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mardi, 04 avril 2006

Vocalistes

J’ai créé une catégorie « listes », il faut bien désormais l’alimenter.

Barbara Hendricks – Jessye Norman – Rachel Yakar – Maria Slatinaru – Christine Barbaux – Montserrat Caballé – Teresa Berganza – Gabriele Sima – Johanna Koslowski – Grace Bumbry – Marylin Horne – Catherine Dubosc – Christa Ludwig – José Van Dam – Alfredo Kraus – Katia Ricciarelli – June Anderson – Montserrat Figueras – Maria-Cristina Kiehr – Gérard Lesne – Christoph Pregardien – Margaret Price – Nadine Denize – Alain Fondary – Mitsuko Shirai – Felicity Lott – David Pittman-Jennings – Sergei Leiferkus – Violeta Urmana – Gundula Janowitz – Barbara Bonney – Matthias Goerne – Anne-Sofie von Otter – Angelika Kirchschlager – Leontina Vaduva – Bernarda Fink – Philippe Cantor – Cecilia Bartoli





La règle du jeu de la présente liste est la suivante : il s'agit de tous les chanteurs et chanteuses que j'ai vus et entendus en concert - récital de lieder, chansons, airs de concert ou d’opéra, avec piano ou avec orchestre -, dans de la musique classique ou contemporaine, dans l'ordre chronologique de leur apparition, sans répétitions (j'en ai vu certains plusieurs fois), à l'exclusion des opéras en intégrale et des œuvres avec voix du type symphonie, requiem, messe, cantate….

Mise à jour du 26 décembre 2007

lundi, 20 mars 2006

Die... die... die...


J’ai narré naguère ma découverte de la musique savante, à l’origine de laquelle se trouvent un guide des disques et la revue Diapason.
Or il se trouve que, à l’heure où j’écris ces lignes dans le train entre Paris et Bordeaux (soit vendredi soir), je suis en train d’écouter Alfred Deller dans son opus ultime, publié à titre posthume, consacré à Henry Purcell Music for a while / O Solitude (avec Wieland Kuijken, William Christie et Roderick Skeaping).
Mes innombrables allers et retours auront eu, au moins, pour mérite de me permettre de consacrer quelques heures supplémentaires à la lecture et à l’écoute de CD, que j’avais un peu délaissées au profit des blogues, horresco referens.
Donc, la redécouverte de ce disque m’a fait me remémorer d’un fait qui amende, ou complète ma précédente note.
En effet, je me souviens très précisément de l’annonce de la mort d’Alfred Deller par Jean-Michel Damian sur l’antenne de France Musique un après-midi de juillet 1979.
Cet été là, et le suivant, j’avais été embauché comme agent d’accueil à l’office du tourisme de mon village natal – natal étant bien entendu un abus de langage, étant né comme tout un chacun dans la maternité de la grande ville voisine – sur ma bonne mine et mes compétences naturellement, le fait que mon père en fût secrétaire (ou vice-président je ne sais plus), et adjoint au maire, n’ayant eu aucune influence.
La charge de travail étant réduite, j’écoutais beaucoup la radio – Claude Villers, Jacques Pradel sur Inter, et France Musique, pour ce que je me rappelle.
En fait, je crois que Jean-Michel Damian, avec Jacques Merlet, en particulier dans leurs émissions du samedi, – ainsi que Claude Maupomé, mais j’y reviendrai – ont beaucoup compté dans mon apprentissage musical, et pas uniquement de la musique ancienne et baroque, mais aussi de Schubert et Mahler par exemple (à une époque où la musique de ce dernier était moins universellement reconnue qu’aujourd’hui en France, me semble-t-il, mais les spécialistes pourront me contredire si nécessaire).
Or donc, Jean-Michel Damian annonça la mort d’Alfred Deller le 16 ou 17 juillet 1979, avec une grande émotion qui me frappa. Il faut dire qu’Alfred Deller occupait une place à part dans le milieu musical baroqueux – comme l’a très bien montré Gaétan Naulleau cet été dans sa série d’émissions que j’ai déjà évoquée – de par sa personnalité chaleureuse, son parcours d’autodidacte, ses interpétations fondées sur l’intuition plus que sur la musicologie.
A cette funeste occasion, Jean-Michel Damian a dû certainement diffusé O Solitude et Music for a while, qui furent pour Alfred Deller des œuvres fétiches (et qui donnent son titre à son dernier enregistrement). Ce fut un choc, et je suis toujours autant bouleversé en écoutant ces interprétations aujourd’hui (même dans un TGV peu propice au recueillement).

Ce disque posthume fit partie de mes premiers 33 tours, acquis dès sa sortie, et figure parmi les disques fondateurs, que j’ai rachetés en CD, à peu d’exceptions près.
Pour terminer, je vous propose l’air qui figure entre O Solitude et Music for a while sur cet enregistrement, extrait de The Prophetess or The History of Dioclesian, Since from my dear Astraea's sight qui se termine par :

That makes me wish to die… die… die…



12:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (4)

samedi, 18 mars 2006

De l'art de Kathleen Ferrier, ou de son absence


Il m’a été reproché récemment ici-même d’avoir abandonné le ton polémique de mes débuts de commentateur de blogue. Un détour tortueux typique de l’esprit d’escalier me donne l’occasion d’y renouer, un peu.

Je suis tombé en effet sur cet hommage à Kathleen Ferrier sur le blogue de Daniel Morvan, qui cite un texte d’Yves Bonnefoy, que je rapporte ici :

À LA VOIX DE KATHLEEN FERRIER

Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s'était voilée.

Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s'est perdu
Comme si au delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu.

Ô lumière et néant de la lumière, ô larmes
Souriantes plus haut que l'angoisse ou l'espoir,
Ô cygne, lieu réel dans l'irréelle eau sombre,
Ô source, quand ce fut profondément le soir !

Il semble que tu connaisses les deux rives,
L'extrême joie et l'extrême douleur.
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l'éternel.



Ce texte lu autrefois dans Hier régnant désert m’avait déjà agacé, comme m’avait agacé une des Vidas que Christian Garcin avait consacré à la chanteuse :

Mais cette voix. Peut-on ne pas songer qu’elle vient d’une autre rive, qu’elle fut révélée au monde après un séjour douloureux dans les profondeurs de l’oubli, de la mort ?
Bruno Walter avait été l’ami de Mahler. Lorsqu’il l’entendit chanter, il déclara avoir enfin trouvé la voix que Mahler avait cherchée toute sa vie. Une voix qui, sans passer par le crible de l’analyse, émeut totalement, sans rémission. Une voix pure et sobre, profonde et envoûtante. Pudique. Nue.
Vidas 2. Kathleen Ferrier (extraits) Christian Garcin


C’est peu de dire que je ne souscris pas à l’admiration universelle et inconditionnelle vouée à la grande Kathleen. Ses interprétations m’ont toujours semblé d’une incommensurable mollesse, s’appuyant certes sur un beau timbre et des graves impressionants, mais sans aucune caractérisation, chantant tout sur le même ton et de la même façon, et provoquant chez moi un immense ennui.

Yves Bonnefoy et Christian Garcin, dans leurs hommages appuyés, ne peuvent masquer cet ennui (la voix mêlée de couleur grise, la lumière du glaive s'était voilée, une voix sobre, pudique), qu’ils ont dû tout de même ressentir, par delà cette mystique sirupeuse des deux rives, sans nulle doute inspirée par la vie tragique de la chanteuse et son timbre si grave, plutôt que par son art.

11:25 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (9)

jeudi, 09 février 2006

Virtuosités

"Possente spirito e formidabil nume", Orfeo chante son désir de retrouver Euridice, ou celui de se retrouver aux Enfers. Monteverdi a écrit deux versions de cet air, l'une très ornementée, l'autre réduite à sa simple structure.

"J'aimais éperdument la Comtesse de ...". 1812, Vivant Denon reprend Point de lendemain, en ornant la version de 1777 d'un ponctuation virtuose.

vendredi, 27 janvier 2006

L'embarquement de Ferrando et Guglielmo

Ma contribution à l'année Mozart.


Soave sia il vento
Tranquilla sia l'onda
Ed ogni elemento
Benigno risponda
Ai nostri desir

C'étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde, [...]
« Ô toi, désir, qui vas chanter… » Et ne voilà-t-il pas déjà toute ma page elle-même bruissante,
Comme ce grand arbre de magie sous sa pouillerie d'hiver : vain de son lot d'icônes, de fétiches,
Berçant dépouilles et spectres de locustes; léguant, liant au vent du ciel filiales d'ailes et d'essaims, lais et relais du plus haut verbe -
Ha ! très grand arbre du langage peuplé d'oracles, de maximes et murmurant murmure d'aveugle-né dans les quinconces du savoir...








Port de mer avec la villa Médicis (1637) Claude Gellée dit Le Lorrain
Cosi fan tutte (trio de l'acte I - scène 6) Wolfgang Amadeus Mozart - Lorenzo da Ponte
Vents I (extraits) Saint-John Perse