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jeudi, 25 mai 2006

De retour...










... après le déménagement

08:18 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (6)

mardi, 23 mai 2006

Broglie


« Nous sommes faits pour lire certaines phrases » : j’ai déjà cité cet extrait du journal 2002 (Outrepas) de Renaud Camus ; je suis fait en effet pour lire certaines de ses phrases (les paysages, la syntaxe, les goûts, le paraître, la courtoisie…).
Cependant, je le lis depuis si longtemps qu’il m’arrive régulièrement de me demander si tel goût, ou telle opinion, m’est personnel, ou si je suis sous son influence.
Ai-je ainsi découvert Magnasco sur les cimaises du musée des Beaux-Arts de Bordeaux (alors que je n’étais pas encore bordelais), avant ou après avoir lu que ce peintre faisait partie de l’exposition des anachronistes, rêvée par lui ?
Ai-je lu Michel Chaillou avant ou après avoir découvert que le Sentiment géographique faisait partie de ses ouvrages de prédilection ? (avant dans les deux cas, je crois, mais je n’en suis pas sûr)

La lecture du Répertoire des délicatesses du français contemporain m’offre l’occasion de vérifier que Renaud Camus et moi partagions les mêmes obsessions, certaines à tout le moins, bien avant que je ne le lise.
Il s’agit en l’occurrence de l’entrée Broglie dudit répertoire, où l’auteur critique la prononciation courante du village de l'Eure qui porte ce nom (bro-gli, comme glycine) sur la raison que ce toponyme a pour origine la famille de Broglie, d’ascendance italienne (prononcez breuil).


Il se trouve que la même famille a donné son nom à la place de Strasbourg bordée par l’Hôtel de ville, le Théâtre et autres bâtiments officiels, et sur laquelle se tient depuis des siècles le christkindelsmärik. Place centrale à tout point de vue, donc. Et que tous les autochtones et touristes prononcent consciencieusement bro-gli. Dès mon arrivée à Strasbourg, pour y étudier la topographie, et bien avant de connaître Renaud Camus, je me suis attaché à porter autour de moi la bonne parole de la prononciation correcte de la place Broglie (breuil), sans grand succès, cela va sans dire.


Pourtant juste avant cette époque, à la fin des années Giscard, la fameuse affaire de Broglie, ministre assassiné dans des conditions mystérieuses (le sont-elles restées, d’ailleurs ?) avait défrayé la chronique. Et je n’ai jamais entendu alors prononcer par aucun journaliste ou amateur de faits divers, le nom de la victime autrement que breuil, et jamais bro-gli. Sans doute, personne à Strasbourg n'avait fait le rapprochement.


La lecture au pied de la lettre, aggravée par la méconnaissance de l'histoire et de l’étymologie, a manifestement nui à la bonne prononciation des mots, noms propres ou noms communs. Pourtant ni la lettre, ni la lecture ne sont guère correctes, en général.

dimanche, 21 mai 2006

Merci

Je me trouvai fort dépourvu, ayant patienté toute une année, lorsque l’été dernier fût venu, en constatant que France Musique – je ne sais plus si le s était alors encore de rigueur – avait abandonné la rediffusion de Comment l’entendez-vous, dont elle avait pris la bonne habitude estivale.
J’avais alors commencé un note pour marquer mon désappointement, et rendre grâce à cette émission, et à sa productrice, Claude Maupomé, qui ont beaucoup contribué à mon éducation musicale. Les choses étant ce qu’elles sont, ce texte est resté à l’état d’ébauche, jusqu’à ce que j’apprenne la disparition récente de Claude Maupomé. On ne peut pas vraiment dire que la radio musicale nationale, en dehors de manifestations individuelles, d’ailleurs fort émouvantes, de quelques animateurs, se soit vraiment préoccupé de célébrer dignement celle qui fait pourtant partie des grandes heures de la station (Y-a-t-il encore de grandes heures sur France Musique ?).
Le temps m’ayant manqué, je n’ai moi-même salué la mémoire de Claude Maupomé qu’à travers un bref écho. Aussi, je voudrais lui rendre un plus conséquent hommage en évoquant en particulier deux émissions qui m’ont particulièrement marqué, en ceci qu’elles m’ont fait découvrir des musiques parmi celles qui me passionnent le plus désormais.


C’était un soir de réveillon du jour de l’an, il y a vingt-cinq ans ; j’étais seul et, m’étant couché avant minuit, j’allumais la radio, calée sur France Musique. Claude Maupomé proposait ce soir là un Comment l’entendez-vous consacré aux madrigaux de Monteverdi, Jean-Patrice Brosse étant l’invité. Ce fut un véritable éblouissement.
Les madrigaux de Monteverdi, cela peut paraître un sujet aride, surtout pour un réveillon. Mais Claude Maupomé y fit preuve des qualités de pédagogie, qui lui étaient habituelles et qui lui faisaient véritablement conduire l’entretien par la pertinence de ses interventions et la grande culture qu’elle y démontrait, mais tout en laissant à son interlocuteur le temps de répondre et de développer son propos.
C’est ainsi que furent abordés, pour autant que je m’en souvienne, l’invention de la monodie accompagnée, puis de l’opéra, les rapports du texte et de la musique, la prima pratica, héritée de la Renaissance, la nouvelle seconda pratica, issue des travaux de la Camerata Bardi, le stile rappresentativo, le stile concitato (le Combat de Tancrède et Clorinde)…
A cette époque, les enregistrements des madrigaux étaient rares, et l’on dût diffuser maintes interprétations de Raymond Leppard et d’Edwin Loehrer (et même de Nadia Boulanger, sauf erreur), que l’on jugeraient plus sévèrement aujourd’hui (quoique…). Mais par delà les défauts des enregistrements, j’ai vraiment découvert une musique et un compositeur qui m’étaient inconnus, et qui me sont aujourd’hui essentiels (et j’y reviendrai ici certainement un jour).


Il est probable que j’aurais fini par rencontrer les madrigaux de Monteverdi, même si je n’avais pas écouté ce Comment l’entendez-vous. En revanche, je ne suis pas certain que le flamenco m’aurait été révélé sans Claude Mapomé et son invité, Michel del Castillo, qui avaient consacré une émission entière au cante jondo (quand ? je ne sais plus, avant 1986 probablement). Dans des domaines musicaux inconnus et complexes, la qualité de l’invité est naturellement primordiale, mais la manière de rendre son discours et ses connaissances accessibles est tout aussi importante, et Claude Maupomé, par sa curiosité et son ouverture d’esprit, savait intéresser l’auditeur à des univers lointains.
La découverte de Pepe de la Matrona, de Terromoto de Jerez, et tant d’autres, fut un véritable ébranlement, et le demeure, car le flamenco, quand le duende est là, est une musique qui provoque sur moi un effet quasiment physique immédiat, comme aucune autre. Il faudra bien d’ailleurs, un jour ou l’autre, que je m’interroge aussi là dessus.


Pour Monteverdi, pour le flamenco, pour tout le reste (Jankelevitch, Levi-Strauss, Massin..), pour vos silences, pour votre grâce et votre élégance, pour votre voix, merci, Claude Maupomé.



12:30 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 20 mai 2006

Ile d'hiver

Au sommet d'un phare atlantique
un texte à vocation scientifique
peut se révéler poétique.


Les limicoles picorent dans la vase tandis que les bernaches cravants venues de Sibérie pour passer l'hiver broutent les herbiers de zoostères.



23:45 Publié dans Bordeaux | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 18 mai 2006

Chocolat et Marzipan

Le Mozartkugel, créé en 1890 par Paul Fürst, tire sa légitimité de son origine, Salzbourg, lieu de naissance du compositeur.


Mais qu’en est il du Bachwürfel, imaginé par les héritiers de Paul Fürst à l’occasion de la célébration du trois-centième anniversaire du divin thuringien ?
Le marketing est décidément bien du côté d’Hermogène.

Je fus néanmoins touché que l’on ait pensé à moi pendant ce séjour tyrolien.

17:50 Publié dans Bach, Brève | Lien permanent | Commentaires (4)

jeudi, 11 mai 2006

L'ordre et la courbe, la Messe en si à Saint Roch

Restant fidèle à la ligne éditoriale de ce blogue, toute entière dans son nom, je reviens aujourd’hui, bien après les recensions qu’en ont faites Zvezdo et Martin Lothar, sur la superbe exécution de la Messe en si de Jean-Sébastien Bach par le chœur Les Elements, l’ensemble Jacques Moderne, le Café Zimmermann et les solistes (Anne Magouët, Thomas Bauer, Stephan van Dick, Pascal Bertin) dirigés par Joël Suhubiette, en l’église Saint-Roch à Paris le 26 avril dernier.


Comme beaucoup d’œuvre composées pendant ses dernières années, la Messe en si est un manifeste et une synthèse des connaissances musicales et théologiques accumulées par Jean-Sébastien Bach. Elle a d’autant plus ce caractère qu’elle n’a pas, contrairement aux autres grands monuments ultimes (l’Art de la fugue, les Variations Goldberg, les Variations canoniques, l’Offrande musicale), été écrite pour clavier (orgue ou clavecin (en partie pour l’Offrande musicale)), et que le compositeur a usé pour sa composition du réemploi d’œuvres antérieures, technique qui lui a été familière tout au long de sa vie (seul une partie du Credo est originale de ce point de vue).

Dénuée de toute fonction liturgique de par sa longueur, la Messe en si n’en est pas moins construite comme un discours centré sur les souffrances du Christ, et en cela est éminemment baroque. Cette inscription dans la rhétorique baroque était particulièrement bien mise en évidence par les interprètes de Saint-Roch, du fait de leur attention aux mots et aux affects, de leur expressivité fondée sur les timbres, le rythme, les accents, les phrasés. Cet éclairage faisait apparaître comme rarement la géniale appropriation par Bach de tous les styles de son époque (pour faire simple, de la plus sévère polyphonie à l’aria da capo la plus lyrique), et leur fusion au service d’une œuvre cohérente (on retrouve le même caractère fusionnel dans les Goldgerg). Cohérence, oui, car à aucun moment on ne ressent l’impression de morceaux disparates juxtaposés, ou d’une discordance entre deux manières d’écrire.

Nous sommes, avec la Messe en si, devant un grand tout, un grand monument baroque, avec ses piliers – les chœurs imposants –, et ses volutes – les arias expressives. L’ordre et la courbe, au cœur de la dialectique baroque, au cœur de la Messe en si, au cœur de l’œuvre de Jean-Sébastien Bach, tout aussi bien.


L’ordre et la courbe, comme la façade de Saint Roch.

mardi, 09 mai 2006

Les évêques, l'été

Je me demande s'il n'y aurait pas une intéressante monographie à écrire au sujet des résidences d'été des évêques, en particulier des petits diocèses du Sud de la France, dont la plupart ont perdu leurs mitres et leurs cathèdres.


Condom, Lectoure, Lombez, Aire, Couserans, Lescar, Elne, Vabres, Mirepoix, Comminges, Lavaur, Saint-Pons de Thomières, Oloron, Die, Sarlat, Saintes

16:15 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (3)

dimanche, 07 mai 2006

Souvenir de Plieux

samedi, 06 mai 2006

Un ange baroque

Il y a quelque chose d'amusant à constater qu'une des très rares oeuvres in situ du Cavalier Bernin visible en France se trouve dans l'église Saint-Bruno, à Bordeaux, archétype de la ville classique s'il en est.



Au delà de l'ironie, ne serait-ce pas là, comme dans de nombreuses résurgences françaises de l'art baroque à cette époque, une forme de résistance àu modèle dominant du pouvoir central ?

mercredi, 03 mai 2006

C'est vrai que...








C'est vrai que c'est vrai que c'est vrai que c'est vrai qu'il est vrai que l'usage de "c'est-vrai-que" est abusif et agaçant, et symptomatique d'une faiblesse de la parole moderne.
Mais quand Yves Bonnefoy l'emploie, et de quelle manière spectaculaire, en corrigeant le texte de Ce qui fut sans lumière, on ne peut que se taire.