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dimanche, 29 janvier 2006

Il fût d'une exquise courtoisie

En guise d'au revoir au Vrai Parisien, qui nous quitte pour les rivages de l'Amour, cet extrait de la contribution de Vincent Descombes, "Une philosophie de la première personne", au numéro de L'Herne consacré à Paul Ricoeur, 2004, extrait tiré lui-même d'une note de bas de page de Syntaxe ou l'autre dans la langue de Renaud Camus :

Ainsi, contrairement à la thèse des philosophes dites de l'existence humaine, la situation propre à la troisième personne grammaticale n'est nullement celle d'une personne "chosifiée" ou "impersonnifiée", car ce peut fort bien être celle d'une personne dont on veut marquer qu'elle ne participe pas présentement à un dialogue avec nous. Pour la même raison, le fait pour un locuteur de se présenter à la troisième personne ne doit pas être compris comme une fuite dans la chosification et l'impersonnel. La troisième personne utilisée en lieu et place de la première peut marquer un retrait du locuteur hors de la relation d'interlocution destiné à se protéger des tensions inhérentes à une confrontation. Mais le "billet à la troisième personne" montre qu'il peut s'agir aussi d'une convention permettant à la personne qui me parle de ne pas interpeller trop brutalement son interlocuteur et d'instaurer entre nous un rapport d'exquise courtoisie.

Commentaires

Mince, tu te mets à publier à 00:05, sauf pour ce billet-là!

Écrit par : Alice | mardi, 31 janvier 2006