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dimanche, 26 février 2006

Réalité versus souvenirs

Hier soir, j'avais le choix, en matière de confrontation de mes souvenirs à la réalité, entre le Richard III de Carmelo Bene par Georges Lavaudant et Ariel Garcia-Valdes - j'ai vu il y a 20 ans l'original de Shakespeare par les mêmes, une de mes émotions théâtrales les plus fortes - et le concert de Nicholas Angelich - avec en particulier la sonate Waldstein de Beethoven, un grand choc il y a cinq ans.
C'est le deuxième qui a eu ma préférence.

Il y a cinq ans, lors de l'intégrale des sonates pour piano de Beethoven par six pianistes différents donnée à Bordeaux, Nicholas Angelich a joué les premières qui lui étaient attribuées, avec partition (c'était son habitude à l'époque, il l'explique dans le Monde de la musique de février) : technique impressionnante, facilité, mais une certaine distance par rapport aux oeuvres qui me laissa sur ma faim.
Lorsqu'il entra sur scène pour interpréter la Waldstein, sans partition, il y eut de l'électricité dans l'air, et un pressentiment qu'il allait se passer quelque chose. Et effectivement, ce fut extraordinaire de sauvagerie, d'impétuosité, et malgré tout d'une maîtrise technique impressionnante. Un choc, renforcé par la surprise.
Hier soir, pas de surprise, évidemment. Mais en cinq ans, l'interprétation a gagné en tension, en profondeur, en émotion, ce qu'elle a pu perdre en spontanéité. Seuls les plus grands pianistes, et seulement au bout de trente ou quarante ans de carrière, sont capables d'une telle densité, mais sans la puissance et la virtuosité de la jeunesse d'Angelich (trente-six ans). La sonate op. 26 Marche funèbre en est transfigurée et portée au niveau d'incandescence de l'op. 111.
Et puis les rhapsodies op. 79 de Brahms, bouleversantes. Et encore les variations Paganini du même, renversantes...


Ce type est un génie, un point c'est tout.

Commentaires

c'est étrange j'ai précidément entendu une waldstein à france musique la semaine dernière et je me suis dit, tellement je trouvais ça maladroit : ouhlala, c'est pas richter! et en effet, ça n'était pas richter, c'était angelich...

Écrit par : gvgvsse | lundi, 27 février 2006

C'est juste pour te venger ?

Écrit par : Philippe[s] | lundi, 27 février 2006

non, promis juste un hasard... ceci dit, je réécouterai car je suis toujours surpris par les interprétations qui laissent des souvenirs aussi opposés...

Écrit par : gvgvsse | lundi, 27 février 2006

Comme quoi ce garçon a bien fait d'arrêter de ne jouer QUE Liszt.

Écrit par : Ben | jeudi, 02 mars 2006