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dimanche, 06 mai 2007

En différé du bureau de vote (le retour)

Au vu des résultats de mon bureau de vote (entre parenthèses, les pourcentages pour la ville de Chartres), Nicolas Sarkozy, ses quatre animaux et ses douze cavaliers peuvent venir sans craindre une émeute dans le cloître Notre-Dame :

Nicolas Sarkozy : 469 voix - 64,86% (52,50%)
Ségolène Royal : 254 voix - 35,13% (47,50%)

23:11 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (3)

En direct du bureau de vote (le retour)

Pour confirmer mon observation du premier tour, je me suis livré ce matin à un petit décompte : à 9 heures, sur 14 électeurs présents dans la file d'attente, 8 étaient des religieuses, dont 6 avaient en outre une procuration.



Post-scriptum qui n'a rien à voir : je signale aux distraits le changement, ce jour, d'exergue de l'Esprit de l'escalier.

10:50 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (2)

Une image de Chartres par semaine (41) - Les véritables lumières de Chartres (bis)

Je me suis déjà créé quelques inimitiés en ayant évoqué l'opération touristique Chartres en lumières 2006. La lumière du soleil jouant avec les façades me semble en effet largement suffisante pour créer un éblouissement des sens.
Les véritables lumières chartraines sont aussi à l'intérieur, mais il faut pouvoir saisir l'instant fugitif.



vendredi, 04 mai 2007

Une histoire de façade[s]

Il y a pratiquement un an, et cela quelques mois après mon arrivée à Chartres, j’avais fait une tentative de reconstitution de la façade de la cathédrale romane de Chartres, avant l’incendie de 1194. Il s’agissait en fait plutôt d’une fantaisie, contrairement à la manipulation d’images à laquelle je m’étais livrée sur la façade de Strasbourg.

J’indiquais à la fin de cette note :
«Une autre tentative, peut-être, plus tard, après de profitables lectures érudites...»

Je suis actuellement en train de constituer une documentation succincte qui me permettra de proposer à mes hôtes des visites guidées sans trous de mémoire, erreurs ou embrouillaminis. A cette occasion, je me suis penché de nouveau sur la façade romane chartraine, et je pense que je suis en mesure de proposer des images plus sérieusement documentées.


Quand en 1006, Fulbert, l’un des plus grand érudits du temps, est nommé évêque de Chartres, son église-cathédrale n’a pas la dimension que requerrait la renommée du pèlerinage marial et l’accueil des nombreux pèlerins.
Aussi, quand en 1020, l’édifice est détruit par un incendie, le nouveau bâtiment, consacré en 1037, sera très imposant, puisque, tant en longueur qu’en largeur, sa taille est quasiment celle de la cathédrale actuelle.
Si l’église basse est toujours là (elle est aujourd’hui dénommée incorrectement « crypte »), nous ne savons en revanche que peu de choses sur la façade du XIe. Un clocher-porche est cependant une hypothèse probable, comme celui de l’abbaye de Saint-Benoît sur Loire, par exemple, ou encore, pour rester à Chartres, celui de l’église Saint-Père :


Près d’un siècle plus tard, en 1134, un important incendie détruit une partie de la cité. Profitant de l’espace ainsi libéré, et souhaitant offrir à leur église un porche plus moderne, digne de la renommée du sanctuaire et de son école, les chanoines et l’évêque du temps décide la construction d’une nouvelle façade, d’un style roman à son apogée, commencée par les étages inférieures des deux tours, continuée par le portail central (dit portail royal) et achevée en 1170 par l’admirable flèche de la tour Sud, la tour Nord restant quant à elle inachevée.


Peu de temps après, en 1194, un nouvel incendie détruit la cathédrale de Fulbert, couverte d’une charpente de bois, épargnant toutefois l’église basse et la façade (ainsi que la relique du voile de la Vierge, d’une façon si miraculeuse que l’on se demande si l’incendie était accidentel ou volontaire, tant la soif de modernité du tout récent style gothique étreignait le chapitre chartrain). La reconstruction commence immédiatement et sera menée tambour battant.
La décision de conserver la façade ayant été prise, il fallait cependant y apporter des modifications, d’une part pour l’adapter au goût de l’époque, et d’autre part en raison de la hauteur plus importante de la nef. Une rose (ornement gothique s’il en est), une galerie de rois et un fronton triangulaire ont donc été rajoutés au dessus du portail royal et un étage supplémentaire a été édifié sur la tour Nord pour rétablir un certain équilibre.


En 1506, les chanoines profitent de la destruction par la foudre du clocher de bois et de plomb de la tour Nord pour confier à l’architecte Jehan de Beauce la construction d’un nouveau clocher en pierre, dans un style de transition entre le gothique flamboyant et la Renaissance, « de la hauteur du clocher de pierre d’icelle église ou autre haulteur plus convenable et le plus honorable et sumptueux que faire se pourra. »


C’est à peu de choses près, et nonobstant la destruction du trumeau du portail central, la façade telle que l’on peut la voir aujourd’hui.

Viollet-le-Duc a affirmé, dit-on, que la Madeleine de Vézelay était le plus bel exemple d’harmonie entre les styles roman (la nef) et gothique (le chœur).
Cela est certes vrai, mais la façade de la cathédrale de Chartres n’est pas moins harmonieuse, quoiqu’encore plus composite.

jeudi, 03 mai 2007

Traces et écarts (Praxitèle au Louvre)

Praxitèle : un nom, quelques anecdotes – Phryné… – ; une aura importante dans l’antiquité grecque ; des copies innombrables dans l’antiquité romaine ; une renommée qui perdure à la Renaissance ; à l’âge classique, au XIXe siècle ; très peu d’œuvres originales ; beaucoup de recherches savantes…

Mais Praxitèle peut-il faire l’objet d’une exposition intéressante ? Intéressante pour les spécialistes, sans nul doute. Mais intéressante pour les amateurs, peu ou moyennement éclairés ?

La grande réussite de l’exposition consacrée au sculpteur grec et au praxitélisme à travers les âges que propose actuellement le musée du Louvre est précisément de permettre plusieurs niveaux d’appréhension, selon que l’on lira seulement les grands panneaux d’information, ou l’ensemble des cartels, ou encore que l’on se contentera de regarder les œuvres.
Car, en effet si le parcours et les textes proposés sont remarquablement intelligents et instructifs, l’exposition donne aussi à voir de très belles sculptures, mais surtout, par l’accumulation des copies d’un même sujet, permet d’exercer son regard et de forger son propre goût, qui pourra être confronté à (ou conforté par) celui des chercheurs et de l’Histoire de l’art (le mien me portant vers les œuvres présentant une certaine fermeté, la mollesse habituelle de la sculpture romaine me laissant en général indifférent).

Le sérieux des commissaires de l’exposition s’adoucit cependant à la toute fin par la présentation du Satyre de Mazara del Valo, qui ne peut qu’étonner le visiteur par le contraste du bronze avec le marbre omniprésent jusque là, et par la posture de danseur volant très impressionnante, mais fortement suggérée par la présentation muséographique, alors que cette œuvre ne peut être, semblerait-il, attribuée en aucune manière à Praxitèle, et que la notice rame un peu pour la rattacher à la thématique praxitélisante.


Musée du Louvre - Hall Napoléon, jusqu'au 18 juin 2007 - Praxitèle, un maître de la sculpture antique