mercredi, 18 octobre 2006
Célébrations
Eu égard à la modestie de sa taille – cinq cents habitants environ – l’attrait de Vézelay sur les artistes, et en premier lieu sur les écrivains, est remarquable ; explicable, bien sûr – la basilique, le site, la proximité relative de Paris – mais tout de même remarquable. L’activisme commémoratif des édiles vézeliens, à une certaine époque, permet de s’en rendre compte de visu.
Jules Roy n’a pas eu droit à sa plaque de pierre, mais sa maison est signalée, son bureau et le parc étant ouverts à la visite.
Le « peintre de Vezelay », quoique gloire seulement régionale (ou gloire d’un autre temps peut-être), a droit aussi à son rectangle de marbre noir.
Je soupçonne un certain comte d’avoir rédigé lui-même sa dédicace, et de l’avoir faite graver et poser de son vivant, de peur que ses qualités ne soient méconnues après sa mort.
Ironiquement, la seule célébrité née à Véselay, Théodore de Bèze (compagon et successeur de Calvin), appartient à une religion dont les sectateurs locaux, les huguenots, ont grandement contribué à la dégradation de l’abbaye, avec la Révolution, le temps et les impérities des chanoines et des habitants.
D’autres passants, soit que leur renommée fut insuffisante, soit qu’ils résidèrent à l’hôtel, ne sont pas honorés : Henri Petit, Le Corbusier, Paul Eluard, Fernand Léger… (sans compter Viollet-le-Duc dont les mérites ne sont pas suffisamment reconnus, à mon avis (en tout cas pour ce qui concerne Vézelay)).
D’autres enfin avaient préféré s’éloigner, non sans raisons je suppose, du Monte Scorpio : Maurice Clavel à Asquins, les Zervos à La Goulotte.
Mais le véritable lieu de recueillement n’est ni en haut, ni en bas. Il est entre-deux, seul au milieu de la pente.
Il est double, en fait : le vieux cimetière à l’écart avec ses concessions perpétuelles délabrées, dominé par le plus récent, qui semble plus habité.
L’esprit qui souffle ici incite, dans l’art de la pierre tombale, à la sobriété, voire à l’ascétisme. Cette absence d’emphase oblige le visiteur à errer parmi les allées à la recherche de Jules Roy ou de Georges Bataille, tant ceux-ci se sont ingénié à s’effacer et à disparaître.
Cette errance parmi les tombeaux effondrés, dans un paysage bucolique, est particulièrement mélancolique.
Mais l’acmé émotionnelle de cette promenade mortuaire fut pour moi la station devant le rosier d’Ysé.
« Seule la rose est assez fragile pour exprimer l’éternité » est il gravé en manière d’épitaphe au revers du monument.
Paul Claudel n’a pas signé.
Jules Roy n’a pas eu droit à sa plaque de pierre, mais sa maison est signalée, son bureau et le parc étant ouverts à la visite.
Le « peintre de Vezelay », quoique gloire seulement régionale (ou gloire d’un autre temps peut-être), a droit aussi à son rectangle de marbre noir.
Je soupçonne un certain comte d’avoir rédigé lui-même sa dédicace, et de l’avoir faite graver et poser de son vivant, de peur que ses qualités ne soient méconnues après sa mort.
Ironiquement, la seule célébrité née à Véselay, Théodore de Bèze (compagon et successeur de Calvin), appartient à une religion dont les sectateurs locaux, les huguenots, ont grandement contribué à la dégradation de l’abbaye, avec la Révolution, le temps et les impérities des chanoines et des habitants.
D’autres passants, soit que leur renommée fut insuffisante, soit qu’ils résidèrent à l’hôtel, ne sont pas honorés : Henri Petit, Le Corbusier, Paul Eluard, Fernand Léger… (sans compter Viollet-le-Duc dont les mérites ne sont pas suffisamment reconnus, à mon avis (en tout cas pour ce qui concerne Vézelay)).
D’autres enfin avaient préféré s’éloigner, non sans raisons je suppose, du Monte Scorpio : Maurice Clavel à Asquins, les Zervos à La Goulotte.
Mais le véritable lieu de recueillement n’est ni en haut, ni en bas. Il est entre-deux, seul au milieu de la pente.
Il est double, en fait : le vieux cimetière à l’écart avec ses concessions perpétuelles délabrées, dominé par le plus récent, qui semble plus habité.
L’esprit qui souffle ici incite, dans l’art de la pierre tombale, à la sobriété, voire à l’ascétisme. Cette absence d’emphase oblige le visiteur à errer parmi les allées à la recherche de Jules Roy ou de Georges Bataille, tant ceux-ci se sont ingénié à s’effacer et à disparaître.
Cette errance parmi les tombeaux effondrés, dans un paysage bucolique, est particulièrement mélancolique.
Mais l’acmé émotionnelle de cette promenade mortuaire fut pour moi la station devant le rosier d’Ysé.
« Seule la rose est assez fragile pour exprimer l’éternité » est il gravé en manière d’épitaphe au revers du monument.
Paul Claudel n’a pas signé.
18:00 Publié dans Vézelay | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 16 octobre 2006
Vézelay, Vézelay, Vézelay !
20:53 Publié dans Vézelay | Lien permanent | Commentaires (6)