lundi, 29 septembre 2008
Il est des fois où Cuberdon s'en fout
Toujours attiré par les spécialités et friandises locales, surtout quand elles ont un air un peu bizarre, Ph. s’est tout naturellement précipité chez Corné, galerie de la Reine à Bruxelles, lorsqu’il a vu des cuberdons dans la vitrine.
La preuve en image :
(c'est très sucré) (c'est moi sur la photo)
La preuve en image :
(c'est très sucré) (c'est moi sur la photo)
19:46 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bruxelles, cuberdon
jeudi, 25 septembre 2008
On a pris le tram 44
Le Musée royal d’Afrique centrale de Tervuren (au frange du Brabant flamand à une portée de tram 44 du centre de Bruxelles (mais on n’a pas pris le tram 33)) est intéressant à plus d’un titre : évidemment en raison de la remarquable collection d’objets d’art africain qu’il abrite, mais aussi pour l’impressionnant bâtiment du début du XXe siècle et son vaste parc, et encore pour les différents états de la muséographie qu’il présente.
En effet, se présentent sous les pas des visiteurs une galerie consacrée à la conquête du Congo par les colonisateurs dans sa présentation d’origine, immédiatement voisine de deux salles didactiques récentes relatant la même histoire mais n’omettant pas les zones sombres de la présence belge (qui fut assez rude).
Puis des vitrines des années 1950 présentent les objets africains (pour l’essentiel) d’une part d’un point de vue ethnique (dans l’objectif de mettre en évidence les caractéristiques propres à chaque ethnie), et d’autre part d’un point de vue ethnographique (les différentes étapes de la vie en société). Ces vitrines sont contigües à une salle « d’art », plus moderne, ayant l’ambition esthétique de mettre en valeur les plus beaux objets de la collection. A tout cela, s’ajoute une exposition temporaire sur une thématique transversale (le bois) organisée selon les canons les plus récents de la muséographie, jouant sur la scénographie, l’éclairage et le multimédia.
Le Musée de l’Homme et le Quai Branly en un seul endroit, en quelque sorte.
La xylothèque du musée
Quelques animaux empaillés en diorama complètent le panorama (dont un célèbre (célèbre en Belgique) éléphant naturalisé pour l’exposition universelle de 1956).
L'éléphant en point de mire de la grande pirogue
Comme chaque fois, et d’autant plus ici en l’absence de notices pédagogiques, on est frustré par le manque de références permettant d’apprécier les œuvres présentées. Que mon lecteur ne se méprenne pas : je trouve ridicules les critiques qui visent à dénoncer la présentation d’objets sacrés dans des lieux hors de leur contexte initial : nos musées, par essence, sont pleins de telles œuvres, surtout pour l’art occidental (il ne s’agit pas non plus d’examiner les questions de pillage et de propriété).
Mais je sens bien que mon jugement esthétique n’est guère solide, et fonctionne plus par similitude avec l’art que je connais (quoique je commence à connaître un peu l’art africain, à force de le fréquenter).
Par exemple, j’ai tout de suite aimé ce buste d’homme accoudé. Mais comment faire la part entre les qualités intrinsèques de cet objet, et le fait qu’il m’évoque fortement le buste de Nicolas de Leyde du musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg ?
Pour finir sur une note populaire et amusante, voici la juxtaposition d'un géant bruxellois et d'un esprit africain :
En effet, se présentent sous les pas des visiteurs une galerie consacrée à la conquête du Congo par les colonisateurs dans sa présentation d’origine, immédiatement voisine de deux salles didactiques récentes relatant la même histoire mais n’omettant pas les zones sombres de la présence belge (qui fut assez rude).
Puis des vitrines des années 1950 présentent les objets africains (pour l’essentiel) d’une part d’un point de vue ethnique (dans l’objectif de mettre en évidence les caractéristiques propres à chaque ethnie), et d’autre part d’un point de vue ethnographique (les différentes étapes de la vie en société). Ces vitrines sont contigües à une salle « d’art », plus moderne, ayant l’ambition esthétique de mettre en valeur les plus beaux objets de la collection. A tout cela, s’ajoute une exposition temporaire sur une thématique transversale (le bois) organisée selon les canons les plus récents de la muséographie, jouant sur la scénographie, l’éclairage et le multimédia.
Le Musée de l’Homme et le Quai Branly en un seul endroit, en quelque sorte.
La xylothèque du musée
Quelques animaux empaillés en diorama complètent le panorama (dont un célèbre (célèbre en Belgique) éléphant naturalisé pour l’exposition universelle de 1956).
L'éléphant en point de mire de la grande pirogue
Comme chaque fois, et d’autant plus ici en l’absence de notices pédagogiques, on est frustré par le manque de références permettant d’apprécier les œuvres présentées. Que mon lecteur ne se méprenne pas : je trouve ridicules les critiques qui visent à dénoncer la présentation d’objets sacrés dans des lieux hors de leur contexte initial : nos musées, par essence, sont pleins de telles œuvres, surtout pour l’art occidental (il ne s’agit pas non plus d’examiner les questions de pillage et de propriété).
Mais je sens bien que mon jugement esthétique n’est guère solide, et fonctionne plus par similitude avec l’art que je connais (quoique je commence à connaître un peu l’art africain, à force de le fréquenter).
Par exemple, j’ai tout de suite aimé ce buste d’homme accoudé. Mais comment faire la part entre les qualités intrinsèques de cet objet, et le fait qu’il m’évoque fortement le buste de Nicolas de Leyde du musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg ?
Pour finir sur une note populaire et amusante, voici la juxtaposition d'un géant bruxellois et d'un esprit africain :
23:30 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bruxelles, tervuren
mercredi, 24 septembre 2008
Je ne sais pas... je suis perdu aussi
Un spectateur d’opéra des années 1930, voire des années 1950, serait très étonné en s’apercevant qu’aujourd’hui comprendre parfaitement tous les interprètes d’une œuvre en français est une chose si rare qu’elle en devient notable quand elle se produit.
C’est ce qui s’est passé pour Pelléas et Mélisande, donné jusqu’à très récemment au théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Toute la distribution, y compris le non-francophone de l’équipe, a rendu de façon parfaitement intelligible et de bout en bout le très beau texte de Maeterlink, que l’on redécouvre à chaque fois avec émerveillement.
La forme inventée par Anish Kapoor (et magnifiquement éclairée), à l’intérieur et autour de laquelle tout se passe, évoque à merveille, et loin de toute littéralité, les lieux de l’action : fontaine, grotte, chambre…
D’un côté matrice originelle, à la fois accueillant et inquiétante, et de l’autre promontoire, escalier et passerelle, seuls éléments réalistes d’un décor abstrait, ultimes traces d’une présence humaine. La poésie et la beauté de cet objet tournant sur lui même sont stupéfiantes (et très en harmonie avec la musique de Debussy).
Face à cela, le metteur en scène (Pierre Audi) ne pouvait qu’abandonner toute référence au symbolisme et toute tentation réaliste (même modernisée). Il a même abandonné la longue chevelure de Mélisande, qui apparaît ainsi chauve au bord de la fontaine.
Tant vocalement que dramatiquement, chaque personnage est parfaitement caractérisé (mais pas toujours d’une manière traditionnelle), mais surtout laisse apparaître des failles et une personnalité plus complexe que les lectures habituelles ne nous les montrent.
L’inquiétude et l’angoisse sont omniprésentes, en particulier avec le jeu d’observation auquel jouent tous les personnages, mais surtout Golaud, tout le temps à l’affût autour de la scène, épiant Pelléas et Mélisande, et donc sachant tout dès le début.
Remarquable spectacle, qui incite à regarder de plus près la programmation du Théâtre de la Monnaie (j’ai déjà noté dans mes carnets deux autres propositions : Mort à Venise de Britten et le Grand Macabre de Ligeti).
21 septembre 2008 – Pelléas et Mélisande – Claude Debussy – Maurice Maeterlinck
direction musicale, Mark Wigglesworth - mise en scène, Pierre Audi – scénographie, Anish Kapoor – costumes, Patrick Kinmonth – éclairages, Jean Kalman - chef des chœurs, Piers Maxim
Pelléas, Stéphane Degout – Mélisande, Sandrine Piau – Golaud, Dietrich Henschel – Geneviève, Marie-Nicole Lemieux – Arkel, Alain Vernhes - Un médecin, Jean Teitgen - Un berger, Wiard Witholt – Yniold, Valérie Gabail
Orchestre symphonique et choeurs de la Monnaie
C’est ce qui s’est passé pour Pelléas et Mélisande, donné jusqu’à très récemment au théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Toute la distribution, y compris le non-francophone de l’équipe, a rendu de façon parfaitement intelligible et de bout en bout le très beau texte de Maeterlink, que l’on redécouvre à chaque fois avec émerveillement.
La forme inventée par Anish Kapoor (et magnifiquement éclairée), à l’intérieur et autour de laquelle tout se passe, évoque à merveille, et loin de toute littéralité, les lieux de l’action : fontaine, grotte, chambre…
D’un côté matrice originelle, à la fois accueillant et inquiétante, et de l’autre promontoire, escalier et passerelle, seuls éléments réalistes d’un décor abstrait, ultimes traces d’une présence humaine. La poésie et la beauté de cet objet tournant sur lui même sont stupéfiantes (et très en harmonie avec la musique de Debussy).
Face à cela, le metteur en scène (Pierre Audi) ne pouvait qu’abandonner toute référence au symbolisme et toute tentation réaliste (même modernisée). Il a même abandonné la longue chevelure de Mélisande, qui apparaît ainsi chauve au bord de la fontaine.
Tant vocalement que dramatiquement, chaque personnage est parfaitement caractérisé (mais pas toujours d’une manière traditionnelle), mais surtout laisse apparaître des failles et une personnalité plus complexe que les lectures habituelles ne nous les montrent.
L’inquiétude et l’angoisse sont omniprésentes, en particulier avec le jeu d’observation auquel jouent tous les personnages, mais surtout Golaud, tout le temps à l’affût autour de la scène, épiant Pelléas et Mélisande, et donc sachant tout dès le début.
Remarquable spectacle, qui incite à regarder de plus près la programmation du Théâtre de la Monnaie (j’ai déjà noté dans mes carnets deux autres propositions : Mort à Venise de Britten et le Grand Macabre de Ligeti).
21 septembre 2008 – Pelléas et Mélisande – Claude Debussy – Maurice Maeterlinck
direction musicale, Mark Wigglesworth - mise en scène, Pierre Audi – scénographie, Anish Kapoor – costumes, Patrick Kinmonth – éclairages, Jean Kalman - chef des chœurs, Piers Maxim
Pelléas, Stéphane Degout – Mélisande, Sandrine Piau – Golaud, Dietrich Henschel – Geneviève, Marie-Nicole Lemieux – Arkel, Alain Vernhes - Un médecin, Jean Teitgen - Un berger, Wiard Witholt – Yniold, Valérie Gabail
Orchestre symphonique et choeurs de la Monnaie
22:05 Publié dans Vu, lu, entendu | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bruxelles, debussy, pelleas et melisande, anish kapoor
mardi, 23 septembre 2008
Avant - Après
18:51 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bruxelles
lundi, 22 septembre 2008
De l'art au Palais
Le Palais de Justice de Bruxelles est un énorme bâtiment qui était déjà entourée d’échafaudages lors de ma première visite dans la capitale belge (il y a sept ans). Je n’ai pas vu depuis lors, chaque fois que je suis passé en train entre la gare du Midi et la gare du Nord, le chantier beaucoup évoluer, nonobstant la dorure de la coupole.
Un côté du palais sans échafaudage
L’extérieur n’est donc guère avenant, mais il est curieux que peu de visiteurs, pourtant nombreux sur l’esplanade, qui offre un point de vue sur le centre de la ville, s’aventurent sur les marches afin de jeter un œil au narthex du monument (même en ces jours de célébration du Patrimoine).
L’endroit est impressionnant, et complètement désert (le samedi, la Justice est en vacance).
Outre l’espace gigantesque (en fait, ce Palais est complètement plein de vides), et les statues et escaliers monumentaux propres à en imposer aux justiciables, on note la présence de quelques œuvres d’art contemporain.
Un chat policier
Des spectres sur les murs (peut-être les erreurs judiciaires venues se rappeler au bon souvenir des juges et des jurés)
Des traces de pas (la recherche pas à pas des indices et de la vérité)
Mon pas dans leurs pas
Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand
Et enfin une prison portative (mais que je n’ai pas pu tester en l’absence de raccordement au réseau électrique)
La police et la justice belges ont de l'humour, semble-t-il !
Un côté du palais sans échafaudage
L’extérieur n’est donc guère avenant, mais il est curieux que peu de visiteurs, pourtant nombreux sur l’esplanade, qui offre un point de vue sur le centre de la ville, s’aventurent sur les marches afin de jeter un œil au narthex du monument (même en ces jours de célébration du Patrimoine).
L’endroit est impressionnant, et complètement désert (le samedi, la Justice est en vacance).
Outre l’espace gigantesque (en fait, ce Palais est complètement plein de vides), et les statues et escaliers monumentaux propres à en imposer aux justiciables, on note la présence de quelques œuvres d’art contemporain.
Un chat policier
Des spectres sur les murs (peut-être les erreurs judiciaires venues se rappeler au bon souvenir des juges et des jurés)
Des traces de pas (la recherche pas à pas des indices et de la vérité)
Mon pas dans leurs pas
Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand
Et enfin une prison portative (mais que je n’ai pas pu tester en l’absence de raccordement au réseau électrique)
La police et la justice belges ont de l'humour, semble-t-il !
19:41 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bruxelles, palais de justice