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mardi, 24 avril 2007

A la porte

Assis seul dans un compartiment – vide – d’un train – vide – quittant la gare Saint-Lazare – vide – vers une destination inconnue – mais sûrement vide – dans un monde d’après la catastrophe, dont personne ne sait que le signe annonciateur a été la mort de ses enfants, broyés dans leur voiture le long d’une nationale, le philosophe – un professeur de philosophie à la retraite devient-il nécessairement philosophe ? – contemple, installé sur la banquette qui lui fait face, le portrait de Cornelius van der Geest, trouvé dans le sous-sol du café situé à l’angle de la rue des Récollets et du canal Saint-martin, portrait dans lequel il s’est reconnu alors qu’il se regardait dans la glace des toilettes.
C’est ainsi que s’achève, vers le soleil couchant, le voyage au bord de la folie, du rêve ou du cauchemar (mais pas tellement au bord, en fait) entamé une heure et demie auparavant sur le seuil d’une porte, malencontreusement claquée alors que les clés sont restées sur le guéridon, à l’intérieur.



Seul sur scène, avec seulement quelques chaises, la lumière et un beau texte dense, dans un décor réduit à quelques panneaux rouges évocateurs, Michel Aumont est magnifique, merveilleux, époustouflant, génial, jouant, avec son corps et sa voix, les silences, les émotions, les emportements bernhardiens, les changements de ton, emportant avec lui dans les névroses du personnage les spectateurs fascinés.


A la porte, texte de Vincent Delecroix, adapté et mise en scène par Marcel Bluwal, avec Michel Aumont – Théâtre de l’Œuvre – Dimanche 22 avril 2007.