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samedi, 27 août 2005

De retour...













  ... le 9 septembre

10:50 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (12)

jeudi, 25 août 2005

Des pieds et des mains

Ma devinette s'étant révélée trop facile pour les vrais parisiens, je vous propose de retrouver où j'étais aujourd'hui, jeudi 25 août 2005, vers une heure et demie.














Si vous trouvez à quelle héroïne de l'histoire de France appartiennent les pieds en bas à droite, vous aurez fait un grand pas dans la direction de la cathédrale de la ville mystère.

mercredi, 24 août 2005

Les pieds de Saint-Sulpice

Mardi 23 août 2005, entre onze heures et midi, église Saint-Sulpice, Paris.


















A gauche, mon pied sur la ligne méridienne
A droite, le pied d'Héliodore chassé du temple

mardi, 23 août 2005

Aujourd'hui, une devinette


Qui saura dire où j'étais aujourd'hui, mardi 23 août, entre onze heures et midi ?
(une deuxième photo demain matin, et un indice supplémentaire plus tard si personne ne trouve)
(cette devinette était vraiment trop facile, réponse dans la note suivante)

lundi, 22 août 2005

Bordeaux en bleu[s]

Après le Bordeaux rouge, les bleus de Bordeaux.
























00:05 Publié dans Bordeaux | Lien permanent | Commentaires (10)

dimanche, 21 août 2005

Le pied de la lettre

Pour satisfaire Quel Fourbi! et Fuligineuse, voici quelques Bourgogne blancs, ainsi qu'ils l'ont demandé dans les commentaires de la note précédente.



Seul Wam pourrait nous faire un Beaune blanc, encore faudrait il qu'il lut mon blog, ceux de Quel Fourbi! ou du Vrai Parisien ; de plus je ne me souviens pas avoir vu une seule photo sur son site.

vendredi, 19 août 2005

Bordeaux rouge

Sur une idée de Quel Fourbi!, reprise par le Vrai Parisien, voici une dégustation de Bordeaux rouge.





























jeudi, 18 août 2005

Moi aussi

Dire «je t’aime», c’est fort, et ce n’est pas anodin. Je voudrais le dire plus souvent, parce que je l’aime ; mais une pudeur excessive, une peur ou une gêne devant des émotions trop visibles, un atavisme familial de la surface des choses et des êtres font que je me tais. Lui n’a pas ces blocages, alors il me dit souvent «je t’aime», et je réponds «moi aussi».
Et c’est une grande frustration.

"5. Je t’aime – Moi aussi.
Moi aussi n’est pas une réponse parfaite, car ce qui est parfait ne peut être que formel, et la forme ici est défaillante, en ce qu’elle ne reprend pas littéralement la profération – et il appartient à la profération d’être littérale. Cependant, telle qu’elle est fantasmée, cette réponse suffit à mettre en marche tout un discours de la jubilation : jubilation d’autant plus forte qu’elle surgit par revirement : Saint-Preux découvre brusquement, après quelques dénégation hautaines, que Julie l’aime. C’est la vérité folle, qui ne vient pas par raisonnement, préparation lente, mais par surprise, éveil (satori), conversion. L’enfant proustien – demandant que sa mère vienne coucher dans sa chambre – veut obtenir le moi aussi : il le veut follement, à la manière d’un fou ; et il l’obtient lui aussi par renversement, par la décision capricieuse du Père, qui lui octroie la Mère (« Dis–donc à Françoise de te préparer le grand lit et couche pour cette nuit auprès de lui »).

6. Je fantasme ce qui est empiriquement impossible : que nos proférations soient dites en même temps : que l’une ne suive pas l’autre, comme si elle en dépendait. La profération ne saurait être double (dédoublée) : seul lui convient l’éclair unique, où se joignent deux forces (séparées, décalées, elles n’excéderaient pas un accord ordinaire). Car l’éclair unique accomplit cette chose inouïe : l’abolition de toute comptabilité. L’échange, le don, le vol (seules formes connues de l’économie) impliquent chacun à sa manière des objets hétérogènes et un temps décalé : mon désir contre autre chose – et il y faut toujours le temps de la passation. La profération simultanée fonde un mouvement dont le modèle est socialement inconnu, impensable : ni échange, ni don, ni vol, notre profération, surgie en feux croisés, désigne une dépense qui ne retombe nulle part et dont la communauté même abolit toute pensée de la réserve : nous entrons l’un par l’autre dans le matérialisme absolu.

7. Moi aussi inaugure une mutation : les anciennes règles tombent, tout est possible – même, alors, ceci : que je renonce à te saisir. […]


9. De là, nouvelle vue du je-t-aime. Ce n’est pas un symptôme, c’est une action. Je prononce, pour que tu répondes, et la forme scrupuleuse (la lettre) de la réponse prendra une valeur effective, à la façon d’une formule. Il n’est donc pas suffisant que l’autre me réponde d’un simple signifié, fût-il positif («moi aussi») : il faut que le sujet interpellé assume de formuler, de proférer le je-t-aime que je lui tends : Je t’aime, dit Pelléas. – Je t’aime aussi, dit Mélisande.
La requête impérieuse de Pelléas (à supposer que la réponse de Mélisande fût exactement celle qu’il attendait, ce qui est probable puisqu’il meurt aussitôt après) part de la nécessité, pour le sujet amoureux, non pas seulement d’être aimé en retour, de le savoir, d’en être bien sûr, etc. (toutes opérations qui n’excèdent pas le plan du signifié), mais de se l’entendre dire, sous la forme aussi affirmative, aussi complète, aussi articulée, que la sienne propre : ce que je veux, c’est recevoir de plein fouet, entièrement, littéralement, sans fuite, la formule, l’archétype du mot d’amour : point d’échappatoire syntaxique, point de variation : que les deux mots se répondent en bloc, coïncidant signifiant par signifiant (Moi aussi serait tout le contraire d’une holophrase) ; ce qui importe, c’est la profération physique, corporelle, labiale, du mot : ouvre les lèvres et que cela en sorte (sois obscène). Ce que je veux éperdument, c’est obtenir le mot.
Magique, mythique ? La Bête – retenue enchantée dans sa laideur – aime la Belle ; la Belle, évidemment, n’aime pas la Bête, mais à la fin, vaincue […], elle lui dit le mot magique : «Je vous aime, la Bête» ; et aussitôt, à travers la déchirure somptueuse d’un trait de harpe, un sujet nouveau apparaît. […]
Et puis, de nouveau le mythe : le Hollandais Volant erre en quête du mot ; s’il l’obtient (par serment de fidélité), il cessera d’errer (ce qui importe au mythe, ce n’est pas l’empirie de la fidélité, c’est sa profération, c’est son chant)."
Fragment d'un discours amoureux Roland Barthes


Mais la profération initiale, primordiale, de laquelle tout a découlé, c'est moi qui l'ai prononcée.

Peut-être...



...que cela fera plaisir à quelqu'un

lundi, 15 août 2005

Les inscriptions invisibles de Malagar

Une promenade récente au domaine de Malagar, villégiature particulièrement chère à François Mauriac, m’a amené à m’interroger sur mon rapport aux maisons d’écrivains. J’ai en effet eu l’occasion de pérégriner chez Jules Roy à Vézelay, Montaigne à Saint-Michel, Montesquieu à la Brède, Pierre Loti à Rochefort, Victor Hugo place des Vosges à Paris, Dominique Autié à Toulouse, alors qu’en matière de peintres et de musiciens, je n’ai fréquenté que Rubens à Anvers et Mozart à Salzbourg.

A contrario, je me suis aperçu en relisant les notes de ce blog que j’y parle très peu de moi, ce qui n’est pas surprenant, beaucoup de musique et de peinture, qui m’intéressent en effet grandement et assez peu de littérature, alors que je suis passionné de lectures, de livres et de bibliothèques. Il va falloir y remédier.

Il se trouve que j’ai peu lu, voir pas du tout pour certains, les écrivains dont j’ai visité les domiciles. Cependant, et dans des ambiances extrêmement différentes, j’ai ressenti une émotion particulière à chacune de ces visites. Je cherchais à décrire ce sentiment, quand je suis tombé sur ce passage de la Lutte avec l’Ange de Jean-Paul Kauffmann, qui est ma lecture actuelle, et qui rend inutile toute tentative d’écriture de ma part :

J’ai voulu connaître Crozes. Sans raison précise. Delacroix est venu dans ce château du haut Quercy à un moment difficile de La Lutte. J’ai la faiblesse de croire que derrière l’immobilité apparente des lieux se dissimulent parfois des signes, des oscillations brèves et rapides qui mettent le cerveau en alerte. Quelqu’un est venu. Toute trace de lui a disparu. Cependant, il subsiste toujours une marque, même infime. Une tache finit par reconstituer un visage, une odeur par laisser deviner un caractère. Les maisons sont maculées non seulement d’empreintes digitales, mais aussi d’inscriptions invisibles qui trahissent leurs occupants, même les plus anciens.


Sont-ce les inscriptions invisibles ? En tout cas, l'esprit de Malagar m'a donné envie de lire François Mauriac.