Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Géographie intérieure | Page d'accueil | Requiem[s] »

mercredi, 27 septembre 2006

Si Pigalle m'était conté

Arrivant au début des années 1980 à Strasbourg pour y achever mes études, je fus passablement consterné par l’inculture de mes condisciples de l’école d’ingénieur que j’allais fréquenter pendant trois ans. J’étais d’ailleurs moins chagriné, à la vérité, par la légèreté de leur bagage culturel que par leur absence de curiosité (je généralise, bien sûr). Je ne crois pas affabuler en affirmant qu’un nombre non négligeable d’entre eux n’ont jamais franchi, tout au long de leur séjour alsacien, les portes de la cathédrale, et encore moins celles d’un quelconque musée.
Ayant à l’époque une âme de missionnaire, j’avais forgé le projet présomptueux et immodeste de faire œuvre de prosélytisme pour convertir les ignorants aux nombreuses beautés du patrimoine strasbourgeois.
L’association des élèves éditant quelques feuillets à intervalles irréguliers, je proposai à la publication un court texte consacré au mausolée du Maréchal de Saxe, sis dans l’abside de l’église Saint-Thomas.
Le peu d’écho suscité par cette initiative, et mon caractère velléitaire ont fait que cette tentative n’eut pas de suite, pour autant que je m’en souvienne.

Une récente visite à Strasbourg, et un rapide tour dans Saint-Thomas, ont ramené à ma mémoire cette anecdote – et provoqué un grand coup de nostalgie.
Je n’ai malheureusement pas gardé trace de cet écrit, grandement inspiré, si ce n’est honteusement plagié, je le crains, du document explicatif mis à disposition des visiteurs du mausolée.


Mais pourquoi avais-je jeté mon dévolu sur Maurice de saxe ? Certainement en raison d’une sorte de snobisme – à l’époque, le Mausolée de Pigalle, à défaut d’être tout à fait secret, était peu connu du commun des mortels – mais aussi parce que je ressens vraiment de l’intérêt pour cette œuvre (et pour cette église qui possède un superbe orgue Silberman), moins pour la qualité expressive de chacune des statues que pour l’architecture de l’ensemble, et la manière si réussie de résumer la vie du duc de Courlande (j’adore ce titre de noblesse) – le guerrier victorieux, le séducteur impénitent et amateur de plaisirs, l’homme courageux et éminent serviteur de la France, quoique mercenaire.
J’aime particulièrement la diagonale qui relie la Mort, la France et le Maréchal.


Implacablement, le sablier de marbre marque depuis plus de 200 ans la descente inexorable vers le tombeau.


Commentaires

(sauf erreur, c'est Courlande.)

Écrit par : zvezdo | mercredi, 27 septembre 2006

à part ça, merci. Je découvre qu'il a été l'amant d'Adrienne Lecouvreur et qu'il a contribué à l'arrivée de Stanislas en Lorraine....

Écrit par : zvezdo | mercredi, 27 septembre 2006

(corrigé)
C'est aussi l'arrière grand-père de Georges Sand (ou le grand-père ?)

Écrit par : Philippe[s] | mercredi, 27 septembre 2006

... Il a aussi eu une liaison avec Justine Favart, actrice, et il a vécu à Chambord, que Louis XV avait mis à sa disposition. (ou lui avait offert)...

Écrit par : L'Amateur | jeudi, 28 septembre 2006

Oui. Plein de choses à dire sur cette église protestante ( d'où la présence du maréchal de Saxe en cet endroit ) où joua Mozart. Pour un amateur de Bach: tous les ans s'y déroule un concert gratuit à la date anniversiere de sa mort où est jouée, en fin de programme la dernière composition du Cantor.

Écrit par : RPH | jeudi, 28 septembre 2006

J'aime beaucoup la main du squelette.

Écrit par : Alice | jeudi, 28 septembre 2006

même squelette voilé qui brandit un sablier chez Bernin (d'assez mauvais goût) :

http://www.wga.hu/html/b/bernini/gianlore/sculptur/1670/alex.html

Écrit par : guillaume | vendredi, 29 septembre 2006