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lundi, 15 août 2005

Les inscriptions invisibles de Malagar

Une promenade récente au domaine de Malagar, villégiature particulièrement chère à François Mauriac, m’a amené à m’interroger sur mon rapport aux maisons d’écrivains. J’ai en effet eu l’occasion de pérégriner chez Jules Roy à Vézelay, Montaigne à Saint-Michel, Montesquieu à la Brède, Pierre Loti à Rochefort, Victor Hugo place des Vosges à Paris, Dominique Autié à Toulouse, alors qu’en matière de peintres et de musiciens, je n’ai fréquenté que Rubens à Anvers et Mozart à Salzbourg.

A contrario, je me suis aperçu en relisant les notes de ce blog que j’y parle très peu de moi, ce qui n’est pas surprenant, beaucoup de musique et de peinture, qui m’intéressent en effet grandement et assez peu de littérature, alors que je suis passionné de lectures, de livres et de bibliothèques. Il va falloir y remédier.

Il se trouve que j’ai peu lu, voir pas du tout pour certains, les écrivains dont j’ai visité les domiciles. Cependant, et dans des ambiances extrêmement différentes, j’ai ressenti une émotion particulière à chacune de ces visites. Je cherchais à décrire ce sentiment, quand je suis tombé sur ce passage de la Lutte avec l’Ange de Jean-Paul Kauffmann, qui est ma lecture actuelle, et qui rend inutile toute tentative d’écriture de ma part :

J’ai voulu connaître Crozes. Sans raison précise. Delacroix est venu dans ce château du haut Quercy à un moment difficile de La Lutte. J’ai la faiblesse de croire que derrière l’immobilité apparente des lieux se dissimulent parfois des signes, des oscillations brèves et rapides qui mettent le cerveau en alerte. Quelqu’un est venu. Toute trace de lui a disparu. Cependant, il subsiste toujours une marque, même infime. Une tache finit par reconstituer un visage, une odeur par laisser deviner un caractère. Les maisons sont maculées non seulement d’empreintes digitales, mais aussi d’inscriptions invisibles qui trahissent leurs occupants, même les plus anciens.


Sont-ce les inscriptions invisibles ? En tout cas, l'esprit de Malagar m'a donné envie de lire François Mauriac.

Commentaires

Il faudra aussi que tu rajoutes à ta liste de "maisons" celle de Chateaubriand à La Vallée aux loups.
A propos de ce que tu dis de la faible présence de la littérature, je constate ce même phénomène dans mon bloc-notes : un lecteur povant penser par exemple que je lis peu et que je vais rarement au cinéma, ce qui n'est pas l'exact reflet de la réalité. Le bloc-notes (titre mauriacien s'il en est) serait-il un miroir déformant ?

Écrit par : Vrai Parisien | lundi, 15 août 2005

Je n'ai gardé, de plusieurs visites de maisons d'écrivains, un très bon souvenir que de la demeure de Keats près Hampstead, à Londres.
***
En effet, peu de notations autobiographiques - heureusement que tout le monde n'est pas narcissique!

Écrit par : Guillaume | jeudi, 18 août 2005

Me relisant, je m'aperçois combien ce commentaire peut sembler ironique. Je ne compte pas Plieux parmi les "demeures d'écrivains", puisque son hôte y vit encore!
***
Expérience curieuse, aventure narrée bientôt sur mon carnet!

Écrit par : Guillaume | jeudi, 18 août 2005

A la place des cailloux sur la pierre, j'ai cru voir les doigts osseux de Mauriac la tenant de sous terre...

Écrit par : Alina Reyes | samedi, 20 août 2005

Je ne suis pas sûr que Mauriac serait très satisfait de ce l'on a fait autour de son domaine (l'intérieur étant tel qu'il l'a laissé à sa mort, ce qui en fait toute l'atmosphère).

Moi aussi, je suis honoré qu'Alina Reyes me lise ! (remarque à l'adresse du Vrai Parisien)

Écrit par : Philippe[s] | dimanche, 21 août 2005

> Philippe(s) : Alina Reyes t'a lu, effectivement... et moi, elle m'a relu ;-)

Écrit par : Vrai Parisien | dimanche, 21 août 2005

Regarde un peu les commentaires de cette note:

http://l-esprit-de-l-escalier.hautetfort.com/archive/2005/06/07/noli_me_tangere-_ne_me_touche_pas_-_ruhre_mich_nicht_an.html

et lit le texte du 10.06.05 (Manquent les larmes) du Journal d'Alina Reyes

Écrit par : Philippe[s] | dimanche, 21 août 2005

Bravo !!!

Écrit par : Vrai Parisien | dimanche, 21 août 2005