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jeudi, 10 novembre 2005

Couleurs de Venise

Ces temps-ci, la webcam de la commune de Venise a des ratés. Profitons-en pour faire des travaux manuels.

mardi, 04 octobre 2005

Ceci n'est pas une note sur Venise

This is so contemporary, contemporary, contemporary

dimanche, 02 octobre 2005

Une visite à l'Académie

Paolo Veneziano Poliptyque
Paolo Venziano Vierge à l’enfant avec deux commanditaires
Jacobello Alberegno Poliptyque de l’Apocalypse
Antonio Vivarini Vierge à l’enfant
Cima da Conegliano Incredulità di San Tomaso e San Magno d’Oderzo
Cima da Conegliano Madonna d’all arancio tra i santi Lodovico da Tolosa e Girolamo
Vittore Carpaccio Crucifixion et apothéose des 10 000 martyrs du mont Ararat
Vittore Carpaccio Présentation de Jésus au Temple
Cosmè Tura Vierge à l’enfant
Giovanni Bellini Pietà
Giorgione La Tempête
Giogiorne La Vieille Femme


Cessons là cette énumération, qui pourrait devenir fastidieuse, et laisser croire que je verse dans le procédé, alors que mes lecteurs fidèles se souviennent que je suis facilement las des listes.
La liste des rencontres avec Venise « et » la Peinture est donc longue, d’intensités et de qualités diverses – éblouissement, charme, séduction, virtuosité, surprise, curiosité, émotion, étonnement, ravissement, engloutissement, submersion, réflexion -, la visite de l’Académie étant à cet égard une sorte d’apothéose, et je la recommande en fin de séjour par conséquent, contrairement à Frédéric Vitoux.

La qualité de l’effet du Tintoret, de Bellini, du Titien, de Véronèse tient en partie au fait que, in situ, dans les chiese et les scuole, l’impression, produite par l’émotion autant que par la réflexion, que ces peintres et ces œuvres sont à leur place et de leur époque, vous sautent aux yeux, au cœur et au cerveau.

Seuls deux artistes me semblent échapper à cette parfaite adéquation, et ainsi se rattacher à la catégorie – qui n’en est une que pour moi – des anachroniques, mais tandis que l’un regarde vers le passé, l’autre est regardé par l’avenir.


En effet, le luxe de détail des architectures, des paysages et des personnages des arrières plans, la somptuosité des étoffes, la représentation minutieuse de la faune et de la flore, les chevaux et les dragons, la représentation dans un même plan de plusieurs actions successives, tout cela qui fait que l’on admire Carpaccio vient - ou semble venir - des primitifs flamands, de Van Eyck, de Memmling ou encore d’Uccello.

En revanche, tout - et tentant de détailler ce tout, je m’aperçois que je ne le peux pas – nous parle par dessus le temps, devant Giorgione, et les siècles suivant le sien ont dialogué continûment avec lui.


La Tempête notamment –mais comment oser écrire quoi que ce soit sur ce tableau– la Tempête… Toute l’Histoire de l’art nous dit d’admirer la Tempête. Et l’Histoire de l’art a raison. La Tempête est une séductrice, elle m’a attiré de loin, quoique de biais, elle m’a retenu, elle m’a absorbé, un groupe de japonais m’a rejeté (emporté par la foule), je suis revenu, puis il a bien fallu partir (col tempo, va, tout s’en va).

Revenu à Bordeaux, et consultant mon petit carnet, je m’aperçus que ma permière œuvre de Giogione n’était pas la Tempête, mais il Tramonto de la National Gallery à Londres, dont je n’avais pas gardé mémoire. Un instant, je crus que Saint Georges et le dragon du Tramonto allait faire le lien entre Giorgione et Carpaccio, mais non, il ne s’agit que d’un ajout d’une restauration recente. Et déçu de ne pouvoir éblouir mes lecteurs par ma merveilleuse perspicacité, je clos ici ma dernière note…


…sur Venise.


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Les liens vers le Nouvel Observateur sont en provenance de la rubrique Venise / Actualités de la Panse de l’Ours, qui m’a fait le plaisir de me citer, et que je remercie.

samedi, 24 septembre 2005

Une visite chez le Doge

Parmi l’indénombrable théorie de lieux communs courant sur Venise, il est un qui paraît une vérité d’évidence, à tout le moins pour un touriste cultivé, c’est que cette cité est une ville de peinture.
« Ce qui fait Venise absolument sans égale, c’est la Peinture. Elle fut la patrie, la mère de quelques maîtres de premier ordre qu’on ne peut connaître que dans ses musées, ses églises et ses palais. »
Guy de Maupassant Venise, article publié dans le Gil Blas, 5 mai 1885

Suarès ne dit pas autre chose, tout en affirmant le contraire :
« Peu de peinture, selon mon goût, à Venise. Pourtant, la ville en est couverte : cent lieues carrées de toile peinte, de Chioggia à Murano, ou mille, ou dix mille, que sais-je ? »
André Suarès Voyage du Condottière


Les fresques couvrant les façades des palais - on pense bien sûr à Giorgione et au Titien au fondaco dei tedeschi – devaient, avant leur disparition totale, rendre encore plus perceptible la sensation de vivre en peinture.
Et certes, Venise, ce n’est pas la littérature, la sculpture ou la musique. Quoique cette assertion soit déjà passablement discutable - et Goldoni, Gabrieli, Monteverdi… ? -, il n’est pas niable que séjourner à Venise, ce n’est pas vivre en littérature ou en musique. Il suffit pour s’en convaincre de comparer dans l’église des Frari le monument funéraire du Titien et la plaque commémorative de la sépulture de Monterverdi, sur laquelle plane d’ailleurs une grande incertitude.
En revanche, mais nous sommes là devant le symptôme de la lettre volée, Venise est quand même, et avant tout, architecture et urbanisme.


La visite du palais des Doges est une leçon à cet égard.

En premier lieu, une leçon d’architecture gothique, le plein sur le vide, au sein du plus beau paysage urbain qui soit. Une leçon de peinture, ensuite, quoique limitée pour l’essentiel à Véronèse et Tintoret - le terme limitée étant peu adéquat cependant ! – auxquels se rajoutent au détour d’une salle quasi anonyme Bosch et Metsys.
Mais aussi, surtout peut-être, une leçon de politique, à défaut de démocratie. Car il n’est question, pour qui veut bien y être attentif, que de Grand Conseil, de Collège et d’Anticollège, de Conseil des Dix, de Sénat, et encore de la Quarantia Civil Vecchia et de la Quarantia Civil Nuova, et sans oublier le Magistrato alle Leggi, les censori, les avogadori, les notai, le bollador, et la milizia da Mar

Tout l’appareil d’un Etat de droit, rassemblé en un lieu unique, avec l’apparat et la majesté qui lui siéent, la peinture n’étant au fond qu’un des éléments contribuant à son éclat.

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Les dessins originaux ont toujours pour auteur [s].



jeudi, 22 septembre 2005

Venise gît dans les détails




pg