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lundi, 08 septembre 2008

Mettez-vous là et faîtes le mort

Je n’aime pas beaucoup Molière, icône figée de notre théâtre national, non pas en raison d’une quelconque vulgarité ou d’une inactualité des propos, mais plutôt à cause de personnages et d’intrigues stéréotypés (ah ! les mariages forcés et les pères abusifs !), de rebondissements sans queue ni tête, d’arguments lourdement assénés, et, par dessus tout, d’une langue (de Molière, sic ! (je n’arrive pas trouver l’origine de l’expression la langue de Molière, probablement en lien avec la Comédie française, autre icône de l’art dramatique (la maison de Molière))) peu intéressante.
Je n’aime pas Dom Juan, l’Ecole des Femmes, Tartuffe, les Précieuses Ridicules… J’arrive à supporter le Bourgeois Gentilhomme, l’Avare, les Fourberies de Scapin, le Malade Imaginaire, à condition qu’un acteur de génie transcende le personnage principal.

Michel Bouquet est de cette trempe. Son Avare en 2007 était absolument formidable, entre farce et désespoir. Son Malade Imaginaire, qui vient de débuter au théâtre de la Porte Saint-Martin, est de la même eau.
Quoique diminué physiquement (sa voix éraillée et faible a nécessité la sonorisation du plateau), il campe un Argan sur le fil, ni bouffon, ni tragique, vieillard en lourd et riche manteau et enfant en barboteuse, malade imaginaire mais proche de la mort.
Le plaisir enfantin avec lequel Michel Bouquet (82 ans) joue la mystification finale (« Mettez-vous tout étendu dans cette chaise, et contrefaites le mort ») provoque une jubilation intense du spectateur (et un triomphe aux saluts).





6 septembre 2008 – Théâtre de la Porte Saint-Martin – Le Malade Imaginaire – Molière – Mise en scène : Georges WERLER Avec : Michel BOUQUET et Juliette CARRE, Julie de Bona, Christian Bouillette, Pierre-Alain Chapuis, Olivier Claverie, Clémence Faure, Pierre Forest, Sylvain Machac, Patrick Payet, Sébastien Rognoni, Hélène Seuzaret, Pierre Val Décors : Agostino PACE Costumes : Pascale BORDET Lumières : Jacques PUISAIS Son : Jean-Pierre PREVOST Assistant metteur en scène : Sébastien ROGNONI


Bonne distribution dans l’ensemble (sauf les jeunes comme souvent), avec une Juliette Carré toujours impeccable. Mise en scène tout à la fois classique et inventive. Mon conseil : courez-y !