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mardi, 01 août 2006

Signe ?

Si vous cherchez sur un moteur ad hoc "humeur morose", ce billet arrive en deuxième ou troisième position.
Je pense que c'est un signe.

17:30 Publié dans Brève | Lien permanent | Commentaires (2)

Des trains, de la lenteur, des Landes

Je suis un lecteur dilettante ou peut-être, pour être plus exact, suis-je un lecteur intuitif. C’est la raison pour laquelle la lecture analytique et exhaustive (ou qui tente de l’être, à l’impossible nul n’étant tenu) de Renaud Camus par Madame de Véhesse me passionne.
Cependant, il m’arrive de repérer, ici ou là, des citations, des reprises, des variations. Repérer n’est d’ailleurs pas le terme exact ; disons plutôt que je subodore, et qu’ensuite j’essaye de vérifier et d’identifier.

« Que les trains sont lents dans les... »


Ces trains reviennent à plusieurs reprises dans l'Inauguration de la salle des vents. Les trains, la lenteur, je ne pouvais qu’être interpellé.
Nous lisons dans le Journal romain, à l’entrée du dimanche 9 février 1985 :

« Obsessionnel hier, pendant le spectacle du Hangar, mais pourquoi ?, ceci :

Que les trains sont lents dans les Landes
Dans le Lot, dans l'Agenais
Quelle lenteur vers Mirande
Quel ennui dans ce qu'on voit…

Inexactement (lenteur après lents ? torpeur, peut-être), Gadenne, je crois. »


Dans Onze sites mineurs pour des promenades d’arrière-saison en Lomagne (et même sûrement dans les Sept sites), Renaud Camus s’interroge toujours (in le château d'eau de Saint-Créac) :

« Ainsi Hölderlin fait-il parler Empédocle sur l'Etna. « Car plus présents sont les dieux sur les hauteurs », traduit Danièle Huillet pour Ombres les bien-nommées, à Toulouse. Et une fois qu'on est à Toulouse... Sans compter que Hölderlin est un écrivain aussi bordelais, désormais, que François Mauriac, Philippe Sollers ou Jean de la Ville de Mirmont. On ne serait nullement étonné de croiser son fantôme errant en Gascogne, dans le Lot, dans l'Agenais.

Que les trains sont lents dans les Landes,
Dans le Lot, dans l'Agenais !
Quelle... vers Mirande,

Quelle quoi ? J'ai oublié. Il serait pourtant essentiel de le savoir. Mais en tout cas ce n'est pas Gadenne qui s'écrie tout à trac, au milieu de vibrants éloges du Neckar, du Main, du Danube :

Get aber nun und grüsse
Die schöne Garonne
Und die Gärten von Bordeaux

Va saluer la belle Garonne en effet. »


Les réponses sont dans Le Département du Gers (in Le Ciel à Matéou) :

« [...], un petit poème de Paul Gadenne :

Que le train est lent dans les Landes
Dans le Lot dans l'Agenais
Quelle lenteur vers Mirande
Quel ennui dans ce qu'on voit.
Quels grincements aux virages
Le temps est long est long est long
Combien lent notre voyage
Que sévères les corsages !
Au prix où sont les visages
Les années y passeront, [...] »


Et les références dans Vaisseaux brûlés : 1-3-8-2

Il est étrange que le pluriel (que les trains sont lents dans les…) fasse son retour dans l’Inauguration de la salle des vents, après que le texte exact a été reproduit dans le Département du Gers.
Je serais curieux de savoir si ce train, ou ces trains, est déjà présent dans les Eglogues ; Madame de Véhesse ?

« On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc »
Théophile Gautier Le Pin des Landes in Espana