Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2006-06 | Page d'accueil | 2006-08 »

dimanche, 02 juillet 2006

Nativités

Pour répondre à une question de Guillaume, et ne craignant pas la comparaison avec la Boîte à images (quelle inconscience !), je vais tenter une analyse comparative théologico-iconographique de la représentation de la nativité (prise au sens large, s'agissant la plupart du temps d'adoration des rois mages ou des bergers).

L'art pictural occidental nous a habitué à voir la Vierge assise, ou agenouillée, portant son nouveau-né, ou le contemplant à distance. La nature divine du Christ est mise en avant, ainsi que la virginité de Marie (l'immaculée conception), qui, n'ayant pas réellement accouché, n'a aucunement besoin de repos.

BotticelliFra Angelico
GrünewaldCampin











Au contraire, les églises orientales insistent sur l'incarnation du Christ, qui s'est fait homme et se sacrifiera pour notre salut, en représentant dans les icônes la mère de Jésus allongée, se reposant après l'accouchement qui fut réel.

Icône russeIcöne russe 15e siècle (Novgorod)















On ne peut que constater que, sur la plupart des cathédrales romanes, et les premières cathédrales gothiques, la parturiente est allongée, marquant la prévalence à l'époque du dogme de l'Incarnation.
Autun

Laon

Paris

Poitiers

Chartres portail Nord

Chartres vitrail façade occidentale

Cloître Santa Maria de l'Estany

Vézelay

Vous aurez sans doute noté la différence d'attitude de la Vierge dans les deux dernières représentations : sa main droite (à Vézelay) ou sa main gauche (à Santa Maria de l'Estany) semble protéger son sexe. La nativité du porche droit du portail royal de Chartres montre la même pose, de façon plus visible (il s'agit là d'une magnifique oeuvre de l'art roman finissant) :
Chartres façade occidentale

Il n'est guère imaginable que l'école de Chartres, une des plus éminentes de l'époque médiévale, n'ait pas participé à la querelle qui s'est développée au XIIe siècle autour de la nature de la conception du Christ. Ne pourrait-on pas voir dans cette image de Marie, se reposant après l'accouchement, et qui semble, en même temps, dire par ce geste de la main droite qu'elle n'a pas connu la semence de l'homme, une prise de position en faveur de l'immaculée conception, mais teintée d'une volonté consensuelle de maintenir le dogme de l'incarnation ?

Mes lecteurs qui seraient plus versés que moi en matière de théologie, d'histoire des religions ou d'iconographie médiévale voudront bien nous apporter leurs lumières...

11:50 Publié dans Chartres | Lien permanent | Commentaires (4)

samedi, 01 juillet 2006

Onze an[s]