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dimanche, 12 février 2006

Traces, empreintes

Depuis mon installation à Chartres, j'éprouve un sentiment que j'avais oublié à Bordeaux.
[Un des intérêts de ce blogue aura été de me permettre de mettre des mots sur nombre de ces sensations diffuses, même si peu de notes, in fine, auront été écrites, et encore moins publiées].
Tous les matins, tous les soirs, plusieurs fois dans la journée, selon mes déplacements, depuis la fenêtre de mon bureau, depuis celle de mon studio, je la vois.
La cathédrale.


Et cette présence quotidienne, cette omniprésence, me la rend familière, peu à peu, comme à Strasbourg elle le fût durant plusieurs années.
[Mes lecteurs les plus assidus savent qu'il n'est pas question ici de religion, quoiqu'il faudra bien que je me décide à relater le jour où, à Vézelay (Vézelay, Vézelay, Vézelay !)...]
Il ne fait guère de doute que ces édifices ont concentré, à certaines époques, l'ingéniosité, le savoir-faire, l'intelligence, la foi des hommes, tout en n'occultant pas les souffrances et les sacrifices que les chantiers ont engendrés.
Comment ces milliers d'âmes qui se sont tournées vers ces églises, dans la prière, dans l'espoir, ou dans la haine et le ressentiment, n'auraient elles pas laissé une trace, une empreinte sur les pierres, qui nous les restituent aujourd'hui, pour peu que l'on soit sensible aux ombres du passé.
Pour moi, il est certain que seul le passage des jours et des nuits (quoique l'éclairage a giorno des monuments nuise grandement à leur mystère), des heures claires et des heures sombres, du soleil et des nuages, de la brume et de la bruine, permet une véritable perception, en profondeur, des ombres, des traces et des empreintes.
Et je suis heureux que ce séjour chartrain, quoiqu'il me coûte d'autre part pour le moment, me permette de renouer avec ce sentiment de familiarité et communion avec un haut lieu de notre civilisation (pas de demie mesure dans la grandiloquence), et de m'en sentir, modestement, et temporairement, un héritier.

samedi, 11 février 2006

Ma collection d'exergues

Pour m'en souvenir:

Il faut à la parole même une matière, un inerte rivage au delà de tout chant. (Yves Bonnefoy)
La vie est vaine La vie est admirable la vie est admirable elle est vaine. (Pierre-Jean Jouve)
Prendre tous les trains et tous les navires. (Arthur Cravan)
Citer : un vice dont je ne me lasse pas. (Jules)
L'effacement soit ma façon de resplendir. (Philippe Jaccottet)
Abaisse encore ta pesanteur. (René Char)
Autrement dit le rien qui précède, et contient / Une marche en fuite ou son bruit / Dans l'escalier qui hausse à rien / D'autrement dit. (Olivier Larronde)
Ach wie flüchtig, ach wie nichtig / ist der Menschen Leben ! (Michael Franck)
Mais si l'on ne devait s'exprimer jamais qu'en toute connaissance de cause, on attendrait toute sa vie comme le font les vrais sages, et on n'écrirait jamais un mot. (Renaud Camus)

vendredi, 10 février 2006

Le travail du poète

Pourquoi la poésie, pourquoi les poètes?
Voilà l'admirable réponse de Philippe Jaccottet.

L'ouvrage d'un regard d'heure en heure affaibli
n'est pas plus de rêver que de former des pleurs,
mais de veiller comme un berger et d'appeler
tout ce qui risque de se perdre s'il s'endort.
Le travail du poète in L'ignorant


Parole du berger, choral du veilleur.

12:21 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 09 février 2006

Virtuosités

"Possente spirito e formidabil nume", Orfeo chante son désir de retrouver Euridice, ou celui de se retrouver aux Enfers. Monteverdi a écrit deux versions de cet air, l'une très ornementée, l'autre réduite à sa simple structure.

"J'aimais éperdument la Comtesse de ...". 1812, Vivant Denon reprend Point de lendemain, en ornant la version de 1777 d'un ponctuation virtuose.

mercredi, 08 février 2006

La vie est admirable

On ne peut forcer le destin, on peut cependant le pousser dans ses derniers retranchements.

Un verre au C4, une crêpe à la Plouzinette… peut-être
Exposition Ensor à l’Ancienne Douane, promenade dans les Vosges… pourquoi pas
Gare Saint Charles, triste blouson… doute
Sainte Baume, Sainte Victoire… espoir
En bateau dans les calanques… évidence
Bacon – Freud à la fondation Maeght… je suis heureux (toujours)
Juillet Août 1995

Note dédiée à tous ceux qui commencent une histoire d’amour (ou qui la continuent), et qui se reconnaîtront (ou pas).