étudiants de l’université. Il suffit de voir la virtuosité que le compositeur exigeait de ses interprètes pour se rendre compte de l’inanité de l’affirmations de Zygel.

Bon, en fait, je ne voulais pas faire si long et être aussi critique (je vais encore passer pour un ratiocineur). Mais je trouve vraiment regrettable que sous couvert de vulgarisation, l'on propage des clichés et l'on énonce des erreurs.
C'est aussi pour moi un incitation à apporter ma réponse, si longtemps différée, à la question « Pourquoi Bach résiste à tout » (bientôt).

15:45 Publié dans Bach | Lien permanent | Commentaires (9)

mercredi, 02 août 2006

Webcam vénitienne


Vous ne voyez plus depuis quelque temps les couchers de soleil sur la lagune, la punta della dogana e l'isola di San Giorgio Maggiore. La commune de Venise nous informe :

Siamo spiacenti, ma la webcam non sarà più attiva a causa dei lavori di restauro di Ca' Giustinian...
Speriamo di riattivarla presto in un'altra posizione !

En attendant, je vous propose la piazza San Marco.

10:45 Publié dans Venise | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 01 août 2006

Signe ?

Si vous cherchez sur un moteur ad hoc "humeur morose", ce billet arrive en deuxième ou troisième position.
Je pense que c'est un signe.

17:30 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (2)

Des trains, de la lenteur, des Landes

Je suis un lecteur dilettante ou peut-être, pour être plus exact, suis-je un lecteur intuitif. C’est la raison pour laquelle la lecture analytique et exhaustive (ou qui tente de l’être, à l’impossible nul n’étant tenu) de Renaud Camus par Madame de Véhesse me passionne.
Cependant, il m’arrive de repérer, ici ou là, des citations, des reprises, des variations. Repérer n’est d’ailleurs pas le terme exact ; disons plutôt que je subodore, et qu’ensuite j’essaye de vérifier et d’identifier.

« Que les trains sont lents dans les... »


Ces trains reviennent à plusieurs reprises dans l'Inauguration de la salle des vents. Les trains, la lenteur, je ne pouvais qu’être interpellé.
Nous lisons dans le Journal romain, à l’entrée du dimanche 9 février 1985 :

« Obsessionnel hier, pendant le spectacle du Hangar, mais pourquoi ?, ceci :

Que les trains sont lents dans les Landes
Dans le Lot, dans l'Agenais
Quelle lenteur vers Mirande
Quel ennui dans ce qu'on voit…

Inexactement (lenteur après lents ? torpeur, peut-être), Gadenne, je crois. »


Dans Onze sites mineurs pour des promenades d’arrière-saison en Lomagne (et même sûrement dans les Sept sites), Renaud Camus s’interroge toujours (in le château d'eau de Saint-Créac) :

« Ainsi Hölderlin fait-il parler Empédocle sur l'Etna. « Car plus présents sont les dieux sur les hauteurs », traduit Danièle Huillet pour Ombres les bien-nommées, à Toulouse. Et une fois qu'on est à Toulouse... Sans compter que Hölderlin est un écrivain aussi bordelais, désormais, que François Mauriac, Philippe Sollers ou Jean de la Ville de Mirmont. On ne serait nullement étonné de croiser son fantôme errant en Gascogne, dans le Lot, dans l'Agenais.

Que les trains sont lents dans les Landes,
Dans le Lot, dans l'Agenais !
Quelle... vers Mirande,

Quelle quoi ? J'ai oublié. Il serait pourtant essentiel de le savoir. Mais en tout cas ce n'est pas Gadenne qui s'écrie tout à trac, au milieu de vibrants éloges du Neckar, du Main, du Danube :

Get aber nun und grüsse
Die schöne Garonne
Und die Gärten von Bordeaux

Va saluer la belle Garonne en effet. »


Les réponses sont dans Le Département du Gers (in Le Ciel à Matéou) :

« [...], un petit poème de Paul Gadenne :

Que le train est lent dans les Landes
Dans le Lot dans l'Agenais
Quelle lenteur vers Mirande
Quel ennui dans ce qu'on voit.
Quels grincements aux virages
Le temps est long est long est long
Combien lent notre voyage
Que sévères les corsages !
Au prix où sont les visages
Les années y passeront, [...] »


Et les références dans Vaisseaux brûlés : 1-3-8-2

Il est étrange que le pluriel (que les trains sont lents dans les…) fasse son retour dans l’Inauguration de la salle des vents, après que le texte exact a été reproduit dans le Département du Gers.
Je serais curieux de savoir si ce train, ou ces trains, est déjà présent dans les Eglogues ; Madame de Véhesse ?

« On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc »
Théophile Gautier Le Pin des Landes in Espana