Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Liste | Page d'accueil | Une image de Chartres par semaine (37) - Reflets »

samedi, 07 avril 2007

Jamais deux sans... quarante cinq

Dein Jesus ist tot
Alors que Carolyn Sampson chante la douleur de la mort du Christ, accompagnée par les instruments à vent des Folies Françoises, Joël Suhubiette est assis sur un petit banc au pied du chœur de l’église Saint Pierre-du-Martroi ; il ne dirige plus, il écoute. Je ne sais s’il est ému, j’imagine qu’il l’est ; moi, je pleure.
Je suis à la fois bouleversé par la sensibilité de l’interprète, l’affliction du cœur meurtri par la mort du Christ qu’elle fait passer par son chant, et admiratif de son art et de sa technique.
Comme le disait Elisabeth Schwartzkopf, ce n’est que par la maîtrise absolue de sa voix et de ses émotions que les sentiments seront transmis de la partition à l’auditeur, par le truchement de l’interprète. Elle racontait qu’elle s’était laissé déborder une seule fois, dans sa carrière, par les larmes, et qu’elle estimait qu’il s’agissait de l’une de ses plus mauvaises prestations.

Es ist vollbracht
Peu de temps auparavant, pourtant, Gérard Lesne venait de faire la preuve du contraire. Abus de rock, fatigue, ou usure inéluctable du temps, l’alto ne contrôle plus totalement sa voix. Mais son engagement et l’impression qu’il donne de rendre l’âme en même temps que Jésus font que son interprétation est totalement bouleversante (et vous voudrez bien excuser l’abus de superlatifs). Il n’est pas loin de me faire penser au dernier Alfred Deller ( Die, die, die ).


Et que dire de Paul Agnew, qui interprète à la fois un évangéliste complètement concerné par le drame qu’il raconte et les airs de ténor d’une façon magnifique (un vrai ténor français, nonobstant sa nationalité). Je n’aurai garde d’oublier Stephan Imboden, qui cumule, lui aussi, le rôle de Jésus, chanté de façon très sobre et impressionnante, et les airs de basse avec une grande virtuosité (Eilt nach Golgatha) et une puissance non dénuée de sensibilité.

L’orchestre des Folies Françoises, d’une parfaite justesse (mais que l’accord fut long !) et d’une belle sonorité, et le chœur de l’ensemble Jacques Moderne (quel beau pupitre de ténors !) contribue à la grande réussite de cette soirée, le maître d’œuvre en étant Joël Suhubiette, dont la direction puissante et vive, tout en restant parfaitement claire, met en avant une affirmation très forte de la foi, sans alanguissement inutile (l’impressionnant choral final étant exemplaire à cet égard), mais sachant faire preuve de retenue quant il faut (Zerfliesse mein Herze, encore une fois).

Outre que ce fut la seule des trois Johannes-Passion entendues depuis trois semaines en situation (le soir du Vendredi Saint), je ne regrette donc pas mon déplacement à Orléans, qui avait été motivé à l’origine par l’excellent souvenir que m’avait laissé Joël Suhubiette dans la Messe en si l’année dernière à Saint-Roch.

Parisiens, précipitez-vous ce soir au Théâtre des Champs-Élysées pour la reprise de cette Passion, vous ne le regretterez pas.


La Passion selon saint Jean BWV 245, de Johann Sebastian Bach. Avec Paul Agnew, Carolyn Sampson, Gérard Lesne, Stephan Imboden, Orchestre des Folies Françoises (Patrick Cohën-Akenine, Konzertmeister) et Chœur de l’ensemble Jacques Moderne, Joël Suhubiette (direction). Eglise Saint Pierre-du-Martroi Orléans. Vendredi 6 avril 2007.

Commentaires

lequel fêter :

- LA PAQUE ???

- LES PAQUES ???

Pour information, le jour de PAQUE dans le calendrier hébreu était le 14 de Nisan ( mardi de la semaine avant "les Pâques" )

ALORS ???

Écrit par : ANTIRACKET | samedi, 07 avril 2007

Alors rien, ici on fête Bach.

Écrit par : Philippe[s] | lundi, 09 avril 2007