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samedi, 24 mars 2007

La pluie et la neige tombent du ciel

Après la Passion selon Saint-Jean mercredi soir, me voilà de retour à Saint-Roch pour écouter Sigiswald Kuijken, sa Petite Bande et quelques chanteurs (Siri Thornhill, Petra Noskaoiva, Marcus Ullmann, Jan van der Crabben) dans trois cantates de Jean-Sébastien Bach (la BWV 22 ayant disparu du programme). Deux voyages successifs depuis Chartres, c’est un peu trop, mais les cantates ne sont pas souvent jouées, et je ne voulais pas manquer cela.
Comme à son habitude, Kuijken commence par une petite introduction destinée d’une part à situer les œuvres dans le temps liturgique (avant le carême pour les BWV 18 et 23, lors de l’annonciation pour la BWV 1 (en forme de cantate festive de Noël)) et d’autre part à présenter, rapidement, sa marotte actuelle, le violoncello da spalla, avec lequel il joue les sonates pour violoncelle seul. N’ayant pas le temps de faire un exposé musicologique détaillé, il demande aux spectateurs de le croire sur parole, sachant que de toutes les façons, il a raison.
Kuijken n’aime pas les compromis : aucun de ses instrumentistes à cordes n’a de mentonnière, les cors naturels n’ont pas le moindre soupçon de trous, les effectifs sont réduits (une voix par pupitre pour le chœur). Il ne va cependant pas jusqu’à choisir des enfants pour les vois de soprano et d’alto, car il est aussi réaliste, je suppose.

Trois belles cantates, très variées, qui mettent bien en évidence le génie multiforme de Bach, entre la litanie venue du fond des ages du BWV 18/3, le duo soprano/alto pergolésien du BWV 23/1, le chœur d’entrée de la cantate-choral BWV 1 et les airs da capo tout droit sortis des opéras que n’a pas écrits le Cantor de Leipzig.


Très belle qualité et homogénéité instrumentale et vocale, superbe sonorité d’ensemble, avec notamment les savoureuses couleurs des instruments à vent (très beaux cors naturels).
Je reprocherai cependant, histoire de chipoter, à Kuijken un certain manque de nerf, assez sensible dans les BWV 18 et 22, en particulier dans les récits de la basse. Il s’agit moins, de mon point de vue, de tempo, d’articulation ou d’accentuation que d’un léger manque de soutien.

Heureux de ma soirée, je m’en retournai ensuite, dans la nuit froide, vers mes pénates, non sans une discussion de A. à Z. Je dois bien avouer que la journée de vendredi fut difficile !