jeudi, 25 septembre 2008
On a pris le tram 44
Le Musée royal d’Afrique centrale de Tervuren (au frange du Brabant flamand à une portée de tram 44 du centre de Bruxelles (mais on n’a pas pris le tram 33)) est intéressant à plus d’un titre : évidemment en raison de la remarquable collection d’objets d’art africain qu’il abrite, mais aussi pour l’impressionnant bâtiment du début du XXe siècle et son vaste parc, et encore pour les différents états de la muséographie qu’il présente.
En effet, se présentent sous les pas des visiteurs une galerie consacrée à la conquête du Congo par les colonisateurs dans sa présentation d’origine, immédiatement voisine de deux salles didactiques récentes relatant la même histoire mais n’omettant pas les zones sombres de la présence belge (qui fut assez rude).
Puis des vitrines des années 1950 présentent les objets africains (pour l’essentiel) d’une part d’un point de vue ethnique (dans l’objectif de mettre en évidence les caractéristiques propres à chaque ethnie), et d’autre part d’un point de vue ethnographique (les différentes étapes de la vie en société). Ces vitrines sont contigües à une salle « d’art », plus moderne, ayant l’ambition esthétique de mettre en valeur les plus beaux objets de la collection. A tout cela, s’ajoute une exposition temporaire sur une thématique transversale (le bois) organisée selon les canons les plus récents de la muséographie, jouant sur la scénographie, l’éclairage et le multimédia.
Le Musée de l’Homme et le Quai Branly en un seul endroit, en quelque sorte.
La xylothèque du musée
Quelques animaux empaillés en diorama complètent le panorama (dont un célèbre (célèbre en Belgique) éléphant naturalisé pour l’exposition universelle de 1956).
L'éléphant en point de mire de la grande pirogue
Comme chaque fois, et d’autant plus ici en l’absence de notices pédagogiques, on est frustré par le manque de références permettant d’apprécier les œuvres présentées. Que mon lecteur ne se méprenne pas : je trouve ridicules les critiques qui visent à dénoncer la présentation d’objets sacrés dans des lieux hors de leur contexte initial : nos musées, par essence, sont pleins de telles œuvres, surtout pour l’art occidental (il ne s’agit pas non plus d’examiner les questions de pillage et de propriété).
Mais je sens bien que mon jugement esthétique n’est guère solide, et fonctionne plus par similitude avec l’art que je connais (quoique je commence à connaître un peu l’art africain, à force de le fréquenter).
Par exemple, j’ai tout de suite aimé ce buste d’homme accoudé. Mais comment faire la part entre les qualités intrinsèques de cet objet, et le fait qu’il m’évoque fortement le buste de Nicolas de Leyde du musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg ?
Pour finir sur une note populaire et amusante, voici la juxtaposition d'un géant bruxellois et d'un esprit africain :
En effet, se présentent sous les pas des visiteurs une galerie consacrée à la conquête du Congo par les colonisateurs dans sa présentation d’origine, immédiatement voisine de deux salles didactiques récentes relatant la même histoire mais n’omettant pas les zones sombres de la présence belge (qui fut assez rude).
Puis des vitrines des années 1950 présentent les objets africains (pour l’essentiel) d’une part d’un point de vue ethnique (dans l’objectif de mettre en évidence les caractéristiques propres à chaque ethnie), et d’autre part d’un point de vue ethnographique (les différentes étapes de la vie en société). Ces vitrines sont contigües à une salle « d’art », plus moderne, ayant l’ambition esthétique de mettre en valeur les plus beaux objets de la collection. A tout cela, s’ajoute une exposition temporaire sur une thématique transversale (le bois) organisée selon les canons les plus récents de la muséographie, jouant sur la scénographie, l’éclairage et le multimédia.
Le Musée de l’Homme et le Quai Branly en un seul endroit, en quelque sorte.
La xylothèque du musée
Quelques animaux empaillés en diorama complètent le panorama (dont un célèbre (célèbre en Belgique) éléphant naturalisé pour l’exposition universelle de 1956).
L'éléphant en point de mire de la grande pirogue
Comme chaque fois, et d’autant plus ici en l’absence de notices pédagogiques, on est frustré par le manque de références permettant d’apprécier les œuvres présentées. Que mon lecteur ne se méprenne pas : je trouve ridicules les critiques qui visent à dénoncer la présentation d’objets sacrés dans des lieux hors de leur contexte initial : nos musées, par essence, sont pleins de telles œuvres, surtout pour l’art occidental (il ne s’agit pas non plus d’examiner les questions de pillage et de propriété).
Mais je sens bien que mon jugement esthétique n’est guère solide, et fonctionne plus par similitude avec l’art que je connais (quoique je commence à connaître un peu l’art africain, à force de le fréquenter).
Par exemple, j’ai tout de suite aimé ce buste d’homme accoudé. Mais comment faire la part entre les qualités intrinsèques de cet objet, et le fait qu’il m’évoque fortement le buste de Nicolas de Leyde du musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg ?
Pour finir sur une note populaire et amusante, voici la juxtaposition d'un géant bruxellois et d'un esprit africain :
23:30 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bruxelles, tervuren
mardi, 23 septembre 2008
Avant - Après
18:51 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bruxelles
lundi, 22 septembre 2008
De l'art au Palais
Le Palais de Justice de Bruxelles est un énorme bâtiment qui était déjà entourée d’échafaudages lors de ma première visite dans la capitale belge (il y a sept ans). Je n’ai pas vu depuis lors, chaque fois que je suis passé en train entre la gare du Midi et la gare du Nord, le chantier beaucoup évoluer, nonobstant la dorure de la coupole.
Un côté du palais sans échafaudage
L’extérieur n’est donc guère avenant, mais il est curieux que peu de visiteurs, pourtant nombreux sur l’esplanade, qui offre un point de vue sur le centre de la ville, s’aventurent sur les marches afin de jeter un œil au narthex du monument (même en ces jours de célébration du Patrimoine).
L’endroit est impressionnant, et complètement désert (le samedi, la Justice est en vacance).
Outre l’espace gigantesque (en fait, ce Palais est complètement plein de vides), et les statues et escaliers monumentaux propres à en imposer aux justiciables, on note la présence de quelques œuvres d’art contemporain.
Un chat policier
Des spectres sur les murs (peut-être les erreurs judiciaires venues se rappeler au bon souvenir des juges et des jurés)
Des traces de pas (la recherche pas à pas des indices et de la vérité)
Mon pas dans leurs pas
Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand
Et enfin une prison portative (mais que je n’ai pas pu tester en l’absence de raccordement au réseau électrique)
La police et la justice belges ont de l'humour, semble-t-il !
Un côté du palais sans échafaudage
L’extérieur n’est donc guère avenant, mais il est curieux que peu de visiteurs, pourtant nombreux sur l’esplanade, qui offre un point de vue sur le centre de la ville, s’aventurent sur les marches afin de jeter un œil au narthex du monument (même en ces jours de célébration du Patrimoine).
L’endroit est impressionnant, et complètement désert (le samedi, la Justice est en vacance).
Outre l’espace gigantesque (en fait, ce Palais est complètement plein de vides), et les statues et escaliers monumentaux propres à en imposer aux justiciables, on note la présence de quelques œuvres d’art contemporain.
Un chat policier
Des spectres sur les murs (peut-être les erreurs judiciaires venues se rappeler au bon souvenir des juges et des jurés)
Des traces de pas (la recherche pas à pas des indices et de la vérité)
Mon pas dans leurs pas
Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand
Et enfin une prison portative (mais que je n’ai pas pu tester en l’absence de raccordement au réseau électrique)
La police et la justice belges ont de l'humour, semble-t-il !
19:41 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bruxelles, palais de justice
jeudi, 28 août 2008
« Quel beau motif »
Les relations entre un artiste et sa ville natale sont rarement cordiales, mais généralement, quand la notoriété arrive (le plus souvent après la mort), les intérêts économico-touristiques, la reconnaissance médiatique, le temps qui passe estompent les critiques, et les commémorations ne tardent pas à fleurir.
Cézanne et Aix ne font pas exception à la règle, mais l’acceptation du peintre par la cité me semble avoir été excessivement laborieuse. Deux exemples simplement pour illustrer les réticences des aixois :
En 1925, Auguste-Henri Pontier, alors conservateur du musée Granet, claironne qu’aucune œuvre de Cézanne n’entrera au musée de son vivant. L’hommage à Cézanne de Maillol est ainsi refusé par la municipalité ainsi qu’une donation du célèbre marchand d’art Ambroise Vollard. Le résultat, c’est que le musée Granet aurait du mal à changer de nom, car il est très riche en Granet, et très pauvre en Cézanne (il y a heureusement d’autres tableaux intéressants).
Il a fallu d’autre part attendre 1969, et moult vicissitudes, pour que la ville d’Aix se rende propriétaire de l’atelier que le peintre s’était fait construire en 1902 sur la colline des Lauves (aujourd’hui colonisée par les lotissements, heureusement rendus invisibles par la végétation cachant désormais l’horizon).
L'atelier de Cézanne vu depuis le jardin
Mais depuis quelques années, tourisme et marketing aidant, Cézanne s’est largement rattrapé, au point d’éclipser totalement les autres gloires aixoises (du Roi René à Mirabeau, de Campra à Milhaud, sans oublier Zola ou Andréa Ferréol). Depuis la grande rétrospective de 2006 organisée pour la réouverture du musée Granet, il n’est question que de parcours Cézanne (à grands coups de clous en bronze dans les rues), de route Cézanne, de « terrain des peintres » (où l’on peut comparer le panorama de la Sainte-Victoire à des reproductions des toiles de Cézanne) et de visites des Sites Cézanne (outre l’atelier des Lauves, la bastide du Jas de Bouffans et les carrières de Bibemus). Les tarifs sont prohibitifs et les lieux envahis par les touristes japonais, mais désertés par tout esprit cézannien.
La Sainte-Victoire vue depuis le terrain des peintres
Heureusement, le massif de la Sainte-Victoire est toujours là, et toujours intact malgré les incendies.
Une promenade près du Tholonet
Cézanne et Aix ne font pas exception à la règle, mais l’acceptation du peintre par la cité me semble avoir été excessivement laborieuse. Deux exemples simplement pour illustrer les réticences des aixois :
En 1925, Auguste-Henri Pontier, alors conservateur du musée Granet, claironne qu’aucune œuvre de Cézanne n’entrera au musée de son vivant. L’hommage à Cézanne de Maillol est ainsi refusé par la municipalité ainsi qu’une donation du célèbre marchand d’art Ambroise Vollard. Le résultat, c’est que le musée Granet aurait du mal à changer de nom, car il est très riche en Granet, et très pauvre en Cézanne (il y a heureusement d’autres tableaux intéressants).
Il a fallu d’autre part attendre 1969, et moult vicissitudes, pour que la ville d’Aix se rende propriétaire de l’atelier que le peintre s’était fait construire en 1902 sur la colline des Lauves (aujourd’hui colonisée par les lotissements, heureusement rendus invisibles par la végétation cachant désormais l’horizon).
L'atelier de Cézanne vu depuis le jardin
Mais depuis quelques années, tourisme et marketing aidant, Cézanne s’est largement rattrapé, au point d’éclipser totalement les autres gloires aixoises (du Roi René à Mirabeau, de Campra à Milhaud, sans oublier Zola ou Andréa Ferréol). Depuis la grande rétrospective de 2006 organisée pour la réouverture du musée Granet, il n’est question que de parcours Cézanne (à grands coups de clous en bronze dans les rues), de route Cézanne, de « terrain des peintres » (où l’on peut comparer le panorama de la Sainte-Victoire à des reproductions des toiles de Cézanne) et de visites des Sites Cézanne (outre l’atelier des Lauves, la bastide du Jas de Bouffans et les carrières de Bibemus). Les tarifs sont prohibitifs et les lieux envahis par les touristes japonais, mais désertés par tout esprit cézannien.
La Sainte-Victoire vue depuis le terrain des peintres
Heureusement, le massif de la Sainte-Victoire est toujours là, et toujours intact malgré les incendies.
Une promenade près du Tholonet
Un motif étourdissant se développe du côté du levant : Sainte-Victoire et les rochers qui dominent Beaurecueil.
J’ai dit : « Quel beau motif ».
Cézanne : Lettre à Zola, 14 avril 1878
19:48 Publié dans Aix en Provence, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cézanne, tourisme, sainte-victoire, aix-en-provence
lundi, 04 août 2008
De retour...
... le 12 août.
(oui ; bon ; je sais bien que même ici, je ne suis guère là...)
11:23 Publié dans Saint-Etienne, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)